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Le sexe d’un corps physique (homme/femme) et l’Adeptat



On parle toujours des Adeptes au masculin.

Cette certitude s’est fortement consolidée au cours des siècles parce que l’on a toujours eu sur cette question le regard d’une humanité encore en lutte avec ses racines animales et non celui d’un « humain accompli », celui qui a maîtrisé et dépassé les passions physiques et émotionnelles grâce à un Mental spirituellement développé6.

En fait, s’agissant d’une incarnation dans un corps d’homme ou de femme, l’Adepte prend le corps physique le plus approprié à sa Mission :

  • Si celle-ci est publique, « il » prendra un corps physique correspondant aux critères déterminant la crédibilité (qu’il devra nécessairement conquérir auprès de ses contemporains afin d’effectuer sa Mission) prévalant dans une Civilisation donnée.

Lorsqu’Ils durent se manifester au monde, un monde d’hommes, Ils prirent la plupart du temps un corps physique masculin, sinon leur Message - déjà difficilement accepté - n’aurait même pas été écouté et « Elle » aurait été mise en pièces...un peut plus tôt…(Considérons le sort que le monde réserva aux Disciples telles Hypatie d’Alexandrie ou Héléna P. Blavatsky pour lesquelles il était, d’un point de vue occulte, « nécessaire » qu’elles prissent un corps de femme) (5-2).

Il est des Adeptes que les Théosophes du XIXème siècle (et ceux d’aujourd’hui encore) croyaient, en toute sincérité et parce qu’ils ne Les avaient pas vus, être de sexe masculin car le contraire eût étonné, voire choqué les mentalités, alors qu’il n’en fut rien ; David Anrias, dans « Through the eyes of the Masters » publie des portraits d’Adeptes qu’il a dessinés, et pour certains, de manière tout à fait archétypale...

  • Si cette Mission est complètement occulte, l’Adepte vit dans un retrait total, souvent au milieu de ses Pairs (parfois seul ou au contact d’êtres humains sans que ceux-ci sachent Qui Il est ; voir Franz Bardon) et le corps physique adopté en une vie donnée dépend du type d’Énergie qu’Il (ou Elle) devra canaliser ou avec laquelle Il (ou Elle) devra « travailler » pour le Bien de l’Humanité.

Entre Adeptes, le fait qu’un corps physique soit de polarité masculine ou féminine n’a aucune importance ; la relation de séduction ne prévaut pas entre ces Êtres ; la sexualité n’est plus de leur fait.

L’Orient – paradoxalement, car une déconsidération des femmes y prévaut généralement aussi - nous offre des figures adpetiques féminines. Une, parmi Elles, est connue car Elle eut une vie publique et reçut la « reconnaissance » de ce qu’Elle était de tous (Orientaux et Occidentaux). Ce fut Mâ Andanda Moyî, qui vécut au XXème siècle et qui quitta ce monde il y a quelques années.

D’autres sont beaucoup moins connues car les textes traduits et présentés aux Occidentaux tendent à effacer leur présence de l’Adeptat. Lorsqu’on parle d’elles, on les présente comme des « partenaires yoguiques », de simple instrument à caractère sexuel devant seulement contribuer au Cheminement de celui qui devient un Adepte. Il n’en fut rien et tel ne fut pas d’ailleurs le fondement de ce Cheminement. Ainsi donc, Dakmema, l’épouse du Grand Adepte tibétain Marpa, fut également une Adepte. On s’attarde très peu sur le fait que le Grand Padmasambhava – le Boddhisattva qui amena au VIIIème siècle de notre ère le Bouddhisme au Tibet – reçut son Enseignement Occulte et donc eut pour Maître, une femme dénommée Yéshé Tsogyal que l’on se complaît à considérer comme son élève. Rappelons aussi que Naropa, l’Adepte qui enseigna Marpa, reçut son Enseignement occulte d’une part de Tilopa mais d’une femme, qui fut aussi son Maître. Plus près de nous, nous avons de Grandes Initiatrices en Dzog-Chen, Jetsunna Tshewang Grolma et Péma Dundul qui fut le Maître du fameux Chandchub Dorjé, autre Maître Dzog-Chen qui vécut 135 ans (il naquit en 1826 et mourut en 1961).

Retournant en Occident, nous n’oublierons pas de rappeler que dans un monde, non pas simplement masculin mais littéralement misogyne tel que fut celui de la Grèce Antique, le Grand Socrate eut pour Maître la belle Diotimé qui lui enseigna ce principe philosophique qu’il pratiqua avec excellence : la maïeutique ou l’art de faire « accoucher » un être – par un dialogue savamment mené - de la Vérité qu’il porte en lui.

Adepte-homme ? Adepte-femme ? : ceci n’est - comme l’est toute la problématique de l’Éveil ou Illumination - qu’une question de point de vue.



6 Il s’agit du haut Mental et non du mental habituel, dévoué, la plupart du temps, à justifier les appétits et désirs des véhicules inférieurs.

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