Moryason




La thèse de Paul Johnson sur l’identification des Maîtres (6) de H.P. Blavatsky



Paul Johnson, un auteur américain, prétend identifier les Maîtres de Mme Blavatsky dans un ouvrage paru en 1990 sous le titre « A la recherche des Maîtres : derrière le mythe occulte » (Johnson Paul, In Search of The Masters : Behind the Occult Myth, P. Johnson, 1990). Il précise qu’il s’agit pour lui de procéder à une véritable « démystification » des Maîtres en leur attribuant respectivement les noms de personnages plus ou moins en vue qu’a rencontrés, voire fréquentés, H.P.B. au cours de sa vie.

Dans un second livre, reprenant le même thème, paru en 1994 sous le titre « Les Maîtres révélés : Madame Blavatsky et le Mythe de la Grande Loge Blanche (Johnson Paul, The Masters Revealed : Madame Blavatsky and the Myth of the Great White Lodge, Albany : State University of New York Press, 1994), Paul Johnson poursuit sa première démarche jusqu’à présenter la Grande Loge Blanche comme une pure invention - un Mythe - de la part de la Fondatrice de la Société Théosophique. En effet, selon lui, puisque l’identification (faite dans le premier ouvrage) révèle des êtres aussi vulnérables que n’importe quel être humain et qui ne font pas montre de « pouvoirs » exceptionnels, la Confrérie d'Adeptes transhimalayenne, dotée d'un avancement suprahumain dans le domaine des connaissances et des capacités consciencielles, n’existe pas.

Un des meilleurs spécialistes de Mme Blavatsky, John Algeo, fit une critique (Algeo John, Review Essay, K. Paul Johnson's The Masters Revealed, T.H., V, N°7, pp. 232-247) de ce second ouvrage lors de laquelle il développe des arguments fondamentaux qui battent en brèche les conclusions de P. Johnson, tant au plan de la méthode que celui de la documentation que cet auteur déploie. Nous reprendrons quelques unes de ses analyses et en fournirons d'autres, notamment sur le premier titre.



1 - La méthode de Paul Johnson


Le méthode qu’utilise P. Johnson pour « prouver » l’identité des Maîtres puis la non existence de la Confrérie des Adeptes transhimalayenne, s’articule sur une subtile mystification du lecteur . Celle-ci s’organise au cours des pages, subrepticement, et prend le lecteur, tel un pêcheur dans son filet, par les procédés suivants :

1 - il utilise le sérieux d’une documentation historique - démontrant de ce fait au lecteur le caractère « authentique» de sa démarche - pour asseoir ensuite, sans justification, la crédibilité de l’identification qu’il fait du Maître à tel individu.

  • Paul Johnson fournit, en effet, une excellente et très riche documentation sur le contexte historique et les personnage qui ont approché H.P.B. Ceci est remarquable notamment en ce qui concerne l'Initiation Soufie de la Fondatrice de la S.T., les accointances maçonniques de cette dernière et les liens l’unissant - à travers une Loge Occulte Egyptienne - aux Carbonari et à la Maçonnerie de la lignée de Cagliostro. Il offre, par ailleurs, une très bonne étude de personnages comme Charles Sotheran, Christopher Mackenzie et Albert L. Rawson. Le lecteur rencontre ainsi, par des récits basés sur des textes détaillés et référencés, le contexte des entreprises occultes auxquelles se trouvent présents tous les noms, notables ou discrets, de l'aventure spirituelle d'H.P.B., retracée dans les biographies de celles-ci.26

  • Une fois cette documentation éclairante posée, P. Johnson attribue un nom parmi ceux des personnages rencontrés par H.P.B. et figurant dans celle-là, à un Mahatma, sans qu’apparaisse alors une justification quelconque. Le sérieux de l’approche s’estompe dès qu’il s’agit de l’identification des Maîtres. Peu ou pas d’arguments susceptibles d’être retenus par un historien digne de ce nom n’étaie cette identification.

2 - Son discours relatif à l’identification des Maîtres, d’hypothétique - donc incertaine - devient très vite une « découverte » prouvée, fondée sur une contradiction. Il juxtapose ainsi une affirmation péremptoire à une incertitude initiale, procédé qui sera suivi tout au long de sa « démonstration ».

  • Il mélange, dans sa rédaction, l’affirmation d’une réalité certaine constatée par lui (le mode réel - indicatif) et l’incertitude liée à l’emploi du mode hypothétique (conditionnel) ; dans ce discours, haché d’assertions péremptoires et de doutes, le lecteur finit par retenir non pas l’identification elle-même (puisqu’elle fluctue) mais « une » identification que l’auteur, eu égard au sérieux de sa documentation, a certainement opérée.

  • Il ne cesse d’ailleurs d’affirmer au lecteur qu’il ne propose que des hypothèses puis, dans les pages qui suivent - sans doute le lecteur est-il trop strupide pour s’en souvenir - il assène des affirmations péremptoire qui, selon lui, sont de véritables découvertes historiques.

  • Il attaque ensuite sa démonstration par les termes : « il semblerait que »... « il est possible que.… », expressions qui expriment le manque de certitude imposée par la fragilité de l'argumentation au moment de sa présentation — fragilité dont l'auteur semble alors bien conscient - puis, au sein d’une documentation très riche qui éparpille l’attention du lecteur mais qui n'apporte aucune démonstration supplémentaire, il affirme, sûr de lui : « il est en réalité... » ; « il était la clé d'une conspiration internationale... » (Johnson Paul, In Search of The Masters : Behind the Occult Myth, P. Johnson, 1990, p. 180) ; ou, en synthèse : « Cette recherche a conduit à une série de découvertes inattendues qui permettent de prouver une fois pour toute la réalité des Mahatmas… » (op. cit, p. 118) — Il s'agit, bien entendu, des Mahatmas identifiés par l’auteur et non ceux de Mme Blavatsky.

  • Paul Johnson propose avec un certain doute une approche d’identité : « Il n'est pas improbable que Katkov lui-même soit un des Maîtres de la Théosophie... » (op.cit.p.133 - c’est nous qui soulignons). Puis, trois lignes plus loin, il affirme: "Que Mikhail Katkoff fut, en un sens, le supérieur de K.H. dans un groupe d'initiés sera démontré dans les chapitres qui suivent. » (op.cit.p.133 - c’est nous qui soulignons). Mais dans les chapitres qui suivent, rien n’est démontré !

  • L’incertitude de Paul Johnson sur l’identification qu’il propose est patente : il affirme, par exemple qu’il reconnaît le Mahatma Morya en ce révolutionnaire italien, Mazzini, puis, des chapitres après, il identifie ce même Maître au Maharadja Ranbir Singh.

  • Dans cet ordre d’idée, J. Algeo - un des meilleurs spécialistes actuels de Mme Blavatsky, avons-nous dit - précise, à propos de l'identification du Mahatma Morya : « Il n'y a pas d'évidence claire mais un paragraphe (136), qui tente de faire les connections nécessaires, comporte les formulations suivantes : “Il n'est pas invraisemblable… il peut avoir… il semble possible que… peut-être… aurait fait… pourrait avoir trouvé… pourrait avoir été…” Plus loin dans le chapitre, Johnson parle des “hommes identifiés plus haut comme les Mahatmas”. C'est ainsi qu'une éventuelle possibilité se trouve magiquement transformée en certitude ». (Theosophical History, V, N°7, p. 241 - c’est nous qui soulignons).


3 - Le discours de Paul Johnson s’appuie sur des contradictions et des ambiguïtés

  • Il reconnaît que dans la « réalité occulte » ou « spirituelle » qu’il se propose de cerner il existe des faits « inaccessibles à la recherche historique » - donc, en bonne logique, inaccessibles aussi pour lui - mais cette prise de conscience ne l’empêche pas de se déterminer implicitement, pour le point de vue de la « mystification » car il affirme avec assurance que :

1 - «...[H.P.B.] fit un mythe (mythologised) de sa recherche des Maîtres, de telle sorte que sa véritable quête demeurât secrète »  (op. cit., p. 4).

2 - il n'existe pas d'autre réalité, derrière le jeu de masque employé par H.P.B. pour voiler l'identité des Adeptes réels, que des figures politiques et religieuses dépourvues de la transcendance spirituelle que leur prête leur « disciple ». (tout le discours de son second ouvrage : « The Masters Revealed : Madame Blavatsky and the Myth of the Great White Lodge, Albany : State University of New York Press, 1994).

Quelle transcendance spirituelle possède Paul Johnson qui lui permette d’en détecter le manque chez autrui ?

  • Son discours, par l’emploi d’expressions révélant l’incertitude -nous venons de le voir - est en totale contradiction avec l’assurance, pleine de présomption, de ses découvertes : « Cette recherche [la sienne] conduit à une série de découvertes inattendues qui permettent de prouver une fois pour toute la réalité des Mahatmas indiens de HPB : Morya, Koot Hoomi et Djual Kul. » (op.cit. p.118 - C’est nous qui soulignons).

  • Il affirme un fait qu’il contredit par une autre affirmation à la page suivante ! Il dit, en effet : « L'histoire de la première rencontre de la jeune Helena avec son Maître [le Mahatma Morya] à Londres en 1851, n'a jamais été confirmée. » (op.cit.p.134). Soit. Mais il ajoute plus loin : « ...cette histoire [la rencontre à Londres avec le Mahatma Morya] est en fait basée sur la rencontre de Blavatsky avec Giuseppe Mazzini qui était exilé à Londres... » (op.cit.p.135 - c’est nous qui soulignons). Le lecteur, s’il a retenu la négation de quelque rencontre que ce soit avec un Maître - peu importe son identité réelle - formulée à la page 134 du livre de Paul Johnson, s’étonne de ce qu’une page après il y eût bien eu une rencontre avec ce même Maître - identifié à Mazzini par l’auteur !...P. Johnson confond, en fait, dans sa recherche, la réalité d’un événement - une rencontre a-t-elle eu lieu ? - avec la réalité d’une identité, celle de la personne rencontrée - c’était Mazzini, ou bien Morya ou bien encore X... !

  • Paul Johnson, oubliant sans doute Mazzini, n’hésite pas, quinze pages après, à affirmer la découverte de l’identité du Mahatma Morya : le Maharadja du Cachemire, Ranbir Singh ! (op. cit.p. 150).

  • J. Algeo souligne l’ambiguïté du tout discours de P. Johnson : « Johnson, en fait, ne définit jamais clairement sa thèse et semble fluctuer entre les deux versions de celle-ci. Parfois il s'exprime comme si Ranbir Singh était réellement un Instructeur dirigeant Blavatsky et pour lequel elle employait le pseudonyme “Morya”. À d'autres moments il écrit comme si “Morya” était une fiction modelée sur Ranbir Singh.» (T. H., p.239)

  • Pareillement, dans cette affirmation précitée (« Elle [H.P.B.] fit un mythe (mythologised) de sa recherche des Maîtres, de telle sorte que sa véritable quête demeurât secrète »  (op. cit., p. 4).), nous ne savons pas si le fait de créer un mythe, par H.P.B., est un argument favorable à celle-ci eu égard à l’élévation -supposée- de sa quête secrète , ou si l’ensemble de l’appréciation est entièrement préjudiciable à la Fondatrice de la S.T.


2 - Une approche initiale partisane

Paul Johnson utilise des documents soit neutres (historiques) soit délibérment hostiles à Mme Blavatsky.

Malgré l’intégrité d’historien qu’il prétent donner à sa démarche, il n’a jamais consulté pour la rédaction de ses ouvrages  des sources favorables à Mme Blavatsky ou des écrits de témoins directs de la vie de celle-ci (A) ; il a opéré une selection partiale dans certaines autres (B). L’a priori hostile à Mme Blavatsky éclate de façon patente dans sa tentative d’idientifier les Maîtres de cellec-i.

A - Les sources manquant à la documentation de Paul Johnson

  • les sources dites «de premières mains », celles rédigées par les témoins occulaires des faits et gestes de Mme Blavatsky (« Old Diary Leaves » de H.S. Olcott en 4 volumes : un journal minutieusement tenu au fil des années ; « La vie extraordinaire de Mme Blavatsky » de A.P. Sinnett, « La Doctrine Secrète et Mme Blavatsky » de C. Wachtmeister, les « Lettres à A.P. Sinnet » de Mme Blavatsky, les compte rendus épars de ses proches (sa sœur, sa nièces) ou de ceux qui la rencontrèrent (les Guébhard en Allemagne, ou du Dr Hübbe Schleiden) - témoignages qui concordent tous en faveur de l’Initiée russe.

  • les sources que H.P.B. donne elle-même au sujet du Kiu-Té - ce texte himalayen secret qui fonda l’Enseignement qu’elle divulgua : la référence au jésuite T. Della Penna qui publia en 1730 (et republié à Paris dans le Nouveau Journal Asiatique en 1835) le récit de son voyage au Tibet, faisant état - dès le XVIIIème siècle donc ! - d’un livre sacré appelé Kiu-Té.

  • les documents de « réhabilitaion » d’H.P.B. :

1 - le Rapport du Dr Harrison (5-5-1-3) d’avril 1986, expert en graphologie, membre de la Société de Recherche Psychique de Londres, reniant le contenu infamant à l’égard d’H.P.B. du Rapport Hodgson ( 5-5-1-1) de 1886 ;

2 - les travaux de l’éminent Tibétologue David Reigle, effectués sur les rouleaux portant inscrits des textes sacrés, rescapés du Tibet suite à l’invasion chinoise, découverts en 1981, qui concluent en cette phase magistrale : «  Depuis l’identification évidente des Livres de Kiu Te (rGyud-sde) comme étant les Tantra bouddhistes tibétains, en 1981, je me suis longtemps douté que le « Livre de Dzyan », duquel les Stances de « La Doctrine Secrète » étaient traduites, pouvaient être le Mûla (Racine) Kâlachakra Tantra perdu.  »  (D. Reigle, « Light on the Dzyan : Kalachakra », Symposium on H.P.Blavatsky’s Secret Doctrine, Proceedings Sat. & Sun. Juillet, 21-22, 1984, Wizard Bookshelf, San Diego, California. )

Les ouvrages de D. Reigle que Paul Johnson ne consulta pas sont, notamment, :

  • « The Books of Kiu te – or the Tibetan Budhists Tantras – a Preliminary Analysis » (Wizards Bookshelf, San Diego, 1983) ;

  • « The Books of Kiu-Te, or the Tibetan Buddhist Tantras; A Preliminary Analysis, (San Diego - California - Wizards Bookshelfs, 1983) ;

  • « Light on the Dzyan : Kalachakra », Symposium on H.P.Blavatsky’s Secret Doctrine, Proceedings Sat. & Sun. Juillet, 21-22, 1984, (Wizard Bookshelf, San Diego, California. 1984).

L’existence, grâce à leur récente découverte, de ces rouleaux transhimalayens, dont le contenu est la perpétuelle référence d’H.P.B. et de ses Maîtres - transhimalayens aussi, donne tout crédit à celle-ci sur la véracité de ses dires.

3 - Le jugement laudatif qu’ont porté sur H.P.B. et sur l’œuvre de celle-ci des Maîtres reconnus de la Spiritualité Orientale (le IXème Panchen Lama, D.T. Suzuki, le Lama K.Dawa Sandup, etc.) qui, eux, avaient la capacité de cerner « la réalité occulte » (ce que P. Johnson ne se reconnaît pas !)

Paul Johnson, en sa qualité d’historien et aux fins d’asseoir des « découvertes » sur des bases documentaires solides, devait - c’était une obligation - consulter TOUTES les sources relatives au sujet qu’il se proposait de traiter.

Il avait à sa disposition - et à cette fin - les sources plus récentes, celles qui parurent au cours du XXème siècle pour ce qui concerne les éloges d’Initiés orientaux et celles véritablement contemporaines : les travaux du Tibétologue David Reigle (1984) et le Rapport Harrison de 1986. Pourquoi Paul Johnson ne jette pas un regard sur des documents précieux, concernant le sujet qu’il traite, parus respectrivement six et quatre ans avant la rédaction de son propre ouvrage ? Cette négligence est, dans ce débat, inexcusable. 27


B - Une sélection partiale a été faite dans certaiens sources 

  • les sources d’écrits contemprains à celle-ci, (« les Lettres des Maîtres de la Sagesse (11-2-1-1) et les Lettres des Mahatmas »(11-2-1-2) qui fourmillent de détails précis, de dates, de précisions de lieux, etc. éclairant indéniablement l’aventure spirituelle d’H.P.B. ; Paul Jonhson choisit des éléments tronqués susceptibles de conforter ses thèses sans même prendre en considération le vaste contenu de ces lettres.

La démarche a priori hostible à Mme Blavatsky éclate de façon patente dans sa tentative d’idientifier les Maîtres de cellec-i.


3 - Djwhal Khul et la Théosophie

Paul Johnson dit que ce Maître était indien. En réalité, il était Tibétain. Il vivait près de Shigatsé, aux côtés de son Maître, le Mahatma Kout Houmi. Il n'aurait donc pu être près de ce dernier si ce Mahatma était - comme l’identifie P. Johnson - Thakar Singh Sanshanwalla, vivant à Amristar. ( Cf. Lettres des Mahatmas - Ed. Adyar 1990 - p. 77, 99, 156, 209, 213, 235, 314, 348, 351 à 354, 363, 415).

D’autres part, P. Johnson affirme que Djwal Khul était un des Instructeurs de la Théosophie. Or, il nen fut rien car à cette époque -les années 70 - 80 du siècle dernier - il avait le statut de Disciple (du Mahatma Kout Houmi) et vivait auprès de son Maître au Tibet (Cf. Lettres des Mahatmas).


4 - « Identification » du Mahatma Morya

1 - Rencontre d’H.P.B. avec le Mahatma Morya

  • Paul Johnson dit : « L'histoire de la première rencontre de la jeune Helena avec son Maître (le Mahatma Morya) à Londres en 1851 n'a jamais été confirmée. » (op.cit.p.134).

Pourquoi Paul Johnson ne mentionne pas le document trouvé, écrit de la main d’H.P.B. et datant de cette époque, conservé dans les archives de la Société Théosophique à Adyar (Madras-Inde) qui est explicite : « Nuit mémorable.... le 12 août 1851 lorsque je rencontrai de Maîtres de mes rêves28. Le 12 août, c’est juillet 31 style russe, jour de ma naissance - Vingt ans ! ». Est-ce que dès lâge de 20 ans, Mme Blavatsky aurait décidé d’être la mystificatrice que l’on détecta beaucoup plus tard en elle, et qui aurait, dès ce jeune âge, donc, rédigé « ce mensonge »  de sa main ?

Paul Johnson, pour fonder ses conjectures, ne souffle mot de cette pièce à conviction irréductible à moins qu'il ne considère ce document comme une falsification tardive (fait hautement improbable eu égard à son archivage hors de la portée d’H.P.B., en Russie). Si telle est l'opinion de P. Johnson, il doit à tout le moins faire une critique convaincante de ce document (conservé aux archives d'Adyar, donc analysable par lui ou tout expert) afin d'établir qu'il s'agit d'un faux. Cette démarche serait davantage apte à nous convaincre que son silence.

  • L’auteur dit : « Cette histoire [la rencontre à Londres avec le Mahatma Morya] est en fait basée sur la rencontre de Blavatsky avec Giuseppe Mazzini qui était exilé à Londres..." (op.cit.p.135).

Connaissant le témoignage de H.P.B. jeune, en Russie, à sa famille, à propos de l'Hindou qui la protège et la guérit mystérieusement d'une blessure à la poitrine et de tant d'autres épisodes où elle mentionne les Radja Yogi on la voit mal dire de Giuseppe Mazzini, révolutionnaire italien, - qu'elle a peut-être rencontré à Londres - que ce dernier est « le Maître de ses rêves »

Sachant, de plus, le nombre de personnalités remarquables en matière d'Occultisme qu'H.P.B. a rencontrées dans son existence, sa vénération envers ce Maître serait bien étrange si elle s'exerçait envers Mazzini, aussi grande que soit l'envergure politico-révolutionnaire de celui-ci.

  • Paul Johnson affirme que le récit des évènements survenus à Londres en 1851 fait état « de subterfuges (blinds) devant masquer sa rencontre avec Mazzini ». (op.cit.p.141).

Pourquoi spécialement Mazzini ? Pour rester logique, P. Johnson - puisqu’il tenait à la thèse du « subterfuge - aurait pu préciser que ce masque pouvait recouvrir X oou Y....Cette identification de Mazzini est tout à fait gratuite, car, P. Johnson, veut à tout prix faire rencontrer à H.P.B. n’importe qui, excepté celui qu’elle définit elle-même.

2 - Ranbir Singh, Maharaja du Cachemine, identifié au Mahatma Morya

  • « HPB et le Royaume du Maître » (op.cit.p.150). Dans ce sous-titre, Paul Johnson prétend enfin - après Mazzini, selon la rédaction incertaine de cet auteur  - révéler l'identité du Maître Morya : il s’agit du Maharadja du Cachemire, Ranbir Sing. Nous nous attendons donc à une description de ce personnage qui corresponde à toutes les situations auxquelles le mêle l'histoire théosophique. Or il n'en est rien, sur une question essentielle : La création projetée du journal indigène "Le Phoenix".

  • La création d'un journal indigène, « Le Phoenix », est enviagé par les Maîtres Morya et Kout Houmi ; ce projet nécessite des capitaux qui ne pouront réunis. La thèse de Paul Johnson contredit les événements liés çà ce projet. En effet, des lettres du Mahatma Kout Houmi, adressées à A.P.Sinnett (Lettres des Mahatmas - Ed. Adyar - 1990 - p.p.440-447) déplorent « le manque de patriotisme » que rencontre cette tentative avortée qui avait pourtant reçu la caution de « la Hiérarchie ». Comment se fait-il alors que le riche et puissant Maharadja du Cachemire, Ranbir Singh, ne soutienne pas « ses » propres oeuvres ? Ce dernier semble même curieusement « déchiré » entre deux attitudes, ainsi que l'évoque un propos du Mahatma Kout Houmi adressé à H.S. Olcott: « vous feriez mieux de dire nettement à M. Sinnett que son ancien ami de Simla [A.O.Hume] a --peu importe sous quelle influence-- nettement compromis le projet du journal, non seulement pour ce qui est du Maharaja de Cachemire, mais de beaucoup d'autres dans l'Inde ». (Lettres des Mahatmas - Ed. Adyar -1990 - p.432).

Les suspicions de A.O.Hume à l'égard de l'identité des Mahatmas en général et du Maître Morya, pour ce qui nous concerne ici, sont bien connues. A.O. Hume est allé dénigrer ce projet de journal au Maharadja du Cachemire - sollicité pour une participation financière - qui, sous cette influence, se met à douter de l’exitence des Mahatmas. Si donc, le Mahatma Morya était ce Maharadja - ainsi que le prétend Paul Johnson - il serait venu à renier sa propre existence !

Pensant accréditer sa thèse, P.Johnson cite, au sujet de cette affaire du « Phoenix », une lettre où le Maître Kout Houmi place ses espoirs dans les dons financiers du Maharadja du Cachemire (Lettres des Mahatmas - Ed. Adyar -1990 - p.514) en évitant, toutefois, de citer celle que nous mentionnons précédemment. Le Maître, d'ailleurs, n'est pas sûr de cette participation : « jusqu'à ce que le Maharadja du Cachemire ait été sondé ». Si ce Prince avait été le Maître Morya, pourquoi pareille précaution et pourquoi n'aurait-il pas financé immédiatement son propre projet ? P. Johnson ne voit-il pas qu'il ruine lui-même sa propre hypothèse?

Précisons que la fortune du Souverain d'un des plus riches Etats de l'Inde - le Maharadja du Cachemire - pouvait amplement suffire à la création dudit journal philosophique et « politique » (selon Paul Johnson) qui devait servir les buts des Mahatmas.

3 - Les pouvoirs occultes du Mahatma Morya.

  • Paul Johnson nous éclaire: « Que Ranbir Singh soit le maître de HPB dans l'optique envisagée par la tradition religieuse est improbable. Pas plus que celui-ci ne donna d'ordre par télépathie ou exerça d'étranges pouvoirs, selon les rapports historiques »... ( op.cit. p. 153) .

Il faut alors jeter au panier les 6 volumes des « Old Diary Leaves » d'Olcott, le livre de C. Wachmeister et enfermer à l'hôpital psychiatrique ces auteurs ainsi que les frères Keithley, Gebhard, Sinnett, etc... ou bien les citer devant un Tribunal posthume pour faux témoignage!

  • De plus, et particulièrement dans ce cas, on voit mal H.P.B. - qui n'a d'autre centre d'intérêts que l'Occultisme et qui a rencontré des êtres exceptionnels, dans ce domaine, au cours de ses voyages - se montrer soudain tout bonnement « captivée » par « la magnificence de R. Singh et son authentique bienveillance spirituelle » même, « ... si elle ne l'a vu que de loin »!...(op.cit. p.151).

  • Comment envisager, enfin, qu’H.P.B. ait subitement décidé - puis clamé et ensuite souffert des années durant à cause de cet attachement et intégrité - que ce Maharadja, « vu que de loin... », est - pour elle et dans son imagination de folle, pense sans doute Paul Johnson - un Maître, un Mahatma à la tâche duquel elle dédiera sa vie ?

  • Toutefois, selon P.Johnson, le fait que Ranbir Singh puisse prêter assistance à H.P.B. pour aller au Tibet, ce qui est « le désir de son cœur » (op.cit.p.153), suffirait à celle-ci pour que ce Maharadja devienne « le modèle de toutes les vertus « du Maître M. » (op.cit.p.153), Maître dont le nom - l’initiale - figurait dans ses papiers personnels de ses vingts ans !

  • Cette dernière phrase implique donc qu'HPB., qui a tout sacrifié dans sa vie (argent, réputation, santé, etc...) à la Mission que lui a confiée son Maître, agissait ainsi sous l'emprise d'un mirage qu'elle aurait elle-même créé à la seule vue d'un magnifique Maharadja !

  • Quelle considération Paul Johnson porte-t-il aux écrits de la Fondatrice d’une Société dont il est lui-même membre ? Ceux-ci ne laissent en rien percevoir qu'elle fut mentalement débile.

4 - La résidence au Cachemire du prétendu Mahatma Morya.

  • Dans son argumentation, Paul Johnson dit : « Et quel enthousiasme fut plus profond...[pour HPB] que cette fascination pour le Tibet... » (op.cit.p.153).

  • Il ne précise pas, cependant, pourquoi pareil « désir du cœur » (op.cit.p.153).et pourquoi, puisqu’elle a enfin trouvé le Maître dans la personne de Ranbir Singh, elle s'acharne alors à aller au Tibet, sans se soucier de l'Enseignement Esotérique que ce Maître-Maharadja devrait, en toute logique et selon la tradition liant Guru et Disciple, lui dispenser ? N'aurait-elle donc trouvé « le Maître de ses rêves » (Cf. archives d’Adyar- Scrab Book) que pour songer à le quitter aussitôt ? Tous les efforts - notamment son acharnement à cette fin tout au long des années 1854-1884 - que fait H.P.B. pour aller au Tibet impliquent, au contraire, que la résidence de son Maître est au Tibet.

  • Si, en réalité, ces Mahatmas résidaient, - selon les conjectures de Johnson - l'un près d'Amristar - nous étudierons cette conjecture de Johnson au sujet du Mahatma Kout Houmi dans les pages qui suivent - et l'autre dans son palais cachemirien, cette « fascination » n'aurait aucun sens! N’est-ce pas dans le Sikkim qu’elle retrouve les Maîtres après 2 et 3 ans de séparation (Lettres des Mahatmas - Ed. Adyar - 1990 - p. 364). Et lorsque le Chohan - le Supérieur hiérarchique des Mahatmas, Chef de la Conférie des Adeptes transhimalayens - pour des motifs de sécurité, interdit à H.P.B., qui doit se faire soigner par son Maître, l'accès au Tibet, en 1884... c'est vers le Sikkhim, (état limitrophe du Tibet, relié à ce dernier par la route directe Darjeeling-Gangtok-Shigatsé) -et non au Punjab (Amristar) ou au Cachemire (chez le Maharadja supposé être le Mathama Morya) - que de multiples témoins accompagnent « la Vieille Dame » et c'est là aussi que les Maîtres Morya et Kout Houmi rejoignent cette dernière.

  • Comment concilier, au demeurant, la présence quasi-permanente du Mahatma Morya au delà de l'Himalaya (cf. toutes les Lettres des Mahatmas que ne révoque pas Paul Johnson, celles-ci étant amplement utilisées par lui), avec les fonctions de Radja régnant qu'il lui prête.

  • Lorsque, de plus, S. Ramaswamier veut rencontrer le Mahatma Morya, il précise, dans son récit (Lettres des Maîtres de la Sagesse , t.2. ,p.p.143-153) qu'il suivait « le chemin conduisant à la ville de Sikkhim d'où, (lui) assuraient les personnes rencontrées, (il) pourrait facilement passer au Tibet... ». Pourquoi tant de peines et de dangers affrontés alors qu'il lui suffit d'aller au palais du Maharadja du Cachemire ?

  • Citons, enfin, les affirmations mêmes du Mahatma Morya : « ...puis on me fait dater mon message supposé de Ladhak, 16 décembre, alors que je jure j'étais à Ch-in-ki (Lhassa)... ». (Lettres des Mahatmas - p.504).

5 - Le portrait physique du Mahatma Morya.

  • Le même Ramaswamier rencontre sur sa route, dans le Sikkhim - et non vers Jamu- le Mahatma Morya. Il confirmera par la suite en tout point la description donnée par Olcott et H.P.B. à propos de leur Maître. Il ne démentira pas celle-ci lorsque les portraits de Schmiechen seront publiés à partir de 1884.

  • Nul ne reconnaîtra, de surcroît, dans le portrait du Mahatma Morya, la physionomie du Maharadja du Cachemire, connue de la multitude nord-indienne (il était une personnalité publique) ainsi que des proches des Fondateurs lesquels, de fait, le fréquentaient assidûment.

  • A tout moment, par conséquent, les arguments de Paul Johnson impliquent davantage qu'un « masque ». Ils dénoncent une véritable imposture qui engage, autour d'H.P.B., tous ceux qui lui ont apporté crédit.

6 - Les idéaux du Mahatma Morya.

  • Paul Johnson prétend tout au long de son discours que les préoccupations essentielles des Mahatmas Indiens sont d'ordre politique. Or, en étudiant les Lettres des Mahatmas, on ne découvre rien d'autre que des spéculations philosophiques et un Enseignement Esotérique élevé, assorties çà et là de considérations sur la situation politique de l'Inde qui ne font jamais ressortir un soutien aux idées d'Indépendance immédiate qui seraient « une conspiration internationale » dans laquelle le prétendu Maître Kout Houmi (c’est à dire Thakar Singh, selon Johnson) joue « un rôle-clé » impliquant, entre autres, les rapports politiques entre la Russie, le Tibet et l'Inde, via l'éditeur Katkoff (op.cit.180), considéré par Paul Johnson comme étant « en un sens supérieur à K.H. dans le groupe d'initiés.... » (op.cit. p.133).

  • Enfin, Paul Johnson effectue - mais avec une conclusion incohérente - des rappochements curieux, ainsi que le révèle J. Algeo ; en effet, à la poursuite de l’identification du Mahtama Morya, il attribue la conduite sectaire du Maharadja du Cachemire, Ranbir Singh, et quelques traits moraux « monomaniaques » de ce dernier au.....Mahatma Kout Houmi ! Identifier Morya en se référant à Kout Houmi est totalement illogique.

Compte tenu de ce qui précède, et qui est loin d'être exhaustif..., il est patent que l'identification du Mahatma Morya à Ranbir Singh, Maharadja du Cachemire, tout honnête homme que fût ce dernier, assassiné à la suite d'une conspiration « le 12 septembre 1885 » (op.cit.p.144 et p.150), n'est aucunement prouvée et s'avère, enfin, eu égard à l'ensemble du contexte théosophique, profondément absurde.

5 - « Identification » du Mahatma Kout Houmi

  • Paul Johnson identifie le Mahatma Kout Houmi au Sirdar du Temple d'Or d'Amritsar (Penjab - Inde), Takur Singh Sandhanwalia. Celui-ci est, en réalité, le « Premier Président du Sikh Sabha », un dignitaire sikh totalement engagé dans un complot patriotique, étendu sur plusieurs années, visant à rétablir son cousin, le « Maharadja détrôné » Duleep Singh, sur le trône de Lahore. Cette tentative, mal conduite contre un ennemi trop puissant et au profit d'un Prince inconstant, échoue lamentablement.

Paul Johnson nous informe qu’un secrétaire du gouvernement anglais du Penjab écrit un rapport au sujet de Takur Singh, en 1885  : « Sirdar Takur Singh est en disposition d'intriguer, et il n'est pas dépourvu de certaines ressources à cet égard. Il n'est cependant pas bon homme d'affaires et se trouve lourdement endetté. Il est inquiet de réapparaître dans cette partie du Penjab par crainte de ses créanciers, au moins de l'un d'eux qui a obtenu un décret contre lui....En 1883, il a fait appel au gouvernement … pour être déclaré inapte à gérer son patrimoine. Le décret fut pris et ses affaires sont maintenant administrées par les juges de tutelle. » (op. cit., p. 207). Un témoin décrit Takur Singh ainsi : « Takur Singh parlait constamment du maharadja Duleep Singh qu'il avait vu en Angleterre comme d'une incarnation de la déité et dit qu'il reviendrait bientôt reprendre son royaume… » (op. cit., p. 219). Finalement, Takur Singh achévera ses jours misérablement, dans l'effondrement de ses illusions.

Voilà donc la situation du « Mahatma Kout Houmi » de Paul Johnson lorsque celui-ci donne des leçons de Philosophie Bouddhiste (quoique étant Sikh !) dans les années 1880 en résidant, de plus, à Shigatsé (Tibet).(Lettres des Mahatmas). En fait, les intrigues menées au profit du Prince Duleep Singh sont une conspiration religieuse fondée sur un discours de fanatisme messianique incompatible de bout en bout avec les propos de l'auteur des « Lettres des Mahatmas ».

  • Paul Johnson prétend que Mme Blavatsky, dans sa volonté de convertir les maharadjas à la Théosophie et d'impliquer également Takur Singh dans une conspiration russe menée par son éditeur, Katkof, ne se doutait sans doute pas des effets funestes de son action sur le « Mahatma ». En effet nous apprenons de Paul Johnson « … que le martyre de Takur Singh était dû en partie à l'inspiration d'H.P.B. »  (op. cit., p.230) ; et, plus loin, que « la mort, dans le cas de Takur Singh, fut celle à laquelle il fut conduit par son engagement auprès d'H.P.B. » (op. cit., p. 236) — Cela après avoir voulu « régner comme un dieu sur l'Inde reconnaissante » (idem).

Les arguments produits pour soutenir cette identification sont, de la part de Paul Johnson, très faibles :

  • une extrapolation tendancieuse des quelques fragments des « Lettres des Mahatmas » qui évoquent la situation décadente de l'Inde ....

  • les relations d’écrivain à éditeur (H.P.B. et Katkof) ;

  • les relations d’H.P.B., non pas avec le Prince Duleep Singh, mais avec quelques amis de ce dernier ;

  • la présence du « vrai » Mahatma Kout Houmi à Amristar où ce dernier rencontre H.S. Olcott. A cette occasion, un argument plus que fallacieux est employé par Paul Johnson qui raisonne ainsi : si H.S. Olcott, dans un article ultérieur du Theosophist, ne nomme pas Takur Singh parmi des Sirdars du Temple d'Or… c'est précisément parce qu'il doit être là et que c'est le Maître. C'est ce type de « démonstration » que M. Algeo nomme « la logique d’Alice au pays des merveilles » (Cf. T.H. V, N°7, p. 244). Il fut un temps où le rationalisme avait davantage de nerf.

  • Paul Johnson supose enfin que c'est à la suite d’une rencontre qu’H.P.B. aurait faite avec le « Mahatma-Takur Singh » en 1880, à Amritsar, que commence la production des « Lettres des Mahatmas » adressées à A.P. Sinnet. Il dit : « Est-ce qu'H.P.B. a fait un arrangement avec un Alkali du Temple d'or, un Sikh du Penjab, lequel conduisit à la production des lettres de K.H. ? »

Rappelons, enfin, que le « vrai » Mahatma, cachemirien de naissance ( Lettres des Maîtres de la Sagesse - t.1 - lettre n°21) écrivait ses lettres du Tibet.

Compte tenu de ce qui précède, nous ne croyons pas à l’identification de Paul Jonhson au sujet du Mahtam Kout Houmi.



6 - « Identification » du Mahachoan


  • Paul Johnson reconnaît d’abord en Katkoff, l’éditeur russe, un Maître supérieur au Mahatma Kout Houmi. Il dit, rappelons-le : « Il n'est pas improbable que Katkov lui-même soit un des Maîtres de la Théosophie... H.P.B. expliqua que “parmi le groupe d'initiés auquel son propre correspondant mystique (celui de Sinnett, K.H.) appartient, deux sont de race européenne et que l'un, qui est supérieur à ce Maître, est de cette origine, mi-slave dans cette incarnation, ainsi qu'il l'écrivit lui-même au Colonel Olcott à New York” »  (op. cit., p. 133).

Paul Johnson démontre que Katkov fut bien au centre d'un réseau d'activité panslaviste et antibritannique, ayant quelques visées sur l'Asie. Il établit excellemment les accointances que cet éditeur, patriote, entretient avec quelques amis ou plutôt « relation » directes ou indirectes d'H.P.B. (op. cit. pp., 131-160 & 181-196).

Toutefois, rien, dans la description du personnage Katkof ne définit celui-ci comme un « initié » et moins encore un Adepte ayant quelque rapport avec l'Enseignement théosophique.

  • Puis Paul Johnson - et c’est là encore l’instabilité de son jugement - identifie le Choan ou Mahachoan à Khem Singh Bedi.

H.P.B. décrit et situe en même temps le personnage : « Ce dégoûtant Baba (Père) mène une existence de parasite à Rawalpindi, entouré de la vénération de milliers d'individus qui lui apportent, en offrandes volontaires, plus de deux lakhs de roupies (deux-cent mille) par an. Contrairement à la coutume et même à la loi des Sikhs, ce saint homme possède, à côté de sa femme, un harem entier ; quant aux offrandes de ses adorateurs zélés mais fort peu raisonnables, il les dilapide en compagnie des fonctionnaires anglais, des résidents et des percepteurs, dans des festivités démentielles, des chasses et des orgies de boisson. »  (loc. in op. cit., p. 80)

Est-ce qu’H.P.B. et a fortiori les Mahatmas auraient reconnu en ce bouffon lubrique le « Maître des Maîtres »....celui « aux yeux duquel l’Avenir se déploie comme un livre ouvert »... ?(Lettres des Maîtres de la Sagesse - t.1 - lettre 16).

Même Paul Johnson — qui donne cette citation — croit un moment voir son « identification » « partir en fumée » en relisant les lignes d’H.P.B. Mais ce doute est de courte durée : son personnage en ressort simplement empreint d’un « autoritarisme » tel que les Mahatmas (peureux ?) lui sont entièrement soumis...

Le fait que Takur Singh (identifié au Mahatma Kout Houmi, sensé, donc vénérer son Supérieur hiérarchique....) démonce violemment Khem Singh Bedi comme un traître n’attire pas suffisamment l’attention de Paul Johnson...

A l’évidence, pour nous, Paul Johnson n’a pas identifié le Choan.


7 - Les Maîtres et la création de la Société Théosophique

  • « Ce n'est qu'après sa création [de la ST] qu'elle [HPB] devint l'instrument choisi par les Maîtres connus de la Théosophie comme étant Morya, Koot Hoomi et Djual Kul ». (op.cit.p.118).

C'est en fait de 1851, puis au cours des rencontres suivantes avec le Mahatma Morya, à Londres, qu'H.P.B. date les indications qui lui sont fournies sur son rôle futur d'Agent de son Maître. Certes, le billet de 1851 (voir supra) ne comporte pas l'indication de sa mission. Cependant, de nombreux écrits ultérieurs commentent les conversations qu'H.P.B. a eues avec le Mahatma sur la nature des exigences de ce dernier (confidences d’H.P.B. à C. Wachtmeister : « La Doctrine SDEcrète et Mme Blavatsky - Ed. Adyar - p. 85) . P. Johnson considère-t-il tous les témoignages d'H.P.B. ou ceux de ses proches comme des mensonges lorsqu'ils sont contraires à ses conjectures ? Nous verrons le document de 1851 systématiquement « oublié » dans son ouvrage.

En conséquence, s'il est vrai que les Mahatmas paraissent « officiellement » après la création de la S.T. comme les Inspirateurs de celle-ci, il n'en reste pas moins qu'H.P.B. multiplie, notamment auprès de sa famille, et dès son enfance, les allusions aux « Radja Yogi » qui dirigent sa vie.

De plus, en ce qui concerne Djwhal Khul, il n'apparaît nulle part que celui-ci soit considéré, à cette époque du moins, comme un « Maître ». Dans les Lettres des Mahatmas, Djwhal Khul parle de du Mahatma Kout Houmi comme étant son Maître, impliquant par là qu'il est lui-même un disciple (chéla) . (Lettres des Mahatmas - p. 235).


8 - Les Maîtres et la rédaction des deux oeuvres fondamentales

de H.P. Blavatsky : « Isis Dévoilée » et « La Doctrine Secrète »

  • « Bien qu'Isis Dévoilée et La Doctrine Secrète soient considérées par les Théosophes comme étant le fruit d'une collaboration entre Mme Blavatsky et ses Mahatmas, aucun de ces livres ne fournit une information importante sur les mystérieux Adeptes qui patronnent la Société Théosophique. » (op.cit.p.131).

Il est vrai que le contenu intrinsèque de ces ouvrages ne révèle rien de ce qui concerne les Mahatmas car tel n'était pas le but de ces écrits. Il s'agissait de délivrer un Enseignement global sur la Philosophie Occulte. Pourquoi alors Paul Johnson fait-il ce reproche à ces livres? Il semble mettre en doute la collaboration des Maîtres avec H.P.B. pour écrire ces ouvrages en ignorant délibérément les nombreux témoignages qui vont, au contraire, dans ce sens : ceux d'Olcott, de C. Wachtmeister, Hübbe Schleiden, des frères Keithley, etc...

  • « Et après que sa relation (celle d'HBP) avec ses Instructeurs Indiens eut pris fin, elle continua.... »(op.cit.p.118).

Cette question est corollaire de la précédente. Selon Paul Johnson, le Mahatma Morya (pour lui, le Maharadja du Cachemire, Ranbir Singh) est mort le « 12 septembre 1885 » (cf. supra). Ainsi, la rédaction de La Doctrine Secrète, de 1886 à 1888, n'implique aucune participation de sa part. L'auteur n'envisage pas davantage celle du Mahatma Kout Houmi , lequel aurait cessé, selon lui, toute correspondance à partir de 1885. D'une part, l'arrêt dans les contacts avec Sinnett n'implique aucunement l’arrêt de ceux que le même Maître entretient avec H.P.B.

Mais surtout, pareille affirmation repose sur la négation implicite de l'authenticité d'un document par lequel les deux Mahatmas ont pris la peine d'attester eux-mêmes leur intervention directe dans la rédaction de la Doctrine Secrète :

- en 1886 le Docteur Hübbe Schleiden avait reçu un court écrit qui lui était adressé par voie "phénoménale" et qui comportait cette affirmation sans équivoque: "...c'est pour sa propre satisfaction (celle du Docteur) que le soussigné est heureux de lui donner l'assurance que La Doctrine Secrète, quand elle sera terminée, sera la triple production de (M.) et de H.P.B. et de..(K.H.) votre humble serviteur." Signé: K.H. Ceci était confirmé par le Maître Morya au dos de ce même papier. (C. Wachtmeister : « La Doctrine SDEcrète et Mme Blavatsky - Ed. Adyar -p.p. 178-179).

- une lettre adressée à Olcott en 1888 par les mêmes moyens -en pleine mer, alors qu'il était seul dans sa cabine au large de Brindisi- comportait la même affirmation: « Soyez assuré que ce qu'elle n'a pas emprunté directement à des ouvrages scientifiques ou autres c'est nous qui le lui avons donné ou suggéré. » (Lettres des Maîtres de la Sagesse, t.1, p. 66).

  • Comment se fait-il que Paul Johnson prenne en considération les diverses Lettres émanant des Mahatmas jusqu'en 1885, attestant ainsi implicitement de leur l'authencité (sous l'identité qu'il reconnaît aux Maîtres) et qu'il ne prenne plus en compte, sans aucune explication, celles qui ruinent sa thèse au delà de cette date ?



9 - Les menées politiques des “Mahatmas” de M. Johnson

et les Enseignements Théosophiques

  • Paul Johnson prétend, tout au long de sa thèse, que les préoccupations essentielles des Mahatmas Indiens sont d'ordre politique : tous œuvrent dans le cadre d'une « conspiration »  antibritannique.

Or, en étudiant les « Lettres des Mahatmas », on ne découvre rien d'autre que des spéculations philosophiques et un Enseignement Ésotérique élevé, assorties çà et là de considérations sur la situation politique de l'Inde qui ne font jamais ressortir un soutien aux idées d'indépendance immédiate ou de renversement de la tutelle anglaise au profit du Tsar.

Il n'y pas la moindre trace d'une “conspiration internationale” dans laquelle le prétendu Maître K.H. (Takur Singh) joue “un rôle-clé” impliquant, entre autres, les rapports politiques entre la Russie, le Tibet et l'Inde, via l'éditeur Katkoff (op. cit. 180), lequel est considérée par Paul Johnson comme étant « en un sens supérieur à K.H. dans le groupe d'initiés… » (op. cit. p.133 — cf. infra).

A quoi mèneront ces complots et intrigues pour le pouvoir temporel entre « Mahatmas » ? — Ranbir Singh, Maharadja du Cachemire (le prétendu « Mahatma Morya), tout honnête homme qu'il fût, est assassiné à la suite d'une conspiration « le 12 septembre 1885 » (op. cit., p. 144 et p. 150). Takur Singh (le prétendu Mahatma Kout Houmi) finit misérablement. Khem Singh Bédi (le prétendu Choan) est exécré par son entourage...

Ces destinées pitoyables ne gênent à aucun égard notre auteur, qui persiste dans le bien fondé de ses identifications en reprenant et pauffinant ce thème dans un second ouvrage.


10 - Questions à Paul Johnson

Nous posons légitimement quelques questions à Paul Johnson :

Comment se fait -il que des contemporains, tels que Sinett et A.O. Hume, n'aient jamais fait, in situ, les rapprochements identitaires que perçoit Paul Johnson, lesquels ne sembleraient « évidents » qu'un siècle après ?

En effet, dans leur volonté de rencontrer ces Maîtres et de les « démystifier » - ce qui est bien le propos de Hume -, il est étrange que pareils recoupements ne leur soient pas venus à l'esprit, notamment à celui de A.O. Hume.

Ces hommes étaient, de fait, les mieux informés sur l'état de l'Inde et des complots qui s'y forgeaient. Leurs relations étroites avec les responsables de la Police du Gouvernement Britannique des Indes sont patentes lors de différents épisodes où les tracasseries policières affectent le Colonel Olcott et H.P.Blavatsky. Ils font partie de l'Establishement britannique dans ce pays et Sinett est le rédacteur en chef du plus grand journal anglo-indien : « Le Pioneer ». Il est donc bien étonnant qu'ils n'aient pas fait effectuer les recherches necéssaires à cette identification . A supposer que celles-ci furent discrètement faites, comment expliquer qu'en 1883 (?) pour Sinnett et 1888 ? pour Hume, l'identité des Maîtres n'était pas résolue ? Ce cas de figure laisserait penser que leurs démarches n'eussent pas abouti aux même conclusions que Paul Johnson.

2° Comment se fait-til que Paul Johnson, qui inventorie tant de documents remarquables et difficiles d'accès, ne reproduise aucune photographie des écrits des personnages auxquels il identifie les Maîtres d'H.P.B.? Ce serait là une excellente occasion de leur comparer les Lettres des Mahatmas !

3° Pourquoi ces Maîtres - ainsi identifiés par Paul Johnson, c’est à dire le Maharadja Ranbir Singh au Mahatma Morya, le Takur Singh Sandhanwalia au Maître Kout Houmi - auraient envoyé, par des moyens occultes, une grande quantité de lettres alors que dans le contexte où Johnson situe ces personnages, de simples missives expédiées par voie postale eussent été bien plus convaincantes ?

4° Pourquoi, à l'instar d'Hodgson en 1885, Paul Johnson feint d'ignorer totalement les lettres des Maîtres, non envoyées aux Indes, mais sur mers (lettre tombant soudainement dans la cabine d'un bateau au large de Brindisi - Lettres des Maîtres de la Sagesse, t.1, p. 66) et dans des continents éloignées (derrière un tableau en Allemagne) et dépassant, de surcroît, la date limite - 1885 - des lettres à Sinnett, date à partir de laquelle les individus, qu'ils identifie aux Maîtres, sont décédés ?

11 - « Levée des masques » ? - P. Johnson et la Théosophie

Il est remarquable, et c'est là notre raison fondamentale de refuser les hypothèses de Paul Johnson, que ce dernier puisse délibérément ignorer tout au long de ses livres les multiples témoignages qui ruinent ses conjectures. Ce sont nomémment ceux d'OIcott, de C. Wachtmeister, des frères Kensley, d'Hübbe Sche..., de Franz Gebbhard et des disciples hindous.

Jamais il ne prend la peine de citer ces témoignages, ne serait-ce que pour les contredire, ainsi que l'aurait exigé la recherche historique intègre à laquelle prétend s'identifier sa démarche. Cette carence est, en effet, capitale à son argumentation car ce ne sont pas sur quelques points de détails que tous les témoignages manquants des proches d'H.P.B. contredisent ses hypothèses mais sur la quasi totalité des éléments qui lui permettent de fonder son identififcation des Maîtres.

Paul Johnson dit en p. 118 « le masque derrière lequel elle [H.P.B.] voila les véritables Maîtres »... Nous affirmons pour notre part, qu'H.P.B. n'a pas créé ces « masques » mais qu'elle a utilisé ceux par lesquels les Maîtres eux-mêmes voulaient se voiler. En cela, elle ne fit que suivre leurs instructions comme l'attestent les Lettres des Mahatmas.

Ces « masques » sont enfin levés, pense-t-il, car « ce siècle touchant à se fin, il est enfin possible de démasquer les Maîtres et de révéler la véritable H.P.Blavatsky, leur agent et leur (amanuensis ?) » (op. cit. p.118). Ce sera peut-être une déception pour le public réellement interessé à ce problème de savoir que la question de la véritable identité des Mahatmas reste donc toujours entièrement ouverte, quelles que soient les aquaintances que ceux-ci aient pu entretenir avec des mouvements politiques et religieux de cette époque.

Pour nous, la thèse de Paul Johnson est en fait très claire : le crédit apporté aux Instructeurs de la Théosophie est une vaste farce et son contenu philosophique, quoique fascinant, est un modèle de mystification littéraire, inspirée par le génie particulier d'H.P.B. — C'est un point de vue subjectif tout-à-fait légitime ; ce qui l'est moins est de prétendre l'avoir démontré avec une objectivité historique !

Pour mettre un point d'orgue à cette conclusion, abandonnons-nous à l’émotion que ne peut manquer de susciter la déclaration d'intention de Paul Johnson : « Lire ce livre [le sien], si toutefois il parvient à atteindre son but, c'est acquérir un profond respect pour le mystère sans fin d'H.P.B., de la Théosophie et de ses Maîtres » (op. cit., p. 120). !....

Et cela, sans rire !

Il semblerait, au contraire, que pour toute femme ou tout homme à l’intelligence claire et à l’éthique saine, le dégoût envers le personnage d’H.P.B. ne pourrait être que total, si — par une démonstration d'un autre acabit — ce « mystère sans fin » qui enrobe celle-ci revêtît bien le caractère pernicieux que révèle - sans se rendre compte, alors ? - Paul Johnson. En se fiant au discours de ce dernier, la Fondatrice de la Société Théosophique aurait alors véritablement et définitivement gagné d'être présentée comme « l'un des plus accomplis, des plus ingénieux et des plus intéressants imposteurs de l'histoire ».... selon les termes employés par le Rapport Hodgson de 1885. 

Nous faisons entièrement nôtre la conclusion de J. Algeo29 : « Il y a de l'histoire dans ce livre : l'information détaillée sur les mouvements qui entourent Blavatsky. Mais la thèse du livre n'est pas de l'histoire. C'est une reconstitution imaginaire du passé, sur la base d'un assemblage de faits qui n'ont aucune connexion démontrée entre eux. C'est comme une image découpée composée par les pièces d'une demi-douzaine de puzzles différents qui font un merveilleux ensemble, même s'ils ne s'assemblent pas »  (T. H. V, N° 7, p. 246).

Ne seront convaincus par la thèse de M. Johnson que ceux qui veulent l'être et n'ont besoin pour cela d'aucune raison, puisque, selon le mot très juste de M. Algeo, « une logique d'Alice au pays des merveilles » leur suffit.

À nos yeux, la question de la véritable identité des Mahatmas reste aussi ouverte qu'inaccessible, en l'état actuel de la documentation. Les personnages identifiés par Paul Johnson ont pu entretenir directement ou indirectement avec H.P.B. ou ses proches des accointances de condisciples ou de compagnons de lutte, mais aucun n'apparaît comme l'un de ses Instructeurs ou « Maîtres »(6), tout au moins d'après les « démonstrations » qui précèdent.

Quant au lecteur qui n’a pas le loisir de s’adonner à l’étude des multiples textes jonchant le chemin de la création de la Société Théosophique, il finit par retenir des propos de Paul Johnson relatifs aux Maîtres, non pas l’identification elle-même (puisqu’elle fluctue) mais « une » identification. Confiant en l’auteur, eu égard au sérieux de la documentation présentée, le lecteur aura « le sentiment » que Paul Johnson « a levé des lièvres » ; comment ? et lesquels ? Il aura du mal a le dire exactement mais persistera toujours dans son esprit ce vénéneux parfum du doute envers l’authenticité des Fondements de la Théosophie. En cela, Paul Johnson aura atteint un but que peut-être il ne souhaitait pas.



26 Biographies suivantes :

  • « La Vie extraordinaire d’H.P. Blavatsky » de A.P. Sinnet(Ed. Adyar - 1ère de 1886) ; (11-2-3-2)

  • « La Doctrine Secrète et Madame Blavatsky » de C. Wachtmeister (Ed. Adyar - 1ère de 1893 / Narration quasi quotidienne par un témoin oculaire de la manière dont H.P.B. écrit sa Doctrine). (11-2-3-1)

  • « A la recherche de l’Occulte » de H.S. Olcott (Ed. Adyar - Sous ce titre a été traduit en français le premier volume de « Old Diary Leaves » du Colonel Olcott (Ed. ) ;

  • «  Helena Petrovna Blavatsky ou la Réponse du Sphinx » (11-2-3-3) de N.R. Nafarre (Ed. Nafarre - 1992 & 1995),

  • «  The Extraordinary Life and influence of Helena Blavatsky, Founder of the Modern Theosophical Movement » de Sylvia Cranston - Ed. P. Putman’s Sons, New York - 1993 - en anglais uniquement).



27 La lacune ou négligence de Paul Johnson n’empêchèrent pas ce dernier de s’étonner amèrement de ce que N. R. Nafarre dans son livre « H.P.Blavatsky ou la Réponse du Sphinx » ne fît pas mention de son ouvrage. N.Nafarre n’avait pas connaissance du livre de Paul Johnson en 1991-92 lorsqu’il rédigeait le sien ; il répara cette « erreur » non seulement en le citant dans la 2ème édition de son titre (1995) mais en ajoutant un Appendice (Appendice III - P.P . 618-632) en réponse aux thèses de Paul Johnson, Appendice que nous avons repris ici en le présentant différemment.

28 Le Maître qu’elle voyait en rêve durant son enfance.

29 Un des meilleurs spécialistes de Mme Blavatsky, John Algeo, fit une critique (Algeo John, Review Essay, K. Paul Johnson's The Masters Revealed, T.H., V, N°7, pp. 232-247) de ce second ouvrage lors de laquelle il développe des arguments fondamentaux qui battent en brèche les conclusions de P. Johnson, tant au plan de la méthode que celui de la documentation que cet auteur déploie.

Copyright © 1986-2025 Editions Moryason. Tous droits réservés.