On emploie le mot « Tradition » pour parler de la Connaissance secrète que la mémoire des peuples porte encore et qu'elle qualifie « d'occulte ». Ce mot doit être compris dans son acception étymologique ; en effet, le verbe latin tradere signifie « faire passer à un autre, transmettre » ; il est usité en matière d'héritage. La Tradition est donc ce qui a été transmis au cours des âges, cet héritage de connaissances appartenant à l'humanité entière et qui est un « bien » par lequel celle-ci, à chacune de ses étapes, peut comprendre l'Univers, découvrir ses racines et enfin se situer par rapport à la Divinité.
Par ailleurs, on allie souvent au mot « Tradition » l'adjectif « Ésotérique » dont le sens est « secret », « caché » par opposition à « exotérique », « révélé », « connu ». Il s'agit donc d'un Savoir qui a été tenu secret et dont la transmission s'est faite, de génération en génération, à certains groupes d'hommes relativement restreints.
Enfin, on qualifie cette Tradition Ésotérique d'«Occidentale » ou d’ « Orientale » afin de distinguer la forme et donc le fonds linguistique qu’elle revêtu au cours de sa transmission ; toutefois, malgré ses diverses expressions, elle est « une » quant à son fonds.
Cette Connaissance fut délivrée sous la forme d’un Enseignement qui reçut diverses dénominations : « Doctrine Ésotérique », « Doctrine Hermétique » - ou « Doctrine Secrète », afin de distinguer celle-ci du courant transitoire des différentes écoles de pensées philosophiques ou scientifiques prévalant dans le monde et qui se s’attachaient pas - ou ne s’attachent pas - directement ou indirectement à elle.
Cette Connaissance ou Doctrine est, quant à sa forme et à ses procédés de divulgation, aussi variable que l’Histoire des hommes mais quant à son fond, puisqu’elle enseigne les Lois Éternelles, elle est de la pérennité de l’Univers. C’est pourquoi les anciens Égyptiens l’appelèrent « la Doctrine du Ciel étoilé ». ( voir Contenu de la Tradition Ésotérique 3-2-2).
Cette Connaissance, véhiculée par ce que l’on nomme « la Tradition Ésotérique » (3-2-1) était secrète et seules les élites en bénéficiaient car les masses, encore incultes parce que soumises, pour la plupart, à un statut social inférieur empêchant toute instruction, devaient être préservées de toute utilisation destructrice de ce Savoir. Aussi, ce Savoir se manifestait-il pour le peuple sous la forme d’une “religion”, celle-ci n’étant que l’expression allégorique des Lois Universelles.
En réalité cet Enseignement était unique et commun à tous les peuples mais il empruntait, pour se concrétiser, un symbolisme adapté à la nature propre des ethnies contactées. C’est pourquoi, sous des apparences multiples, la même Vérité était diffusée.
S’agissant donc de l’ensemble des Lois de l’Univers, le contenu de la Tradition Ésotérique englobait, dans son champ d’appréhension, tous les Plans existant dans le Cosmos et, en conséquence, ce que nous nommons “matière” et “esprit”:
elle expliquait “les Mathématiques sacrées” ou “Science des Nombres” —et son complément indispensable, l’Astronomie— qui permettait de comprendre l’ordonnancement des Énergies et des Mondes, appelés aussi “Dieux” et de ce symbolisme vint le mot “Théogonie”: la “Genèse des Dieux” ;
explicitant le monde dense dans lequel nous vivons, elle enseignait les Mathématiques “terrestres” ;
considérant l’action des Forces Cosmiques sur les êtres et les choses, elle s’adonnait donc aussi à l’Astrologie ;
connaissant les propriétés cachées des trois grands règnes de la Nature et les forces du psychisme humain, elle offrait une Médecine efficace et l’anesthésie par hypnose;
s’agissant d’accélérer l’évolution de la matière en opérant une mutation de l’électromagnétisme initial inhérent à celle-ci, elle permettait d’œuvrer tant sur les minéraux (transmutations métalliques), les végétaux, que sur le corps humain (absorption de certaines substances); elle divulguait ainsi les principes de l’Alchimie.
S’attachant au “bonheur” véritable de l’homme, elle offrait à celui-ci les moyens de maîtriser en premier lieu sa propre nature et ensuite son environnement, en divulguant les deux Phases de la Magie ou Théurgie
En résumé, elle enseignait ce qui est fondamental pour comprendre aussi bien l’Univers dans lequel nous vivons que ce que nous sommes réellement, en tant qu’être humain, :
-La formation de l’Univers et des Mondes qui y évoluent (la Cosmogénèse) ;
-La formation de l’être humain (l’Anthropogénèse) ;
-Le but de l’évolution humaine : les liens entre la Terre et « le Ciel » et comment accéder à ce dernier (Science Mystique et Science Magique).
Cette Connaissance diffusait, en conséquence, les fondements, non seulement de ce qui est devenu aujourd’hui la “Science Moderne”, dans les multiples domaines de cette dernière, mais aussi de la constitution complexe des êtres et du principe essentiel qu’est, dans l’Univers, le phénomène de la Conscience. Elle était – et est – sure et salvatrice car en elle gisait – et gisent encore - les remèdes aux maux liés à la condition humaine :
le mystère de la vie et de la mort ;
la souffrance tant physique (maladie, torture) que morale ;
la misère et le manque permanent ou renouvelé ;
la dure nécessité d’un labeur pénible pour se procurer nourriture, toit et vêtement sur un environnement naturel qui reste à être maîtrisé par l’homme...
Cette Connaissance a fait couler beaucoup d’encre depuis des siècles car sa disparition de l’horizon mental de l’Occident et la calomnie dont elle fut victime de la part de l’Église la rendirent paradoxalement convoitée par ceux qui pressentaient trouver en elle la solution du problème fondamental de l’existence : l’ignorance du processus fatal qui pousse les êtres à naître, à souffrir, à lutter et enfin à mourir.
Et qu’ont tenté de faire toutes les Religions, toutes les hypothèses philosophiques et les spéculations métaphysiques de l’intellect, si ce n’est de vouloir répondre à l’angoisse d’être sans savoir pourquoi? Devant l’échec patent de ces démarches séculaires, qu’essaient encore de résoudre nos sociétés si ce n’est l’énigme du bonheur humain qui semble toujours fuir? Le bien être matériel de l’Occident d’aujourd’hui ne met pas fin aux affres de l’Âme.
Cette Connaissance exhaustive est donc le contenu de ce qui est appelé « La Tradition Ésotérique », « la Tradition Hermétique », « La Tradition Primordiale », « Doctrine Hermétique » ou « Doctrine Secrète ».