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Sexualité et Adeptat



1- Une antinomie enracinée dans l’inconscient humain

L’expression « la sexualité des Adeptes » recèle, en réalité, une profonde antinomie et le titre de cette page peut donc faire sourire ou étonner. En effet, s’agissant des Adeptes ou plus généralement des personnes ayant voué leur vie à une Quête spirituelle, la relation établie entre ces deux mots choque.

En réfléchissant, nous croyons expliquer l’acceptation de cette antinomie par la rémanence de la culture judéo-chrétienne dans notre inconscient, culture qui ne tolère ce type de pratique chez ces êtres dédiés à la Transcendance.

Mais ce rejet de la corrélation « sexualité-Adeptat » ou « sexualité-spiritualité » n’est pas le seul fait de l’Occident. L’Orient aussi, dans ses injonctions et ses pratiques spirituelles, souligne l’inadéquation entre une vie sexuelle « épanouie » (dans le sens que nous donnons aujourd’hui en Occident à ce qualificatif) et les cheminements spirituels, notamment à celui, le plus difficile d’entre tous, qui mène à l’Adeptat (voir « La Voie de l’Adeptat » (6-1).

En fait, l’inconscient porte inscrit en lui une ancienne norme, lointaine et oubliée, tant les millénaires l’ont enfouie dans la psyché humaine.


2 - La notion métaphysique de « Chute »

Il s’agit de ce que aussi bien la Tradition Ésotérique que les religions appellent « la Chute ».

  • pour les Religions , « la Chute » se réfère à l’union sexuelle de l’homme et de la femme et qualifie cet acte de « mauvais », voyant en lui « les origines du mal » ; bien entendu, elles accusent les femmes d’être des « séductrices » et entraînant donc les hommes à faillir, oubliant la violence instinctuelle que portent les hommes en eux et voulant ainsi déculpabiliser ces derniers de la pression qu’ils exercent sur leurs compagnes ;

  • pour la Tradition, qui a une Connaissance approfondie du grand processus de l’évolution humaine, remontant ainsi à la nuit des temps, « la Chute » n’est que l’événement qui se produisit y à très longtemps3 lorsque l’humanité, initialement androgyne, fut divisé en deux sexes, procédé qui permit « la densification » du corps ou « double » éthérique qui se concrétisa dans la forme physique dense qui est la nôtre depuis lors.4 Tous les Mythes se réfèrent à cette période androgyne.

Considérée ainsi, selon la Tradition, « la Chute » - appelée « la première chute » - ne recèle aucun concept avilissant ou dégradant ; il s’agit d’un procédé menant à la densification voulue par les Lois Universelles agissant à un certain point atteint par le développement de notre système planétaire5.

Toutefois les abus dans la pratique de cette union sexuelle, effectuée « hors saison » et donc sans intention de la simple procréation, amena ce qui est appelé « la deuxième chute ».


3- Conséquences de « la 2ème Chute »

Les conséquences d’une sexualité intense et provoque une densification des sens, c’est à dire une fréquence vibratoire dans les trois types de substances subtiles – invisibles - composant notre triple structure dense : notre double éthérique, notre psychisme et notre mental. Cet alourdissement des substances est non seulement un véritable obstacle à l’éveil des sens spirituels mais conduit, à terme (par des excès multiples), à une diminution progressive de la possibilité d’Éveil de la Conscience Supérieur, notre « Moi Profond », Dieu en Nous, notre » Atma-Bouddhi-Haut Manas ».

Cette ultime conséquence est, nous le comprenons aisément, l’opposé du Chemin de l’Évolution spirituelle, le contraire absolu de la Transcendance par le « retour à l’Esprit ».

Il est donc patent que si toute vie dédiée à la Spiritualité exige une ascèse (progressive et contrôlée afin de ne pas porter préjudice à la santé physique, psychique et mentale du Chercheur) – ou du moins un contrôle de la sexualité – la Voie de l’Adeptat, renforce cette exigence et qu’enfin, l’état d’Adepte se fonde sur une non-sexualité.


4 – La notion de « non – sexualité »

Cette notion signifie simplement que l’Adepte n’est plus soumis à l’attraction électromagnétique vitale ou animale qui se déclenche habituellement entre deux personnes de sexe opposés. Il n’est, soumis, d’ailleurs, à aucune attraction de ce type et envers qui que ce soit.

Ceci s’explique par la transmutation totale de la nature de son énergie vitale : celle-ci ne contient plus une seule parcelle d’animalité.

Par conséquent, aucune frustration perturbatrice, aucun trouble émotif engendré par une attirance quelconque, aucune pensée liée à ce type de relation, ne viennent troubler son mode d’être et donc son comportement.

Étant libéré de ce qui constitue chez l’être encore « humain » une chaîne de nature animale, il n’est en aucun point troublé par la présence d’une personne de sexe opposé :

  • S’Il a un corps d’homme, Il peut enseigner à une femme ou à des femmes, en toute quiétude, dans une relation claire de Maître à disciple, sans qu’un désir amoureux (même non exprimé) et un certain vampirisme (souvent inconscient de la part de Gourous encore « humains » entourés de femmes) n’interfèrent dans la relation.

  • Si cet Adepte a un corps physique féminin, Elle peut enseigner à un homme ou à des hommes, en toute quiétude, dans une relation claire de Maître à disciple, sans qu’un désir amoureux (même non exprimé) et des tentatives de séduction (même imperceptibles) n’interfèrent dans la relation.

La notion de « non – sexualité » n’implique donc pas une ascèse frustrante mais une libération de ce qui fait qu’un être reste encore « humain » et n’est pas devenu « divin » (l’état d’Adepte).

5 – Mariage et Adeptat

La non - sexualité de l’Adepte n’implique pas que Celui-ci ne puisse pas assumer une relation sexuelle contrôlée, c’est à dire effectuée dans le but de procréer parce que la naissance d’un être est prévue dans sa Mission. À titre d’exemple, nous avons le Grand Marpa, dit le Traducteur, ayant atteint l’État sublime de l’Adeptat, qui était marié à une autre Adepte, Damema (à laquelle les textes officiels ne réservent qu’un petit rôle) ; Marpa fut le Maître du célèbre et non moins Grand Milarepa lequel vécut dans le célibat le plus complet (même s’il enseigna à de nombreuses disciples femmes parmi l’ensemble des élèves dont on fait officiellement mention et qui furent des hommes). L’Adepte Franz Bardon fut marié aussi.

Toutefois, le mariage, tel que nous le considérons d’un point de vue humain (fondé sur une sexualité pratiquée à des fins hédonistiques et non pas uniquement à des fins procréatrices) n’est pas le fait des Adeptes. C’est plutôt le célibat ou alors une abstinence sexuelle dans le cadre du mariage qui est leur mode de vie habituel, même si la vie commune se poursuit (l’Adepte aide occultement, par des exercices de respirations appropriées son conjoint s’il (ou elle) n’a pas la même évolution spirituelle que lui (ou qu’Elle) de manière à ce que soient recyclées ses énergies et qu’il ou elle ne soit donc pas perturbé (e), frustré (e), par ce type de relation).



3 Il y 18 millions d’années lorsque l’Humanité était dans sa Troisième Phase raciale (ou 3ème Grande Race- ou Race Lémurienne) laquelle, aux trois quarts de son parcours, n’était pas encore pourvue de corps physique dense comme le sont les nôtres aujourd’hui (ce qui explique que « l’homme n’est pas encore apparu sur Terre » à cette époque au regard de la Science occidentale.

4 Bien que grands changements marquèrent le corps humain au cours de ces millions d’années.

5 Il s’agit de la 4ème Ronde - ou Circuit opéré par la Vie (donnant les êtres humains) dans ce système terrestre ou Chaîne Terrestre – sur le Globe terrestre dense (« 4ème Globe » de cette Chaîne).

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