- Mesure dans la sexualité, ce qui n’implique donc pas l’abstinence. Celle-ci peut être suivie pendant un mois, quelques mois, à des fins spirituelles précises puis, nous reprenons le cours de notre vie, sans débordement mais sans castration volontaire. En réalité, plus nous progressons sur la Voie de l’Esprit, plus nous purifions la substance qui compose nos corps (corps physique et corps subtils), moins nous ressentons cette impulsion vitale première car, sans nous en apercevoir, nous avons amorcé — par nos pratiques spirituelles, théurgiques… — la transmutation de nos Feux Intérieurs : les Feux Inférieurs commencent à alimenter les Feux Supérieurs (généralement embryonnaires). Tout se fait naturellement et sans souffrance ; nous expérimentons, au début, juste la tension que crée en nous la décision d’exercer notre volonté de maintenir une « mesure » ou procéder à une période d’abstinence que nous déterminons nous-même.
- Mesure dans l’alimentation, ce qui n’implique donc pas nécessairement le végétarisme et a fortiori le végétalisme. Chacun mange ce qu’il ressent être bon pour soi ; il n’y pas de règle si ce n’est celles de la santé que l’on retrouve mentionnées dans tous les livres traitant de l’hygiène alimentaire.
Le Sexe du corps physique et l’Adeptat
Si celle-ci est publique, « il » prendra un corps physique correspondant aux critères déterminant la crédibilité (qu’il devra nécessairement conquérir auprès de ses contemporains afin d’effectuer sa Mission) prévalant dans une Civilisation donnée.
Lorsqu’Ils durent se manifester au monde, un monde dominé par des êtres de sexe masculin, Ils prirent la plupart du temps un corps physique masculin, sinon leur Message — déjà difficilement accepté — n’aurait même pas été écouté et « Elle » aurait été mise en pièces… un peu plus tôt… Considérons le sort que le monde réserva aux Disciples telles qu’ Hypatie d’Alexandrie ou Héléna P. Blavatsky pour lesquelles il était, d’un point de vue occulte, « nécessaire » qu’elles prissent un corps de femme.
Il est des Adeptes que les Théosophes du XIXe siècle (et ceux d’aujourd’hui encore) croyaient, en toute sincérité et parce qu’ils ne Les avaient pas vus, être de sexe masculin car le contraire eût étonné, voire choqué les mentalités, alors qu’il n’en fut rien ; David Anrias, dans « Through the eyes of the Masters » publie des portraits d’Adeptes qu’il a dessinés, et pour certains, de manière tout à fait archétypale…- Si cette Mission est complètement occulte, l’Adepte vit dans un retrait total, souvent au milieu de ses Pairs (parfois seul ou au contact d’êtres humains sans que ceux-ci sachent Qui Il est ; voir Franz Bardon) et le corps physique adopté en une vie donnée dépend du type d’Énergie (à dominante électrique ou à dominante magnétique) qu’Il ou qu’Elle devra canaliser ou avec laquelle Il ou Elle devra « travailler » pour le Bien de l’Humanité.
Entre Adeptes, le fait qu’un corps physique soit de polarité électrique ou magnétique — masculine ou féminine — n’a aucune importance ; la relation de séduction ne prévaut pas entre ces Êtres ; la sexualité n’est plus de leur fait.
L’Orient[2] — paradoxalement, car une déconsidération des femmes y prévaut généralement aussi — nous offre des figures adeptiques féminines. Une, parmi Elles, est connue car Elle eut une vie publique et reçut la « reconnaissance » de ce qu’Elle était de tous (Orientaux et Occidentaux). Ce fut Mâ Ananda Moyî[3], qui vécut au XXe siècle et qui quitta ce monde en 1982.
Mâ Ananda Moyî |
Yéshé Tsogyal |
Adepte-homme ? Adepte-femme ? : ceci n’est — comme l’est toute la problématique de l’Éveil ou Illumination — qu’une question de point de vue.
[1] Il s’agit du haut Mental et non du mental habituel, dévoué, la plupart du temps, à justifier les appétits et désirs des véhicules inférieurs.
[2] Nous devons nous méfier de l’altération des textes anciens réalisée au cours du temps par des hommes pour effacer l’Adeptat ou même le Discipulat au féminin ; on pensait que si les femmes choisissaient, comme les hommes pouvaient le faire, la Voie Spirituelle, une baisse des mariages et donc des naissances serait à craindre pour des contrées où « des bras au travail » (des enfants à naître) étaient une nécessité de survie. Il en fut ainsi de nombreux textes bouddhiques (où l’on fait notamment dire au Bouddha Gautama que si la diffusion du Dharma est confiée à des nonnes, celui-ci ne durerait pas plus de cinq cents ans…) ; il en fut ainsi du poème de Nagarjuna , (Ier-IIe siècle ap. J.-C.). Il faut se souvenir aussi de ce que le Bouddhisme, fusionnant avec le Taoïsme (ce qui donna la Tchan chinoise et le Zen japonais) a, dès son émergence, suivi la Loi Universelle de l’Egalité entre les deux sexes, les deux polarités de l’Univers. Le « Therigatha » — texte bouddhique du VIe av.J.-C. -— , recueil de poèmes composés par des nonnes bouddhistes quasi contemporaines du Bouddha Gautama, et traitant de l’Éveil, est révélateur de cette non discrimination initiale. Cette ouverture et acceptation de fait des femmes dans les Confréries Ésotériques orientales se retrouvent aussi chez les Soufis (de la Perse au Maroc).
[3] Ma Ananda Moyi est née en 1893. Pour ses disciples et ceux qui l’approchèrent, elle vivait dans un état supérieur de Samadhi. Un tel cas de libération est rarissime, même aux Indes. En toute humilité « Ma » disait : « Ma conscience ne s’est jamais identifiée avec cette enveloppe charnelle temporaire. Avant d’être sur terre j’étais la même ». Illettrée, sa Sagesse étonna néanmoins les nombreux intellectuels qui, attirés par sa renommée, vinrent l’interroger ou même lui tendre des pièges. Elle consola les malheureux qui venaient a elle et effectua des guérisons par sa seule présence. Ma Ananda Moyi, « ce corps » (elle parlait d’elle ainsi) s’est éteinte le 27 août 1982.
[4] Dans le Tibet du VIIIe siècle, le Grand Maître indien Padmasambhava trouva en Yéshé Tsogyal, jeune épouse du roi, une disciple d’une foi et d’une sagesse extraordinaires. Grâce à une série d’épreuves inimaginables, celle-ci va atteindre la complète réalisation spirituelle.Lire « La vie de Yéshé Tsogyal, souveraine du Tibet » de Gyalwa Tchangtchoub et Namkhai Nyingpo- Éd. Padmakara. Plein de fraîcheur et de poésie, ce texte recèle un trésor d’enseignements dont la profondeur reste encore aujourd’hui intacte.