Isis Dévoilée Volume 1 Science – 1ère Partie

Nous ne croyons pas en une magie qui dépasse la portée de l’intelligence humaine, ni au « miracle », qu’il soit divin ou diabolique, s’il implique une transgression des lois de la nature existant de toute éternité. » (Page 7).

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« Aéthrobatie est le mot grec qui désigne le fait d’être soulevé ou de se mouvoir dans l’air; ce que les spirites modernes nomment lévitation. Elle peut être consciente ou inconsciente. Dans le premier cas, c’est de la magie ; dans le second, c’est le résultat d’une maladie ou d’un pouvoir qui nécessite quelques mots d’explication. » (Page 28).
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     « « La Magie », dit-il [Paracelse][2] encore, « est la Philosophie de l’Alchimie ». Tout ce qui appartient au monde spirituel doit nous venir par l’intermédiaire des étoiles et si nous sommes en bonne amitié avec elles, nous arriverons à produire les effets magiques les plus grands. » (Page 32).

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     « La lumière astrale seule, principal facteur en Magie, peut nous dévoiler tous les secrets de la nature. La lumière astrale est identique à l‘Akasa des Hindous, terme que nous allons maintenant expliquer. » (Page 32)

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     « L’Akasa est l’agent indispensable de toute Kritya (opération magique) soit religieuse, soit profane. L’expression brahmanique, Brahma jinvati, ‘Susciter le Brahma’ signifie : éveiller le pouvoir qui se trouve latent au fond de toute opération magique de cette nature, car les sacrifices védiques ne sont que de la Magie Cérémonielle. Ce pouvoir est l’Akasa ou électricité occulte ; c’est aussi dans un certain sens l’Alkahest des alchimistes ou le dissolvant universel, la même Anima Mundi que la lumière astrale. Au moment du sacrifice, cette dernière s’imprègne de l’esprit de Brahma, et devient ainsi, momentanément, Brahma lui-même. C’est évidemment là l’origine du dogme chrétien de la transubstantiation. Quant aux effets les plus généraux de l’Akasa, l’auteur d’un des ouvrages les plus modernes sur la philosophie occulte (l’Art magique), donne pour la première fois une explication très intelligente et intéressante de l’Akasa dans ses rapports avec les phénomènes attribués à son influence par les fakirs et les lamas.  (Page 33).

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     « Mage – De Mag ou Maha. Ce mot est la racine du mot Magicien. Dans les temps pré-védiques, Maha-âtma (la grande Âme ou Esprit), dans l’Inde, eut ses prêtres. Les Mages étaient les prêtres du dieu du feu. Nous les trouvons parmi les Assyriens et les Babyloniens aussi bien que chez les Perses, adorateurs du feu. Les trois Mages, nommés aussi Rois, que l’on dit avoir fait des présents d’or, d’encens et de myrrhe à l’enfant Jésus, étaient comme les autres des adorateurs du feu et astrologues, car ils virent son étoile. Le grand-prêtre des Parsis, à Sourat, est appelé Mobed. Certains auteurs font dériver le mot « mage » de Megh; Meh-ab veut dire quelque chose de grand, de noble.» (Page 41).

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     « L’École de Jamblique[3] était distincte de celle de Plotin et de Porphyre[4], qui étaient très hostiles à la Magie Cérémonielle et à la Théurgie Pratique qu’ils tenaient pour dangereuses, quoique ces deux hommes éminents crussent fermement en elles. La Magie théurgique ou bienveillante, et la Goëtique ou nécromancie noire et mauvaise eurent la même réputation prédominante durant le premier siècle de l’ère chrétienne. Mais jamais aucun des philosophes pieux et de haute moralité, dont la renommée est venue jusqu’à nous, pure de tout reproche, n’a pratiqué d’autre genre de magie que la théurgique ou bienveillante ainsi que la désigne Bulwer-Lytton. « Quiconque est bien instruit sur la nature des apparences divinement lumineuses (Φέσματα) connaît aussi pourquoi il est ordonné de s’abstenir de tout volatile (nourriture animale), et cela spécialement à ceux qui ont hâte d’être délivrés des rapports terrestres et d’être mis en relations avec les dieux célestes », dit Porphyre. »

     « Tout en refusant de pratiquer lui-même la Théurgie, Porphyre, dans sa Vie de Plotin, parle d’un prêtre d’Égypte qui, « à la requête d’un certain ami de Plotin (lequel ami pourrait bien être Porphyre lui-même, remarque Taylor), fit apparaître à Plotin, dans le temple d’Isis à Rome, le Daimon familier, ou, en langage moderne, l’Ange gardien de ce philosophe » ».

     « L’idée populaire qui a prévalu était que les Théurgistes, aussi bien que les Magiciens, opéraient des prodiges tels qu’évoquer les âmes ou ombres des héros et des dieux, et faisaient d’autres actes de Thaumaturgie, grâce à des pouvoirs surnaturels. » (Page 51).

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     « Maimonides[5], le grand théologien et historien Juif qui, à une certaine époque, fut presque déifié par ses concitoyens — et plus tard traité comme un hérétique — remarque que plus le texte du Talmud paraît absurde et vide de sens et plus sa signification secrète est sublime. Ce savant a victorieusement démontré que la Magie Chaldéenne, la Science de Moïse et des autres Thaumaturges érudits étaient, toutes fondées sur une connaissance étendue de diverses branches, maintenant oubliées, de la Science Naturelle. »

     « Parfaitement au fait des ressources des règnes végétal, animal et minéral, experts en chimie et en physique occultes, psychologues aussi bien que physiologistes, pourquoi s’étonner si les diplômés et les adeptes, instruits dans les sanctuaires mystérieux de temple, pouvaient opérer des merveilles qui, même de nos jours, paraîtraient surnaturelles ? C’est une insulte à la nature humaine que de flétrir la Magie et les Sciences Occultes du nom d’impostures. Croire que pendant tant de milliers d’années une moitié du genre humain a pratiqué le mensonge et la fraude sur l’autre moitié équivaut à dire que la race humaine est presque exclusivement composée de filous et d’idiots incurables. Or, quel est le pays où la Magie n’ait pas été pratiquée ? À quelle époque fut-elle entièrement oubliée ? »

     « Dans les documents les plus anciens que nous possédons aujourd’hui, les Védas, et les Lois de Manou plus anciennes encore, nous trouvons beaucoup de rites magiques pratiqués et autorisés par les Brahmanes. Le Tibet, le Japon et la Chine enseignent aujourd’hui ce qu’enseignaient les Chaldéens dès la plus haute Antiquité. Le clergé de ces contrées donne en outre la preuve de ce qu’il enseigne, c’est-à-dire que la pratique de la pureté morale et physique, celle de certaines austérités, développent la puissance vitale de l’âme pour sa propre illumination. En permettant à l’homme de se rendre maître de son Esprit Immortel, cela lui donne les vrais pouvoirs magiques sur les esprits élémentaires qui lui sont inférieurs. »

     « En Occident, nous voyons que la Magie remonte à une antiquité aussi reculée qu’en Orient. Les Druides de la Grande-Bretagne la pratiquaient dans les cryptes silencieuses de leurs grottes profondes : Pline[6] consacre plusieurs chapitres à la « sagesse » des chefs celtes. Les Druides des Gaules exposaient les sciences spirituelles comme les sciences physiques. Ils enseignaient les secrets de l’univers, la marche harmonieuse des corps célestes, la formation de la terre et, surtout, l’immortalité de l’âme. Dans leurs retraites sacrées, académies naturelles, construites par la main de l’Architecte Invisible, les Initiés s’assemblaient, à l’heure tranquille de minuit, pour apprendre ce que l’homme fut et ce qu’il deviendra. Ils n’avaient nul besoin d’illumination artificielle, de gaz malsain, pour éclairer leurs temples, car la chaste déesse de la nuit projetait ses rayons les plus argentés sur leurs têtes couronnées de feuilles de chêne et les bardes, vêtus de blanc, savaient comment converser avec la reine solitaire de la voûte étoilée .» (Pages 74-75).

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     « La Magie est aussi ancienne que l’homme. Il est aussi impossible d’indiquer l’époque de ses débuts que de fixer le jour où le premier homme lui-même vint au monde. Chaque fois qu’un écrivain a voulu rattacher son apparition dans un pays à quelque personnage historique, les recherches ultérieures sont venues le contredire. Odin, le Prêtre et Monarque scandinave a passé, auprès de beaucoup, pour avoir inauguré les pratiques de la magie, soixante-dix ans environ avant J.-C. Mais on a aisément démontré que les rites mystérieux des Prêtresses nommées Voïlers, Valas, étaient de beaucoup antérieures à cette époque. […] Les plus grands professeurs de Théologie s’accordent pour reconnaître que tous les livres anciens furent écrits symboliquement et dans un langage intelligible aux seuls Initiés. L’esquisse biographique d’Appolonius de Tyane[7] nous en fournit un exemple. Comme tout cabaliste le sait, elle embrasse l’ensemble de la Philosophie Hermétique et forme, à bien des points de vue, la contrepartie des Traditions que nous a laissées le Roi Salomon. » (Pages 75-76).

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     « Eberhart et plusieurs autres écrivains allemands du dernier siècle et du nôtre traitent fort irrévérencieusement la Magie et la croient issue du mythe Platonicien du Timée. (Berliner monatschrift.) Mais comment, sans la connaissance des Mystères, aurait-il été possible à ces hommes ou à toute autre personne de découvrir la moitié ésotérique de ce qui se cache derrière le Voile d’Isis et n’est visible qu’aux seuls Adeptes ? Il leur aurait fallu le don subtil d’intuition d’un Champollion. » (Pages 81).

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     « La Magie était considérée comme une Science Divine qui permettait de participer aux Attributs de la Divinité elle-même.‘Elle dévoile les opérations de la nature’, dit Philon le Juif, ‘et conduit à la contemplation des puissances célestes’. Plus tard, elle dégénéra en sorcellerie par l’abus qu’on en fit et devint alors un objet d’exécration universelle. C’est pourquoi il nous faut l’envisager telle qu’elle existait dans les temps reculés où toute vraie Religion était fondée sur la connaissance des forces occultes de la nature. Ce n’est point la classe sacerdotale, dans la Perse ancienne, qui institua la magie, comme on le croit communément : mais ce furent les mages qui en tirèrent leur nom. Les Mobeds, prêtres des Parsis — les anciens Guèbres — sont qualifiés encore aujourd’hui de Magoï dans le dialecte des Pehlvis. La Magie apparut dans le monde avec les premières races d’hommes. » (Pages 82).

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     En parlant des divers Ordres de Chevalerie modernes : « Mais ce ne sont que de vains mots tant qu’ils négligent leur mère, la Magie, et qu’ils tournent le dos à son frère jumeau, le Spiritualisme. » (Pages 87).

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     « Combien est juste l’opinion de Hargrave Jennings[8] quand il parle des Pyramides et combien vraies sont ses paroles quand il demande : Est-il raisonnable de croire que ces myriades d’hommes des bords du Nil [les anciens Égyptiens] étaient des fous travaillant dans les ténèbres, que toute la Magie de leurs grands hommes était une tromperie et, enfin, que nous, en méprisant ce que nous appelons leur superstition et leur puissance gaspillée, nous seuls soyons sages ? Non, il y a probablement bien plus dans ces vieilles Religions que dans l’audace de nos dénégations modernes…’ »[9] (Pages 93).

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     « Ainsi, une force, dont la puissance secrète était absolument familière aux Théurgistes de l’Antiquité, est niée par les sceptiques modernes. Les enfants antédiluviens qui jouaient probablement avec elle, comme les enfants que Bulwer Lytton[10] fait jouer avec le terrible vril, dans son livre The Coming Race, l’appelaient « l’Eau de Phtha » ; leurs descendants l’appelèrent Anima Mundi, l’Âme de l’Univers et, plus tard, les Hermétistes du Moyen-Âge lui donnèrent le nom de « Lumière sidérale », de « Lait de la Vierge Céleste », de « Grand Aimant », et d’autres noms encore. Mais nos lettrés modernes ne veulent ni l’accepter ni la reconnaître sous ces diverses désignations, car elle appartient à la Magie et la Magie, à leur sens, est une pitoyable superstition. » (Pages 126).

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     « Ce ne fut certainement pas leur faute si les masses ignorantes, sous l’influence d’un clergé fanatique et sans scrupules, attribuaient ces faits [les phénomènes dits surnaturels] à l’intervention du diable. En présence des tortures atroces infligées par l’Inquisition à tous ceux qui étaient soupçonnés de pratiquer la Magie noire ou la Magie blanche, il ne faut pas s’étonner que ces Philosophes [Hermétistes, Astrologues, Alchimistes, etc. ] ne se soient jamais vantés d’une telle intervention et même ne l’aient jamais reconnue. » (Pages 128).

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     « Baptiste Porta[11], dans son traité sur la Magie Naturelle, cite tout un catalogue de formules secrètes pour produire des effets extraordinaires au moyen des forces occultes de la nature. Les Magiciens croyaient aussi fermement que nos spirites, au monde des esprits invisibles ; cependant, aucun d’eux n’a jamais prétendu produire ses phénomènes sous leur contrôle et avec leur seul concours. Ils savaient trop combien il est difficile de tenir à l’écart les êtres élémentaires lorsqu’ils ont une fois trouvé la porte ouverte. »

     « Même la Magie des anciens Chaldéens se résumait en la connaissance des plantes et des minéraux. Lorsque les Théurgistes avaient besoin de l’aide divine dans les choses spirituelles et terrestres, c’est alors seulement qu’ils cherchaient la communication directe au moyen des rites religieux, avec de purs êtres spirituels. Pour eux aussi, les esprits qui restent invisibles et communiquent avec les mortels au moyen de leurs sens internes réveillés — comme dans la clairvoyance, la clair audience et la transe — ne pouvaient être évoqués subjectivement et par la pureté de la vie et la prière. »

     « Mais tous les phénomènes physiques étaient produits simplement en usant de la connaissance des forces naturelles : rien de commun, certainement, avec les tours de passe-passe des escamoteurs d’aujourd’hui. » (Pages 128-129).

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     « Toutes les fois que l’on discute de Magie, celle de l’Inde se présente rarement à l’esprit ; c’est que sa pratique générale, dans ce pays, est moins connue que celle de tous les autres peuples de l’Antiquité. »

     « Chez les hindous, elle était et elle est encore plus ésotérique, si possible, qu’elle ne l’avait été même parmi les prêtres Égyptiens. On la tenait pour si sacrée que son existence n’était qu’à moitié admise et on n’y recourait publiquement qu’à l’occasion de grandes circonstances. C’était plus qu’une affaire religieuse, car on la tenait pour divine. [….] »

     « En dépit du blâme que l’Histoire fait peser sur tous ceux qui ont pratiqué la Magie ou la Divination, elle reconnaît que les secrets les plus importants de la médecine étaient en leur possession et que leur habilité pratique était sans égale. Nombreux sont les ouvrages conservés dans les monastères Hindous où sont consignées les preuves de leur savoir ».

     « Savoir si les gymnosophes ont fondé réellement la Magie dans l’Inde ou s’ils ont seulement mis à profit l’héritage des plus anciens Rishis, les sept sages primitifs, serait considéré par les érudits, amoureux de précision, comme une vaine spéculation. […] Ils avaient sondé la nature jusque dans ses profondeurs, la psychologie et la physiologie étaient pour eux livres ouverts et ils avaient de la sorte conquis cette Science ou « machagiotia » que l’on nomme aujourd’hui, si dédaigneusement, la Magie. » (Pages 155-156).

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     « D’accord avec les Platoniciens d’Alexandrie et les Cabalistes d’une époque plus récente, Bruno[12] estimait que Jésus était un Magicien dans le sens attribué à ce mot par Porphyre et Cicéron qui l’appelle Divina Sapientia (Sagesse divine) et par Philon le Juif qui décrivait les Mages comme de merveilleux investigateurs des mystères cachés de la nature. Il n’était pas question du sens avili que notre siècle donne au mot « Magie ». Suivant sa noble conception, les Mages étaient de Saints hommes qui, s’isolant de toute autre préoccupation terrestre, contemplaient les Vertus Divines, comprenaient plus clairement la Divine Nature des Dieux et des Esprits. C’est ainsi qu’ils initiaient les autres aux mêmes Mystères qui ont pour but de conserver, sans interruption pendant la vie, des relations avec ces êtres invisibles. » (Pages 160 161).

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     « Le magnétisme est la branche la plus importante de la Magie. Ses phénomènes sont les effets de l’agent universel sous-jacent à toute Magie et qui, à toutes les époques, a produit les prétendus miracles. » (Page 198).

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    « Van Helmont et Paracelse s’accordent sur la grande puissance de la volonté, dans l’état d’extase ; ils disent que ‘l’Esprit est répandu partout ; et que l’Esprit est le milieu du magnétisme’ ; que la primitive Magie pure ne consiste pas en pratiques superstitieuses ni en vaines cérémonies, mais dans l’impériale volonté de l’homme. » (Page 242).

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     « Baptista Porta, le savant philosophe italien, malgré ses efforts pour prouver au monde la fausseté de ses accusations que la Magie n’est que superstition ou sorcellerie, n’a pas été mieux traité que ses collègues, par les critiques ultérieures. Ce célèbre Alchimiste a laissé un ouvrage sur la Magie Naturelle, dans lequel il base tous les phénomènes occultes possibles, pour l’homme, sur l’Âme du Monde, qui relie toutes choses entre elles. Il montre que la lumière astrale agit en harmonie et sympathie avec la nature entière ; que c’est de son essence que nos esprits sont formés ; et que c’est en agissant à l’unisson avec leur Source-Mère, que nos corps sidéraux sont capables d’exécuter des merveilles magiques. Tout le secret réside dans la connaissance des éléments apparentés. » (Pages 283-284).

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     « La Magie n’a rien de « surnaturel » ; c’est une Science… ». (Page 294).

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     « Schweigger[13] nous fait voir que les plus importantes cérémonies religieuses étaient en relation intime avec la Philosophie Naturelle de l’Antiquité maintenant perdue. Il démontre de la façon la plus détaillée, que dans les temps préhistoriques, la Magie faisait partie des Mystères, et que les grands phénomènes, les prétendus miracles[14] — Païens, Juifs, ou Chrétiens — reposaient en réalité sur la Connaissance Secrète que les Prêtres de l’Antiquité possédaient sur la Physique et toutes les branches de la Chimie ou plutôt de l’Alchimie. » (Page 313).

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« C’est sur la connaissance de la potentialité résidant dans cet esprit qu’était basée l’ancienne Magie Théurgique. » (Page 322).
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     « Car tout en étant occulte et inconnue de nos savants qui en contestent la possibilité, la Magie est une Science. Elle est solidement et uniquement établie sur les mystérieuses affinités existant entre les corps organiques et inorganiques, productions visibles des Quatre Règnes, et les puissances invisibles de l’Univers. » (Page 323).

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     « La connaissance profonde et étendue des lois de la nature – telle était et telle est la base de la Magie. » (Page 324).

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     « La Magie était jadis une Science Universelle, entièrement entre les mains du Prêtre-Savant. Quoique le foyer en fût jalousement gardé dans les sanctuaires, ses rayons illuminaient tout le genre humain. » (Pages 326-327).

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     « La Magie Théurgique est la dernière expression de la Science Psychologique Occulte. » (Page 362).

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     « Citant Psellus « La Magie formait la dernière partie de la science sacerdotale. » » (Page 364).

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[1] Les Vol. 1 & 2 des Éditions précédentes sont réunis dans la présente Édition en un seul volume, ceci donnant une Première et une Deuxième Partie. Toutefois, la numérotation des pages reprend à 1 à la Deuxième Partie. [2] Paracelse (Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim – dit) (1493 – 1541). Père de la Médecine moderne et génie méconnu en son temps et incompris encore dans le nôtre. Féru de Chimie, d’Alchimie, il devient Médecin à l’âge de 22 ans. Il parcourt l’Europe pour continuer de s’instruire, trouver de nouveau médicaments, soigner en tant que chirurgien militaire. Sa conception de la Santé et donc de la Médecine est des plus révolutionnaire: il est considéré comme un des pères de la médecine expérimentale, de la médecine professionnelle, de la médecine psychosomatique et de la toxicologie. Sa philosophie est celle des Néo-Platoniciens et se fondait sur la nécessaire harmonie entre le microcosme (le corps humain) et le macrocosme (la Nature, le Cosmos). Il tenait compte des « corps subtils » dont mention publique ne commença à être faite qu’à la fin du XIXe siècle dans les écrits théosophiques. [3]  Jamblique (Iamblicos)- (242 -325). Philosophe Grec appartenant à l’École Néo-Platonicienne fondée par Ammonios Saccas à Alexandrie d’Égypte au IIIe siècle de notre ère. Il fut le troisième Maître de cette École installée aussi à Rome dirigée par Porphyre, ce dernier ayant été le disciple de Plotin. La Philosophie de cette École issue des enseignements de Platon – fondés sur le Pythagorisme- rayonna dans tout le Bassin Méditerranéen aux premiers siècles ap. J.-C. Il fut le fondateur de l’École de Théurgie, suivant en cela Ammonios Saccas. [4] Voir note précédente. Ammonios Saccas (175-242). Philosophe Grec d’Alexandrie d’Égypte. Fondateur de la deuxième École Néo-Platonicienne ou École d’Alexandrie. Il touche le cœur du Néo-Platonisme, la résurgence de l’École du Maître (Platon), celle-ci ayant été nourrie de Pythagorisme. Il professait un système philosophique tendant à réunir et à comparer tous les systèmes philosophiques et religieux connus dans le monde afin d’en dégager les similitudes et de démontrer qu’une Seule Essence Divine était à l’origine de tout système de pensée métaphysique ou de croyances religieuses et que c’était vers cette Unité Suprême que devaient tendre toutes les investigations et les efforts des êtres humains. On peut penser que sa devise, fondée sur une sincère quête de la Vérité, fut à l’origine de l’appellation de son École « des Philalèthes », ce qui, en grec, signifie, « des amoureux de la Vérité ». Ceci n’est pas sans rappeler la devise (des Maharadjas de Bénarès) qu’adopta Helena Blavastky : « Il n’y a pas de religion supérieure à la Vérité. »Porphyre (234-305?) : Tyrien hellenisé, Philosophe néoplatonicien, disciple de Plotin, auteur d’une Vie de Plotin. Il fut l’instigateur du rayonnement du Néo-Platonisme dans tout le Bassin Méditerranéen – Plotin(205-270) : Philosophe Grec, disciple d’Ammonios Saccas, auteur des Ennéades. Il fut le premier Maître de l’École Néo-Platonicienne de Rome. [5] Maïmonides(Moshe ben Maimon) – (1138-1204) : médecin, philosophe, commentateur de la Mishna et chef de la Communauté  des Juifs d’Égypte. Sa pensée et ses analyses de la Loi et l’Éthiques juives influencèrent le monde non juif et fut reconnu – et reste encore – comme l’une des plus grandes figures du Judaïsme. [6] Pline l’Ancien (Caius Plinius Secundus) – (23 -79) : Écrivain et Naturaliste romain, auteur d’un monumentale encyclopédie Histoire Naturelle (37 volumes) qui fut longtemps la référence en matière des connaissances scientifiques et techniques. Oncle paternel de Pline le Jeune, écrivain et homme politique romain. [7] Appolonios de Thyane ( ? – 97). Philosophe Grec Néo-Pythagoricien. Reconnu comme un des plus grands Mages connus de tous les temps. Médecin au Temple d’Asclépios, il partit en Asie pour atteindre les hauteurs himalayennes et s’instruire dans le cœur-même de la Philosophie Hermétique la plus secrète et préservée au monde. Revenu en Asie Mineure, en Grèce, à Rome et en Égypte, il soigna, prédit, et impressionna son époque (il fut « le passage d’un Dieu parmi les hommes » selon Mario Meunier, son biographe). Nul ne sait exactement quand il mourut et s’il mourut, comme le dit clairement H. Blavatsky… Il illustra avec splendeur, par son mode de vie et ses actes, toute la Théorie et surtout l’application pratique de ce qu’enseignait dans le secret de ses Temples la Sagesse Antique. Dans ce Ier siècle de notre ère où, pour cette Connaissance Secrète, allaient suivre tant de bouleversements, avec des conséquence si tragiques pour les siècles à venir, il fut le parangon lumineux du Paganisme. [8]  Hargrave Jennings (1817-1890) : Écrivain sur l’Occultisme et les Religions comparées. Il a développé la Théorie du Phallisme, origine, selon lui, de toutes les Religions. [9] The Rosicrucians – Hargrave Jennings. [10]  Sir Edward Bulwer-Lytton (1803-1873). Homme politique et romancier britannique, auteur de romans initiatiques de grande renommée : Les Derniers Jours de Pompéi, Rienzi, Zanoni, le Maître Rose+Croix, La race à venir… celle qui nous exterminera. [11] Giambattista della Porta (1535-1645). Physicien, opticien et alchimiste italien. Enfant prodige, il rédigea alors qu’il avait à peine 15 ans son œuvre la plus connue La Magie Naturelle. Il fonda l’Académie des Secrets que le Pape Paul III, soupçonnant des pratiques magiques, supprima. Ses connaissances en Optique étaient telles qu’il est considéré comme l’inventeur de la véritable première lunette d’approche. Il fit également des études de cryptologie, science qui lui inspira un livre :  De Furtivis Literarum Notis, vulgo de ziferis. [12]  Giordano Bruno (1548-1600). Philosophe, savant, poète, mathématicien, graveur, hermétiste et surtout mage, cet Italien fut un véritable aventurier de l’esprit dans une Europe en pleine ébullition philosophique après la découverte, au siècle précédent, du Corpus Herméticum et des textes de la Grèce antique grâce à l’action de Georges Gémisthe Pléthon. Suspecté d’hérésie en 1576, il dut fuir sa ville natale, menant dès ce moment une vie de provocation et d’errance, froc jeté aux orties, sans cesse en lutte avec les autorités soit politiques soit ecclésiastiques, en rébellion ouverte contre le système de pensée et la religion établis. Adepte du système mnémotechnique professé par Raymond Lulle et profondément marqué par la Magie Naturelle de Marcile Ficin et les données de Cornélius Agrippa, il écrivit en 1582 De umbris idearum et Cantus Circaeus , ouvrages qui tracèrent le sillon de toute son œuvre. Il y fait état d’une Magie Solaire très puissante, attachée à l’Égypte via Hermès Trismégiste et affirmant sans détour l’authenticité de la Religion Égyptienne laquelle ne se limitait pas à l’adoration du disque solaire mais qui, sous cet aspect, vénérait l’Origine Créatrice de l’Univers. Ce fut non pas pour sa conception de l’Infini de l’Univers contenant une myriade de Mondes vivants et de son opposition aux concepts d’Aristoteque soutenait l’Église qu’il fut condamné par cette dernière au bûcher ; ce fut essentiellement pour trois raisons : 1 – par sa remise en cause de l’authenticité des fondements du Christianisme ; 2 –  parce qu’il fut soupçonné de vouloir renverser l’Église romaine, manu militari, avec le concours des troupes d’Henri IV ; 3 – parce qu’il pratiquait la Magie. [13]  August Friedrich Schweigger (1783-1821).Médecin et Naturaliste allemand. (Ne pas le confondre avec son frère, Johan Salomon Schweigger -1779-1857, Physicien, ni avec son neveu, Karl Ernst Theodor Schweigger -1830-1905, Médecin). [14] Schweigger. – Introduction à la Mythologie par l’Histoire Naturelle.

Isis Dévoilée Volume 1 Science – 2e Partie

Jamblique, le grand Théurgiste de l’École Néo-Platonicienne, homme versé dans la Magie Sacrée, enseigne que les ‘bons daemons nous apparaissent en réalité, tandis que les mauvais ne peuvent se manifester que sous la forme nébuleuse de fantômes’. Dans un autre passage, il confirme le dire de Porphyre, et il nous dit que… les bons ne craignent pas la lumière, tandis que les mauvais ont besoin de ténèbres… Les sensations qu’ils provoquent en nous, nous font croire à la présence et à la réalité des choses qu’ils montrent, bien que ces choses n’existent pas [2]. »

« Les Théurgistes les plus expérimentés trouvaient parfois du danger dans leurs rapports avec certains élémentaires, et Jamblique déclare que  » les Dieux, les Anges et les Daemons, aussi bien que les Âmes peuvent être appelés par l’évocation et la prière… Mais prenez garde lorsqu’une erreur est commise pendant les opérations théurgiques. Ne vous imaginez pas communiquer avec des Divinités Bienfaisantes qui ont répondu à votre fervente prière ; non, car ce sont de mauvais daemons, sous le masque de bons ! En effet, les élémentaires se présentent souvent sous l’apparence de bons esprits, et ils s’arrogent un rang bien supérieur à celui qu’ils occupent réellement. Leurs vantardises les trahissent. »[3] » (Pages 49-50).

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     « Nous pourrions douter, à la rigueur, du pouvoir magique des Prêtres de la Thessalie […] et oublier ainsi que la Magie est la Connaissance la plus haute de la Philosophie Naturelle. » (Page 87).

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     « Les Chaldéens, que Cicéron compte parmi les plus anciens Magiciens, plaçaient le fondement de toute la magie dans les pouvoirs internes de l’âme de l’homme, et dans la connaissance des propriétés magiques existant dans les plantes, les minéraux et les animaux. » (Page 193).

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     « Jadis, quand les prophètes n’étaient pas traités en charlatans, ni les thaumaturges en imposteurs, il y avait des collèges institués pour enseigner l’art de prophétiser, et les sciences occultes en général. Samuel est représenté comme le chef d’une institution de ce genre à Ramah ; Elisée de même à Jéricho. Les écoles de Hazim, prophètes ou voyants, étaient célèbres dans toute la contrée. Hillel avait une académie régulière, et l’on sait bien que Socrate envoya plusieurs de ses disciples étudier le manticisme. L’étude de la Magie, ou Sagesse, comprenait toutes les branches de la Science Métaphysique aussi bien que Physique, la Psychologie et la Physiologie dans leurs phases communes et occultes, et l’étude de l’Alchimie était universelle, car c’était en même temps une Science physique et spirituelle. » (Page 221).

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     « Citant Lucien[4]  : « Démocrite[5] ne croyait pas aux miracles… il s’appliqua à découvrir le procédé par lequel les Théurges en opéraient ; en un mot, sa philosophie le conduisit à la conclusion que la Magie était entièrement confinée à l’application et à l’imitation des Lois et des Œuvres de la Nature ». » ( Page 255).

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     [Chez les Égyptiens ] « Le temple était l’école de la Civilisation la plus élevée, et seul il possédait les notions les plus hautes de la Magie, qui, elle-même, était la quintessence de la Philosophie Naturelle. Les puissances occultes de la nature étaient enseignées dans le plus grand secret, et les cules les plus merveilleuses étaient opérées pendant les Mystères. » ( Page 278).

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     « La métallurgie et la chimie, telles qu’elles étaient pratiquées alors [en Égypte], étaient connues sous la dénomination d’alchimie, et formaient la base de la Magie préhistorique. » ( Page 290).

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     « La Grèce, « le dernier berceau des Arts et des Sciences » et l’Inde, berceau des Religions, furent et sont encore adonnées à cette étude et à ses pratiques [de la Magie], et qui se hasardera à nier sa dignité comme étude, et sa profondeur comme science ? » ( Page 310).

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[1] Les Vol. 1 & 2 des Éditions précédentes sont réunis dans la présente Édition en un seul volume, ceci donnant une Première et une Deuxième Partie. Toutefois, la numérotation des pages reprend à 1 à la Deuxième Partie. [2] Jamblique, De Mysteriis Egyptorum, II, 4-10. [3] Jamblique, De Mysteriis Egyptorum, II, 10. [4] Lucien de Samosaste (120-180). Rhéteur, satiriste de Syrie écrivant en Grec. Il fit un songe qu’il écrivit (« le Songe ») qui détermina sa carrière littéraire. Voyageant de Syrie en Grèce puis à Rome et en Gaule, il devint célèbre par ses ouvrages (plus de 80 répertoriés) dont les Dialogues des Dieux et Dialogues des morts. [5] Démocrite d’Abdère (vers 470 av.J.-C. – vers 366 av. J.-C.). Philosophe Grec d’Asie Mineure. Il apprit, selon Diogène Laërce, la Théologie et l’Astronomie auprès des Mages perses, et la Géométrie auprès des Prêtres d’Égypte. Il aurait voyagé en Inde, en Éthiopie et en Babylonie. Pythagoricien quant à sa conception métaphysique du Monde, sa Théorie des Atomes (tout dans l’Univers est soit « atomes » soit « vide ») a été interprétée comme fondement d’une Philosophie Matérialisme athée. Or le concept pythagoricien de la « matière » ne se restreint pas à la matière du monde dense qui est le nôtre ; il s’agit de toute la Matière Cosmique, dans ses 7 états de différenciation (les Sept Plans Cosmique), Matière qui est aussi appelée Substance Universelle. Telle était aussi la pensée de Démocrite.

Isis Dévoilée Volume 2 Théologie – 1ère Partie

Où trouverons-nous dans les annales de la Magie européenne, de plus habiles Magiciens que dans les mystérieuses solitudes des cloîtres ? Albert le Grand[1], le célèbre évêque et magicien de Ratisbonne, n’a jamais été surpassé dans son art. […] tandis que les confédérations de Théosophes étaient largement répandues en Allemagne, où elles prirent naissance, s’aidant les unes les autres, et luttant pendant des années pour acquérir les connaissances ésotériques, quiconque parvenait à devenir le disciple favori de certains moines pouvait très bien se voir promptement initié à toutes les branches importantes de la Connaissance Occulte. » (Page 29).

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     « Tout cela fait partie de l’histoire et ne peut être nié. La Magie, sous tous ses aspects, était largement et ouvertement pratiquée par le clergé jusqu’à la Réforme. Et même celui auquel on donna jadis le nom de « Père de la Réformation », le célèbre John Reuchlin, auteur du Monde Merveilleux et ami de Pic de la Mirandole, le maître et l’instructeur d’Erasme, de Luther et de Melanchton, était Cabaliste et Occultiste. » (Page 29).

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     « L’étude de l’alchimie et de la magie s’était développée, au moment de la Réforme, parmi le clergé, au point de créer un grand scandale. […] On arrêta sous l’accusation de sorcellerie, pendant le règne d’Henri VIII, un prêtre, nommé William Stapleton, et le récit de ses aventures est encore conservé dans les annales de la Rolls House. Le prêtre sicilien que Benvenuto Cellini taxe de nécromancien devint célèbre par ses évocations, couronnées de succès et ne fut jamais inquiété.  […]

« Dans les dernières années du XVIe siècle, il n’y avait presque pas de Paroisse dans laquelle les Prêtres ne s’adonnaient pas à l’étude de la Magie et de l’Alchimie.  […] Les exorcismes pour chasser les démons […] amena le clergé à faire usage ouvertement de la Magie ‘Sacrée’ par opposition à la magie noire, crime dont on accusait tous ceux qui n’étaient ni Prêtres ni Moines. […] »

«  Les Connaissances Occultes, jadis glanées par l’Église Romaine dans les champs naguère fertiles de la Théurgie, Connaissances qu’elle conservait pour son usage personnel, n’envoyant au bûcher que les praticiens qui ‘braconnaient’ sur ses terres gardées de la Scientia Scientiarum[2], et dont les péchés ne pouvaient être cachés sous le froc monacal. » Pages 69-70).

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     « Si, maintenant, nous parvenons à prouver – et nous pouvons le faire sur l’autorité de la Cabale et des plus anciennes Traditions de la Religion-Sagesse, la Philosophie des Sanctuaires de l’Antiquité – que tous les Dieux, soit zoroastriens, soit Védiques ne sont que la personnification des pouvoirs occultes de la nature, les serviteurs fidèles des Adeptes de la Sagesse Occulte – la Magie – nous sommes sur un terrain solide. » ( Page 163).

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     « Les accusations contre Jésus, de pratiquer la Magie Égyptienne, étaient nombreuses et, à un moment donné, universelles dans les villes où il était connu.  […] Saint Augustin affirme que l’opinion générale était qu’il [Jésus] avait été initié en Égypte et qu’il écrivit des livres traitant de la Magie, qu’il transmit à Saint Jean. Il y avait un ouvrage intitulé Magia Jesu Christi, qui était attribué à Jésus lui-même. Dans les Clementini Recognitiones, Jésus est accusé de ne pas avoir accompli ses miracles comme prophète juif, mais comme Magicien, c’est-à-dire comme Initié des temples ‘païens’ ». ( Pages 168-169).

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[1] Albert le Grand (Albrecht von Böllstadt) – (vers 1200 – 1280). Moine dominicain allemand. Il fut à la fois philosophe, théologien, naturaliste, chimiste, mage, alchimiste. Professeur de renom et maître de Thomas d’Aquin, il introduisit dans les Universités européennes les Sciences grecques et arabes. Il fut appelé « le Grand » de son vivant. Le célèbre ouvrage de Magie, Le Grand Albert, n’est pas de lui, ce mythe s’étant créé au XIXe siècle.
[2] Scientia Scientiarum = Sciences des Sciences.

Isis Dévoilée Volume 2 Théologie – 2e Partie

La construction du Temple de Salomon est la représentation symbolique de l’acquisition graduelle de la Sagesse Secrète, autrement dit, la Magie … […] Dans tous les pays orientaux, où on étudie la Magie ou la Religion de Sagesse, les pratiquants et les élèves, sont connus dans leur école comme des Constructeurs – car ils édifient le Temple de la connaissance, ou de la Science Occulte. » ( Page 54).

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     « (Citant Paracelse : « Si vous voulez savoir ce qu’est réellement la Magie, cherchez-le dans l’Apocalypse de Saint Jean… ». » ( Page 170).

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     « La magie avait toujours été considérée, dans les anciens temps, comme une science divine, comme la sagesse et la connaissance de Dieu. L’art de guérir, dans les temples d’Esculape, d’Égypte et d’Orient avait toujours été magique. » ( Page 172).

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     « La Magie en tant que Science, est la Connaissance de ces principes, et de la manière dont l’omniscience et l’omnipotence de l’Esprit et son contrôle sur les forces de la Nature peuvent être acquises par l’individu tandis qu’il réside encore dans le corps. En tant qu’Art, la Magie est l’application pratique de cette Connaissance. Les connaissances secrètes mal employées constituent la sorcellerie ; utilisées pour le bien elles sont la Véritable Magie ou la Sagesse. » ( Page 264).

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     « La pierre d’angle de la Magie est la connaissance intime et pratique du magnétisme et de l’électricité, leurs qualités, leurs  corrélations et leurs potentialités […] La Magie est la Sagesse Spirituelle ; la Nature est l’alliée matérielle, l’élève et la servante du Magicien. » ( Page 266).

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     « Le magnétisme est l’A.B.C. de la Magie. Il est oiseux de chercher à comprendre la théorie ou la pratique de la Magie avant de connaître le principe fondamental des attractions et des répulsions magnétiques à travers la nature. » ( Page 288).

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     « La Trinité de la Nature est la serrure de la Magie ; la Trinité de l’homme est la clé qui s’y adapte. » ( Page 315).

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[1] Les Vol. 1 & 2 des Éditions précédentes sont réunis dans la présente Édition en un seul volume, ceci donnant une Première et une Deuxième Partie. Toutefois, la numérotation des pages reprend à 1 à la Deuxième Partie.

La Doctrine Secrète

On m’a commandé de faire une rapide esquisse de ce qu’on savait effectivement en histoire et en littérature, dans les classiques comme dans les histoires sacrées ou profanes, pendant les 500 ans qui précédèrent l’ère Chrétienne et les 500 ans qui suivirent de la Magie, d’une Doctrine Secrète universellement connue des Philosophes et des Initiés de tous pays et même de plusieurs des Pères de l’Église comme Clément d’Alexandrie, Origène et d’autres, qui avaient eux-mêmes été Initiés. » (I – Page XXVIII).

     « Telles, par exemple, les œuvres de Lao-tseu, prédécesseur de Confucius. On dit, en effet, qu’il écrivit 930 livres sur l’éthique et les religions, et 70 sur la Magie, mille, au total. » (I – Page LIV).

     « Nous décrirons la décadence des Mystères, décadence après laquelle on commença à effacer systématiquement et à faire ensuite disparaître complètement de la mémoire des hommes la nature réelle de l’Initiation et de la Science Sacrée. À partir de cette époque, ses enseignements devinrent Occultes, et la Magie ne navigua que trop souvent sous les couleurs vénérables, mais souvent trompeuses, de la Philosophie Hermétique. De même que le Vrai Occultisme avait prévalu, chez les Mystiques, durant les siècles qui précédèrent notre ère, ainsi, la Magie, ou plutôt la Sorcellerie, avec ses Arts Occultes, suivit la naissance du Christianisme. » (I – Page LXIX).

     « Le symbole ésotérique du Kali Yuga est l’étoile à cinq branches renversée — le signe de la sorcellerie humaine — avec ses deux pointes (cornes) tournées vers le ciel, position que tout occultiste reconnaîtra comme appartenant à la Magie de « la main gauche », et employée en magie cérémonielle. » (I – Page LXXXII).

     « Nous décrirons la décadence des Mystères, décadence après laquelle on commença à effacer systématiquement et à faire ensuite disparaître complètement de la mémoire des hommes la nature réelle de l’Initiation et de la Science Sacrée. A partir de cette époque, ses enseignements devinrent Occultes, et la Magie ne navigua que trop souvent sous les couleurs vénérables, mais souvent trompeuses, de la Philosophie Hermétique. » (I – Page 70).

     « La Mahâ Vidyâ, grande connaissance (Magie) maintenant dégénérée en culte Tântrique. (I – Page 274)

     « Une chose est certaine ; la connaissance de ces causes premières et celle de l’essence primaire de chaque Élément, de ses Vies, de leurs fonctions, de leurs propriétés et des conditions dans lesquels elles se modifient – constituent la base de la Magie. » (I – Page 383).

     « Toute la Magie des anciens prêtres consistait, à cette époque, à s’adresser à leurs Dieux dans leurs propres langues.  Le langage des hommes de la Terre ne peut atteindre les Seigneurs. Il faut s’adresser à chacun d’eux en employant le langage de son Elément respectif. »

« Ainsi s’exprime le Livre des Lois, en se servant d’une phrase qu’on montrera lourde de sens, et en ajoutant en guise d’explication sur la nature de ce langage des Éléments :  » Il est composé de SONS et non pas de mots ; de sons, de nombres et de formes. Celui qui sait mêler les trois ensemble attirera la réponse du Pouvoir dirigeant [le Dieu-Régent de l’Élément spécial dont on a besoin] » ».[2] (II – Page 202).

     « La Bible, depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse, n’est qu’une série d’archives historiques de la grande lutte entre la Magie Blanche et la Magie Noire ; entre les Adeptes de la Voie de Droite, les Prophètes, et ceux de la Voie de Gauche, les Lévites, le Clergé des masses brutales. Les étudiants de l’Occultisme, bien que certains d’entre eux puissent se baser sur un plus grand nombre de manuscrits archaïques et sur un enseignement direct éprouvent eux-mêmes de la difficulté à tirer une ligne de démarcation entre les Affiliés de la Voie de Droite et ceux de Gauche. »

« Le grand schisme qui divisa les fils de la Quatrième Race[3], dès que les premiers Temples et les premières Salles d’Initiation eurent été érigés sous la direction des ‘Fils de Dieu’, est allégorisé par les Fils de Jacob. Ce qui prouve qu’il y avait deux Écoles de Magie et que les Lévites orthodoxes n’appartenaient pas à celle des deux qui était sainte, ce sont les paroles prononcées par Jacob mourant. » (III – Pages 263-264).

     […] « le mot ‘Magie’ signifiait encore au temps jadis, la grande Science de la Sagesse… ». (III – Page 401).

     « Et pourtant, si l’on ne tient pas compte de l’évidence des faits, des traditions conservées par l’Histoire et des anathèmes incessants que l’Église lance contre la « Magie Noire » et les Magiciens de race maudite de Caïn, nos efforts paraîtront en vérité bien mesquins. »

« Alors que depuis près de deux milliers d’années un groupe d’hommes n’a jamais cessé d’élever la voix contre la Magie Noire, la conclusion irréfutable devrait être que si la Magie Noire est un fait réel, sa contrepartie — la Magie Blanche — doit exister quelque part. Il ne pourrait exister de fausses pièces d’argent s’il n’y en avait pas de véritables. La Nature est double dans tout ce qu’elle entreprend et cette persécution ecclésiastique aurait dû, à elle seule, ouvrir depuis longtemps les yeux du public. » (V – Pages 20-21).

      « Tous ces textes universellement vénérés dans l’Antiquité, découverts dans les bibliothèques secrètes de tous les temples, étudiés (sinon toujours compris) par les plus grands hommes d’État, des auteurs classiques, des philosophes, des rois et des laïques, tout autant que par des Sages renommés – qu’étaient-ils ? Purement et simplement des traités de Magie et d’Occultisme… » (V – Page 46).

     « Pythagore divisait ses classes en auditeurs de conférences exotériques et ésotériques. Les Mages étaient instruits et initiés dans les cavernes les plus cachées de Bactres. » (V – Page 53).

     « Le Symbolisme des nombres et des rapports mathématiques qu’ils ont entre eux constitue aussi une des branches de la Magie, particulièrement de la Magie mentale, de la divination et de la perception clairvoyante correcte. » (V – Page 111).

     « Néanmoins, la Magie est si bien mêlée à l’histoire du monde, que s’il y a jamais lieu d’écrire cette dernière, il faudra la baser sur les découvertes de l’Archéologie et de l’Égyptologie, ainsi que sur les écrits et les instructions hiératiques ; si l’on insiste pour la débarrasser de cette ‘superstition des âges’, elle ne verra jamais le jour. On peut se faire une idée de la situation embarrassante où se trouvent les Égyptologues et les Assyriologues sérieux, savants et académiciens. »

« Obligés de traduire et d’interpréter les antiques papyrus et les inscriptions archaïques des stèles et des cylindres de Babylone, ils se trouvent forcés, du premier au dernier, d’aborder le sujet désagréable, et pour eux répulsif, de la Magie, avec ses incantations et son attirail. » (V – Pages 282-283).

     « Jamblique nous apprend que Pythagore  fut initié à tous les Mystères de Byblos et de Tyr, aux opérations sacrées des Syriens et à tous les Mystères des Phéniciens » (V – Page 309).

     « L’École Néo-Platonicienne d’Alexandrie, fondée par Ammonius — prototype de la Société Théosophique — enseignait la Théurgie et la Magie, autant qu’elles l’étaient à l’époque de Pythagore et par d’autres bien avant. » (V – Page 340).

     « Ainsi, sous le titre de Magie, on enseignait toutes les Sciences, physiques et métaphysiques, naturelles ou considérées comme surnaturelles par ceux qui ignorent l’omniprésence et l’universalité de la Nature. » (V – Page 342).

« Magie, Magia, veut dire, dans son sens spirituel secret, la « Grande Vie » ou vie divine en esprit. Sa racine est magh, comme l’indique le sanscrit mahat, le zend maz, le grec mégas et le latin magnus, mots qui, tous, signifient « grand ». » (Note 237 de VI – page 168).

      « Ce qui était alors appelé Magie, nous le nommons maintenant Théosophie, ou Sagesse divine, Pouvoir et Connaissance. » (VI – Page 175).

     « La Magie a sa source et sa base dans l’Esprit et dans la Pensée, que ce soit sur le plan purement divin ou sur le plan terrestre. » (VI – Page 175).

     « Or Jamblique nous enseigne comment doit être effectuée cette union de notre Âme Supérieure avec l’Âme Universelle, avec les Dieux. […] Par la Théurgie ou le Raja Yoga, l’homme atteint […] la Domination sur les démons inférieurs dépourvus de sens (les Elémentals), grâce à la nature même de nos Egos purifiés. Mais cela exige la purification complète de ceux-ci. Et il appelle cela la Magie par l’Initiation à la Théurgie. » ( VI- Page 178).


[1] En référence : le chiffre latin représente le numéro du volume, et les nombres arabes la page, excepté pour l’Introduction du volume I ou la numérotation se fait en caractères latins. [2] Voir La Clé de la Véritable Kabbale – Franz Bardon – Éd. Moryason. [3] La Quatrième Race : La Race Atlantéenne.

La Clé de la Théosophie

Les disciples directs d’Ammonius Saccas, qui fut appelé Theodidactos, « enseigné par les dieux » — de même que Plotin et son disciple Porphyre — rejetaient d’abord la théurgie, mais finalement ils y furent amenés par Jamblique qui écrivit dans ce but un ouvrage ayant pour titre : De Mysterüs, sous le nom de son maître, un célèbre Prêtre Égyptien, nommé Abammon. »  (Page 12).

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     « Qu’on sache donc que les recherches particulières sont encouragées dans la Société Théosophique, pourvu qu’elles ne franchissent pas les limites séparant l’exotérisme de l’ésotérisme, la Magie aveugle de la Magie consciente. » (Page 31).

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Qu’est-ce que la Doctrine Secrète ?

Nous reproduisons ici intégralement – hormis quelques notes – la réponse apportée par le prologue que signa Alexandre Moryason en faveur de l’ouvrage de Noël Richard-Nafarre, paru en 1992, et intitulé : « Helena Petrovna Blavatsky ou la Réponse du Sphinx ».

« Elle est venue jusqu’à nous, la Connaissance de Dieu et par sa venue, mon enfant, l’ignorance sera chassée. Elle est venue jusqu’à nous, la Connaissance de la Joie et par sa venue, mon enfant, la tristesse fuira vers ceux qui ont de la place pour la recevoir »

Corpus Hermeticum (XIII, 8)

Un ouvrage qui ne contribue pas à l’effort de l’Humanité pour vaincre la souffrance ne mérite pas, à mon sens, une valorisation ni une recommandation particulières. Et si telle n’était la biographie présentée dans ce livre, ce parrainage ne serait qu’un jeu de mondanités littéraires inutiles. » « Mais la vie d’Helena Petrovna Blavatsky ouvre, par l’Œuvre entreprise, les Portes d’Or de la Connaissance dont les hommes ont rêvé pendant des âges jusqu’au dernier quart du XIXe siècle. » « Si cette Connaissance est tant convoitée, c’est qu’en elle réside la solution du problème fondamental de l’existence : l’ignorance du processus fatal qui pousse les êtres à naître, à souffrir, à lutter et enfin à mourir. » « Et qu’ont tenté de faire toutes les Religions, toutes les hypothèses philosophiques et les spéculations métaphysiques de l’intellect, si ce n’est de vouloir répondre à l’angoisse d’être sans savoir pourquoi? Devant l’échec patent de ces démarches séculaires, qu’essaient encore de résoudre nos sociétés si ce n’est l’énigme du bonheur humain qui semble toujours fuir ? Le bien être matériel de l’Occident d’aujourd’hui ne met pas fin aux affres de l’Âme. » « Pourtant, aux questions essentielles que s’est toujours posé l’Humanité sur son origine et son devenir, une Réponse magistrale a été apportée voici un siècle dans les écrits de Madame Blavatsky par des Hommes qui ont transcendé la souffrance pour avoir pratiqué assidûment la Science de l’Esprit. Ont-Ils été les premiers à nous donner la solution? l’Histoire nous enseigne, hélas, que non. »
« Lorsque l’on se promène aujourd’hui à Alexandrie, on ignore généralement que sous ce ciel radieux s’est commis, en l’an 415 de notre ère, un crime qui scella le pénible détour de l’évolution, en Connaissance et en maîtrise de l’existence, de ce qui, en Occident, s’arrogea ultérieurement le titre de “Civilisation”. » « Celui qui sait, cependant, pourra difficilement retrouver, à quelques trois cent mètres à l’ouest de la place Saad Zaghlul, les lieux de cette immolation passée car la ville semble, dans sa honte, avoir détruit l’Église du Cæsareum[1] pour ne jamais la relever de ses ruines. Pourtant, non loin de là, au Siège du Premier Patriarcat d’Alexandrie, à présent église Copte, l’assassin dort encore, enseveli dans la crypte, canonisé par l’Église et honoré par le Christianisme. » « En effet, au début du Ve siècle apr. J.-C., Cyrille[2] régnait en qualité d’Évêque sur la foule d’Alexandrie. Il avait été à bonne école auprès de son oncle, Théophile, le précédant Évêque, qui fut un “homme audacieux et pervers […] dont les mains se souillaient alternativement d’or et de sang… »[3]. Cyrille déchaîna les chrétiens et les moines incultes du proche désert de Nitrie sur une jeune femme dont la seule faute était d’enseigner les Mathématiques, l’Astronomie, la Philosophie et de bien connaître la Théurgie : Hypatie[4], fille du mathématicien Théon et dernière étoile de la Sagesse Antique. En effet, Hypatie, dans les cours publics qu’elle donnait et que fréquentaient les esprits les plus brillants de cette époque, “dissipait, avec trop de succès, les voiles qui obscurcissaient les “mystères” religieux inventés par les Pères [de l’Église] pour que ceux-ci ne la considérassent pas comme dangereuse[5]. Ce fut pourquoi un jour, pendant le Carême de l’année 415, alors que du Musée elle se rendait chez elle[6], elle fut arrachée de son char par une populace fanatique qui, excitée par l’Évêque et menée par Pierre le Lecteur, se saisit d’elle. Ce fut alors la folie. Des gourdins s’abattirent sur elle et, dans ce cortège de violence, elle fut traînée dans son sang jusqu’à l’Église du Cæsareum, près des marches du sanctuaire. Ses vêtements arrachés, des dizaines de mains sauvages se mirent à la déchiqueter avec des coquilles d’huîtres[7]. On alla même jusqu’à racler les os. L’amas sanglant fut ensuite porté en un lieu appelé “Cinaron” et brûlé. »

La mise à mort d’Hypatie, philosophe, mathématicienne et théurge grecque (370 à 415 ap. J.C.) Illustration de J. Augustus Knapp © Mandly P. Hall

« Cette mise à mort révéla, de façon brutale, le sort que le Christianisme naissant avait commencé à réserver — et qu’il réserverait à l’avenir — au Patrimoine Culturel et Méditerranéen de l’Humanité. De fait, en ce temps-là, et grâce aux Édits de Théodose Ier[8], de nombreux “Pères” s’acharnèrent sur tout ce qui était susceptible de démontrer l’imposture devant asseoir la religion qu’ils érigeaient: manuscrits, cultes anciens, écoles de philosophie, statues des Dieux — lesquels représentaient en fait les Grands Principes Universels ; tout fut brûlé ou détruit à coups de pioches et les propagateurs de l’Ancienne Sagesse furent persécutés ». « Cet événement est relaté ici avec insistance parce qu’il stigmatise bien cette époque et qu’il permettra peut-être de prendre conscience de l’origine du contexte religieux et culturel dans lequel la majorité de nos contemporains, en Occident et au Moyen Orient, vivent depuis lors. Il fera également comprendre pourquoi la Science moderne devint essentiellement matérialiste lorsque l’Humanité, privée de sa mémoire véritablement historique, se réveilla à la fin du XVIIIe siècle[9] pour rechercher, à sa façon, la Connaissance.
« Il convient donc de se pencher brièvement sur le contenu de cette terrible dispersion. » « Issue du Nord de l’Inde[10], des centaines de milliers d’années avant J.-C., puis transmise à l’Égypte, à la Chaldée, et, comparativement de façon plus récente, en Grèce, la Connaissance des Lois Universelles régissant l’Univers (le Macrocosme) et l’homme (le Microcosme) ainsi que la mise en œuvre de celles-ci (donc les pratiques liées à l’ascèse fondant l’évolution harmonieuse de l’être) était dispensée dans des Temples auxquels pouvaient accéder tout homme et toute femme instruits et dont l’éthique intègre était solidement établie. » « Cette Doctrine était secrète et seules les élites en bénéficiaient car les masses, encore incultes car soumises, pour la plupart, à un statut social inférieur empêchant toute instruction, devaient être préservées de toute utilisation destructrice de ce Savoir. Aussi, se manifestait-elle pour le peuple sous la forme d’une “religion”, celle-ci n’étant que l’expression allégorique des Lois Universelles. En réalité cet Enseignement était unique et commun à tous les peuples mais il empruntait, pour se concrétiser, un symbolisme adapté à la nature propre des ethnies contactées. C’est pourquoi, sous des apparences multiples, la même Vérité était diffusée. » « S’agissant de l’ensemble des Lois de l’Univers, la Doctrine secrète englobait donc, dans son champ d’appréhension, tous les Plans existant dans le Cosmos et, en conséquence, ce que nous nommons “matière” et “esprit”:
  • Elle expliquait « les Mathématiques sacrées » ou « Science des Nombres » — et son complément indispensable, l’Astronomie — qui permettait de comprendre l’ordonnancement des Énergies et des Mondes, appelés aussi « Dieux » et de ce symbolisme vint le mot « Théogonie » : la « Genèse des Dieux ». Explicitant le monde dense dans lequel nous vivons, elle enseignait les Mathématiques « terrestres », et considérant l’action des Forces Cosmiques sur les êtres et les choses, elle s’adonnait donc aussi à l’Astrologie.
  • Connaissant les propriétés cachées des trois grands règnes de la Nature et les forces du psychisme humain, elle offrait une Médecine efficace et l’anesthésie par hypnose; s’agissant d’accélérer l’évolution de la matière en opérant une mutation de l’électromagnétisme initial inhérent à celle-ci, elle permettait d’œuvrer tant sur les minéraux (transmutations métalliques), les végétaux, que sur le corps humain (absorption de certaines substances); elle divulguait ainsi les principes de l’Alchimie.
  • S’attachant au « bonheur » véritable de l’homme, elle offrait à celui-ci les moyens de maîtriser en premier lieu sa propre nature et ensuite son environnement, en divulguant les deux Phases de la Magie ou Théurgie :
  1. La Purification ou Art de soumettre l’Électromagnétisme individuel à l’action de l’Électromagnétisme Universel afin de dénouer l’entrelacement névrotique des énergies structurant le psychisme et l’intellect et de permettre ainsi l’émergence de la Divinité en l’homme. Sont incluses entre autres dans ces techniques la concentration, la méditation ainsi que l’action du souffle, de la visualisation et de certains Sons, sur certains centres subtils de l’être humain.
  2. L’action sur l’environnement (guérison, matérialisation, etc.), par la mise en œuvre —via le Pouvoir du Verbe ou d’êtres subtils planétaires et de hiérarchies élémentales— de l’Électromagnétisme Universel agissant dans ses spécificités.
« Fondée sur des Rites, une Gestuelle précise et l’usage de figures géométriques, la Théurgie était “cérémonielle” ou “opérative”; utilisant la Science du Verbe, elle mettait en œuvre la véritable “Kabbale”. » « Cet Enseignement diffusait, en conséquence, les fondements, non seulement de ce qui est devenu aujourd’hui la “Science Moderne”, dans les multiples domaines de cette dernière, mais aussi de la constitution complexe des êtres et du principe essentiel qu’est, dans l’Univers, le phénomène de la Conscience. » « De cette exhaustivité résultait un pouvoir d’agir sur la matière ainsi que sur la structure subtile de l’être humain que la Science occidentale et les religions ignorent encore. » « Toutefois, au cours des millénaires, la transmission de cette Doctrine secrète suivit deux voies divergentes :
  1. En Orient, elle survécut, dans un premier temps, dans les Écoles secrètes Védiques, au Nord de l’Inde —d’où elle fut originairement divulguée— et vers lesquelles s’acheminèrent, d’Égypte, de Grèce et d’Asie Mineure, dès la fin du IIe siècle de notre ère, des manuscrits précieux que les remous de l’Histoire occidentale s’apprêtaient à détruire. » « Elle se concentra, à partir du VIIe siècle, au Tibet. Ce fut le premier Roi Bouddhiste, Song Tsen Gam-po, qui fit venir de l’Inde, à cette époque, des manuscrits inestimables et sauva donc ceux-ci de la destruction devant frapper par la suite, en Inde-même, de nombreuses traces écrites de l’Enseignement. Naropa, l’Instructeur Indien, légua, au XIIe siècle, d’autres manuscrits à Marpa le Traducteur qui les ramena au Tibet. Lorsqu’au XVe siècle, le Grand Tsong Kaparé forma le Bouddhisme Tibétain, cette Doctrine —dans toutes ses disciplines : Cosmogénèse, Anthropogénèse, Médecine, Astronomie, Astrologie, Théurgie, etc.— était déjà entièrement sauvée de l’obscurantisme qui était tombé sur le monde. Le Tibet allait préserver ainsi, dans le silence de ses Monastères inaccessibles, la Mémoire humaine. »
  2. En Occident : par le cours de l’Histoire, cette Connaissance Globale Antique devint éparse et s’occulta de plus en plus car son fondement le plus efficace, la Théurgie, constituait un instrument de destruction aux mains d’hommes à l’éthique peu sûre, qui avaient accès d’une façon ou d’une autre à ce Savoir particulier, — ce pouvait être la caste des prêtres elle-même. » « Ainsi, dès le XIVe siècle avant J.-C., l’accès à l’Enseignement de la Doctrine secrète dans les Temples d’Égypte devint de plus en plus difficile. Il existait, certes, et des Initiés célèbres, postérieurs à cette charnière du temps, reçurent leur formation, mais la quête de l’Initiation était devenue plus ardue et, au Ve siècle avant J.-C., même en Grèce, les Grands Mystères, Écoles de Sagesse secrètes, étaient déjà tombés, en réalité, en désuétude. Il en était de même des Écoles de Sagesse chaldéennes qui continuaient, via de nombreuses Sectes, à diffuser l’Enseignement, mais celui-ci était de plus en plus secret. »[11]
« C’était donc cette Doctrine secrète que Pythagore de Samos divulguait à Crotone au VIe siècle avant J.-C. et dont Platon, qui avait beaucoup appris en Égypte[12], révélera un siècle et demi plus tard les aspects essentiellement philosophiques. » « Ceux-ci recelaient notamment le concept de la Triple Nature Divine dont se sont emparés les Pères de l’Église, près de huit siècles plus tard, afin d’asseoir le Dogme de la Sainte Trinité. » « À Alexandrie d’ailleurs, un siècle avant J.-C., les Juifs divulguèrent un traité de Philosophie contenant les préceptes de l’École Platonicienne. Cet ouvrage devint pourtant, pour les Pères, “le Livre de Sagesse de Salomon” dont aucun original en hébreu ne fut jamais trouvé. » « Toutefois, à la fin du IIe siècle de notre ère, la Doctrine secrète commençait à se restructurer en Occident. Elle était diffusée à Athènes et à Alexandrie où, Ammonios Saccas, abordait dans ses cours, sous le nom de “Théosophie Éclectique”, aussi bien la Cosmogénèse (Étude de l’Essence Divine infinie de l’Univers, Se manifestant par des Mondes : Mathématiques, Astronomie, etc.), l’Anthropogénèse (Étude l’homme en tant qu’aspect de l’Âme Universelle) et la Théurgie (Œuvre Divine permettant à l’homme de dépasser sa condition et atteindre le règne divin). Ce dernier ou troisième aspect de l’Enseignement, ainsi que l’appréhension exhaustive des deux précédents, était confidentiel. »

Platon

« Cependant, la Théurgie, en raison de la confusion qui en était faite avec la sorcellerie, fut rejetée, dans un premier temps, par les disciples — mêmes d’Ammonios (Plotin, et le successeur de ce dernier, Porphyre); puis ceux-ci l’adoptèrent — mais jamais officiellement — à la suite de leur propre Initiation et du brillant exposé de Jamblique dans son “De Mysteriis” sur cette Science Divine. » « Une diffusion plus ouverte de la Doctrine, fondée sur les Enseignements “exotériques” de Platon se fit au IIIe siècle et donna naissance à l’École “Néoplatonicienne”. Les textes et discours officiels de ces auteurs se référaient à l’aspect purement philosophique car les pratiques devant mener à l’extase — dont la “Catharsis” (purification) par la Théurgie — n’étaient pas divulguées. » « Un siècle après, à la fin du IVe siècle de notre ère, les Pères se résolurent à détruire le Platonisme et, dans ce contexte général d’ignorance violente, “la théorie de la persécution fut établie par Théodose dont les saints de l’Église ont loué la justice et la pitié.”[13] « C’était donc cette Doctrine qu’enseignait, en partie, publiquement, Hypatie dont le meurtre mit fin à la protection dont bénéficiaient les Adeptes de l’École Néoplatonicienne d’Alexandrie en raison de l’heureuse influence qu’avait exercé la jeune femme sur Orestes, Préfet d’Égypte et résidant dans cette ville. Déjà, en 391[14], le Sérapeum, “fille” de la Bibliothèque d’Alexandrie, qui contenait de précieux témoignages de la Connaissance, avait été mis en pièces et les parchemins jetés au feu[15]. Une horde de fanatiques avait tout saccagé, pendant que Théophile, son Évêque, “excitait l’assistance[16]… La mort d’Hypatie reste donc le symbole du tournant décisif qui s’opéra au Ve siècle de notre ère quant à l’évolution ultérieure des peuples du Moyen-Orient et d’Occident. » « Cette destruction, “dont les chefs spirituels de l’Église dirigeaient ou plutôt excitaient la furie[17], substitua au “Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Dieux”, la devise qui allait gouverner les esprits jusqu’aux premiers pas de la Science Moderne: “Crois, sans chercher à savoir”. Étaient ainsi évitées des investigations très dérangeantes sur l’origine non seulement de certains dogmes du Christianisme mais aussi des Sacrements et du Cérémonial Théurgique de ce dernier. » « Ce détournement fut le fait volontaire d’hommes, avides de pouvoir, manipulant le plus grand nombre. Avec le temps, l’esprit d’inquisition et de soumission aux dogmes chrétiens instauré par la politique religieuse de Théodose Ier généra en Occident, au sein de l’Église “Catholique et Romaine”, la torture et la mise à mort de tout contradicteur ainsi qu’un système pernicieux d’asservissement de la pensée collective en général et des dirigeants politiques en particulier. » « Destruction longue et douloureuse qui fit périr sur des bûchers, errer sur les routes d’Europe ou fuir dans le monde musulman ceux qui s’adonnaient à la résurrection de cette Auguste Science! Et ce furent des philosophes arabes des Écoles de Cordoue et de Bagdad, qui réussirent à en sauver de précieux fragments… En réaction, certains hommes se réunirent, ils formèrent ainsi des groupes liés par serment de silence en raison de la terreur prévalante. Kabbalistes juifs et chrétiens, Soufis, Alchimistes, Mages, tous reformèrent la grande famille de l’Hermétisme, nantis de documents rescapés du ravage, généralement tronqués et dont le symbolisme sibyllin portait à interprétation diverse. » « Les agissements de certains, commencés au IVe siècle de notre ère, puis poursuivis bien plus tard, portèrent donc préjudice au Christianisme, d’une part par la divulgation d’une doctrine dévitalisée de ses Sources Intelligentes et, d’autre part, par la cruauté exercée pendant des siècles. Mais, malgré l’horreur ici évoquée, le Message du Christ n’a pu être souillé: bien au contraire, il fonda la Quête spirituelle sincère de milliers d’hommes et de femmes et fit de certains des êtres d’exception, accédant même à l’Illumination. » « La fusion de la Sagesse Antique avec les Fondements Christiques aurait pu être un instrument d’éducation accélérée des masses dont nombreux, selon les progrès individuels réalisés, auraient eu ainsi la possibilité d’accéder à l’Initiation d’une Connaissance plus haute et plus opérative ». « Mais aujourd’hui encore, l’icône de “Saint Cyrille” est vénérée et les fidèles des Églises d’Orient peuvent, selon la coutume, y déposer un pieux baiser.. ».

« Cette Doctrine secrète n’est pas morte. Longtemps gardée sous le boisseau, elle fut portée pour la première fois à la connaissance du public à la fin du XIXe siècle. »

« Reprenant le Flambeau laissé officiellement pour éteint au Ve siècle, Helena Petrovna Blavatsky divulgua les deux premiers aspects de la Théosophie Éclectique tendant à réconcilier toutes les religions dans un système fondé sur des Vérités Éternelles : Cosmogénèse et Anthropogénèse, soit la formation de l’Univers et des mondes ainsi que la genèse et la structure occulte des 5 règnes de la Nature, selon les diverses phases de leur évolution respective: minéral, végétal, animal, humain et “divin” car l’accomplissement final, pour ce cycle planétaire, d’un être humain a également été décrit, techniquement, méthodiquement, scientifiquement. » « Ces mots peuvent sembler abstrus et d’aucuns ne se sentiront pas concernés par cette énumération. Pourtant, là réside le plus beau cadeau que l’Humanité ait jamais reçu depuis fort longtemps… » « Ouvrant enfin grandes les portes des Temples de Traditions diverses, Helena P. Blavatsky décrypta, en un langage adapté au monde moderne, les Symbolismes multiples sous lesquels s’était exprimée la Connaissance Unique ; révélant le fil d’or qui les unissait tous, elle offrit aux hommes les Clés de la Compréhension de l’Univers afin que ceux-ci pussent appréhender le monde dans lequel ils vivaient, savoir ce qu’ils étaient et connaître le but qu’ils devaient atteindre individuellement (par la Voie accélérée dite “Initiatique”) ou collectivement (Voie lente de l’évolution globale décrite par phase). » « L’Humanité venait de renouer avec ses Origines et avait un Devenir. L’Éternité de la Vie à conquérir par le développement de la Conscience n’était plus affaire de foi ou de dogme. Elle est le fondement même de l’Univers car telle est la Loi. » « Si Helena P. Blavatsky prononça le réquisitoire le plus solidement argumenté contre l’Église —et contre toute religion destructrice— ce ne fut pas pour ternir l’Image du Christ mais pour sauver celle-ci de l’utilisation malsaine qui en fut faite. “Les Prêtres vous ont affirmé l’existence de l’Enfer éternel auquel vous destinait une seule pauvre vie d’ignorance et donc d’erreurs; ils ont garanti leur service comme seul intermédiaire possible entre vous et votre salut, s’attachant à faire disparaître jusqu’aux traces, la Science des Mages et des anciens Hiérophantes qui avait le pouvoir de vous libérer de vos maux.” Voilà ce qu’en substance Helena P. Blavatsky écrivit. » « Ce fut cette Vérité qu’elle redéfinit sous l’ancien nom de “Théosophie” et dans ce même contexte nous détenons d’elle la synthèse la plus brillante qui fût jamais faite des Religions, des Mythes et de toutes les Écoles Philosophiques passées. L’universalité de la véritable Connaissance venait d’être démontrée. » « A l’instar des Professeurs de la Sagesse Antique, elle s’attacha à recourir sans cesse au stade atteint, dans son siècle, par la Science et l’expression de la spiritualité générale afin de restaurer à nouveau la Philosophie et l’ascèse conduisant aux Mystères. » « Cependant, en raison de la remise en cause fondamentale des anciennes structures que générait son Message (les religions et leurs églises respectives, les mouvements ésotériques occidentaux en mal d’un Judéo-Christianisme qu’ils tentaient d’ennoblir, les doctrines de l’Inde pétries dans une orthodoxie conservatrice et déviée, le spiritisme s’accrochant à des croyances malsaines, la Science engoncée dans le matérialisme, le positivisme et le mécanisme, enfin le sexisme s’exerçant à l’encontre d’une femme œuvrant dans un domaine que les hommes se sont réservé depuis toujours…), Helena Petrovna Blavatsky fut vilipendée. Mais ce rejet même plaide pour la grandeur de son travail car elle subit ainsi le sort que les hommes ont toujours réservé à ce qu’ils ne pouvaient immédiatement comprendre et qui dérangeait leur confort social, mental ou religieux. » « En conséquence, s’attarder ici sur le discrédit dont elle fut victime serait jeter sur la splendeur de l’Œuvre les vagissements de l’ignorance et l’aveuglement des passions. » “Mes livres, disait-elle d’ailleurs, ne seront compris qu’à la fin du prochain siècle.” Nous y sommes. Elle aurait pu ajouter: “Mon œuvre et ma vie elle-même, tellement liée à Ceux Qui m’envoyèrent ne seront compris que dans un siècle”. Il est vrai que son Enseignement fait bonne récolte de nos jours et que l’insolite qui a pavé sa vie est mieux à même d’être expliqué. » « Quant à aborder à présent, la problématique générée par Ceux Qui, à travers elle, délivrèrent cet Enseignement, — Ceux que l’on appela les Maîtres “de Mme Blavatsky”… —, “l’art d’agréer” vaut mieux que celui de “convaincre”. C’est pourquoi il appartient à chacun de forger ses propres convictions au regard de ce qu’il aura saisi du Message. » « En vérité, pour appréhender ces Grands Êtres, les critères de jugement de notre mental actuel ne suffisent pas car Ils ne sont perçus qu’à travers un certain battement du cœur et la transparence de l’esprit. Nous Leur devons, néanmoins, la charité d’avoir placé sous les yeux des hommes la Réalité Sublime de l’Adeptat, s’exposant ainsi Eux-mêmes à l’incompréhension du plus grand nombre pour le bénéfice du plus petit. » « Cependant, des Écoles ont fleuri en faisant appel, à juste titre, aux “Maîtres”, Ceux-là – mêmes qu’Helena. P. Blavatsky révéla au monde. Et en ces jours de mutations profondes, il semble que la notion de “Fraternité Transhimalayenne” devienne, pour un grand nombre, l’Espoir de renouer avec le Courant de Vie. » « A défaut de cette perception subtile, il est regrettable que les Maîtres et Leur Disciple aient été bannis par ceux-là mêmes à qui ils avaient enseigné. Si “nul n’est prophète en son pays”, Helena P. Blavatsky ne le fut point dans la Société Théosophique ». « Mais il fut écrit: “Périsse la Société Théosophique plutôt que de se montrer ingrate envers H.P.B.” Cette phrase, en raison de la qualité de son Auteur, a-t-elle eu le Pouvoir du Verbe ? »[18] « Toutefois, le Message d’Helena P. Blavatsky a pénétré une grande partie des mentalités. C’est une victoire, une victoire fabuleuse, lorsque l’on considère le sort affreux qui fut réservé à Cagliostro, pour ne citer que le dernier grand martyr de l’Inquisition.. ». « Elle influença les philosophes, les artistes et les savants qui découvrent de plus en plus, — et l’expriment par des formules mathématiques — que la matière est “l’esprit densifié”… La notion “d’énergie” et de “vibration”, quant à la définition d’une réalité donnée, nous vient de la Doctrine Secrète, œuvre maîtresse d’Helena P. Blavatsky. » « De plus, cette victoire est d’autant plus réelle que le messager semble oublié ou inconnu tant l’Enseignement s’est distillé dans le vocabulaire quasi – quotidien de ceux-là mêmes qui ne se targuent pas d’Occultisme. Ainsi entend-on de plus en plus fréquemment, même par les médias, dans le discours courant, les expressions suivantes, digérées, intériorisées, normalisées: “C’est mon karma”. “ Peut-être est-ce dans une vie passée que… ” “Une vision astrale”, “mon corps astral”, “une belle aura”, etc. Et s’il arrive que certains, parmi le grand public, dénigrent “ce médium”, voire “cet imposteur”, ils n’ont pas moins intégré une série de notions psychologiques appartenant à la pensée blavatskienne. » « Par ailleurs, non seulement Helena P. Blavatsky désenclava, en Occident, les milieux poussiéreux de l’Esotérisme mais elle fut la cause directe de l’essor extraordinaire de ce dernier. Dans les milieux des Ésotéristes, les plus sérieux ne peuvent pas manquer de se référer à son Œuvre; les plus négligents préfèrent annoncer les Vérités qu’elle a révélées, dans les termes mêmes de leur auteur, sans la citer ; certains même “créent” tout un système métaphysique, réplique exacte de son Enseignement, en déniant ouvertement leur source… » « Cela est, en réalité, sans importance. Existe-t-il un plagiat dans le monde des idées ? Celles-ci circulent… et bienheureux celui qui capte les plus sublimes. On se réchauffe du soleil sans même le voir, et on pense de plus en plus, sans le savoir, selon l’impulsion investigatrice donnée par le Message théosophique. Si les rayons éclairent, faut-il pour autant adorer le disque de lumière lorsque l’Esprit vivifiant est au delà de cette apparence? “La transcendance de la Doctrine salvatrice doit seule être considérée et peu importe ce qui advient de l’Émissaire”. Ce sont des propos qu’Helena P.Blavatsky aurait pu tenir. »
« Il était souhaitable qu’existât un ouvrage sérieux en langue française sur la vie d’Helena P. Blavatsky et cette biographie, présentée dans ce livre, si elle est d’une lecture captivante, est néanmoins un travail objectif d’historien, une enquête fondée sur des sources de première main, les seules qui puissent fournir au lecteur matière à former sa propre opinion. » « Pareille démarche constitue une excellente introduction à la question fondamentale des Sources de la Tradition Ésotérique. Là est l’intérêt de cet ouvrage. » « Si donc, après avoir lu ce livre, l’étudiant sincère ou l’honnête homme de notre siècle, se plongent dans la lecture directe des œuvres de Mme Blavatsky, ils comprendront la valeur de l’Enseignement Traditionnel que nous avions perdu pendant longtemps mais que les hauteurs du Tibet avaient préservé. Si ce Prologue s’est tant attardé sur la Connaissance Ancienne et sur le circuit de la transmission de celle-ci, c’est pour tenter de susciter, hors de toutes querelles religieuses ou philosophiques, en toute vérité, une prise de conscience des possibilités qu’offrent les Enseignements divulgués actuellement — à l’instar du IIe siècle de notre ère — sous le nom de “Théosophie”. » « Appréhendant peut-être à présent la valeur universelle de ce qui est offert sous cette étiquette — séparatiste, par définition, et donc limitative — tout chercheur de bonne volonté s’empressera immédiatement de l’ôter car il aura compris que la Théosophie est la Science permettant d’accéder à la Sagesse Divine; il ne cantonnera plus celle-ci à une philosophie occulte, parmi tant d’autres, délivrée par une “dame russe” à la fin du XIXe siècle; bien au contraire, il saura qu’en réalité on ne peut s’affirmer Occultiste ou Ésotériste sans se dire “Théosophe”. »
« Par la libération complète de la souffrance, cet Enseignement donne, en vérité, les prémisses fondamentales conduisant l’être humain “à la plus grande de toutes les victoires qui puissent échoir à un mortel”. »[19] « Et puissent Ceux Qui guident les destinées humaines vers cette Victoire accorder aux chercheurs sincères la Compréhension du Chemin et la Volonté d’y œuvrer afin de conquérir l’Espace et l’Éternelle Conscience. »

Alexandre Moryason, 1992


(1) Caesareum ou Kaisareion : Temple érigé par la célèbre Cléopâtre VII Philopator en l’honneur d’Antoine. Octave Auguste le consacra au Culte Impérial et il prit le nom de Sebasteum. Au début du IIIe siècle de notre ère il fut détruit et à la même place et avec les mêmes matériaux fut construite une cathédrale appelée « église du Caesareum ». Après des vicissitudes, elle disparut en 912 à la suite d’un incendie. En 415, Hypatie y trouva la mort. (2) Cyrille avait succédé, depuis le 12 octobre 411, à son oncle au siège du Patriarcat lorsqu’il suscita le meurtre d’Hypatie. (3) Cf. Edward Gibbon « Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain ». (4) Musicologue et brillante mathématicienne – spécialiste des sections coniques – Hypatie écrivit divers traités. Elle apprit également le Théurgie avec Plutarque d’Athènes. Elle était vénérée comme un véritable Guide spirituel par ses contemporains lettrés dont Synésius de Cyrène qui devint Évêque de Ptolémaïs 3 ans avant la mort de la jeune femme. (5) Cf. « Isis dévoilée » de H.P. Blavatsky, vol. 2, p.283. Éd. Adyar. (6) « École », appelée « Musée » : Université faisant partie du Palais royal et construite au IIIe siècle av. J.-C. par Ptolémée Soter. Les savants de différentes époques en étaient membres. Le mathématicien Théon est l’un des représentants les plus connus du Musée ainsi qu’Hypatie. La grande bibliothèque d’Alexandrie, que de mythiques incendies auraient ravagée, était située dans le Musée, érigé dans l’enceinte du Palais royal. (cf. « La véritable histoire de la Bibliothèque d’Alexandrie » de L. Canfora, Éd. Desjonquières-1988). (7) Hesychius (Meursii opera, t. VII), cité par E. Gibbon. (8) Édits de Théodose Ier, Empereur de l’Empire romain, pris entre 380-394 de notre ère contre les « hérétiques » (9) Ce fut le savant Lavoisier qui, faisant fi des fondements hermétiques de ma Science diffusée jusqu’alors (Newton, Kepler, etc.) donna à celle-ci des critères essentiellement matérialistes. (10) L’Inde est considérée comme « point de départ » – 850.000 ans environ avant J.C. – car une explication plus vaste deviendrait une exégèse, ce que H.P. Blavatsky fit mieux que quiconque dans « La Doctrine Secrète ». (11) Toutefois le Temple d’Héliopolis continua d’officier secrètement jusqu’à ce que Théodose 1er ordonnât la fermeture de tous les sanctuaires de la Vallée du Nil. (12) « Platon parcourut l’Égypte afin de recevoir des prêtres étrangers la Science des Nombres et des choses célestes » : Cicéron, « De Finibus », V, 25. (13) Théodose 1er et ses édits, cités dans la note 6. Cf. E. Gibbon. Ibidem. (14) Destruction du Serapeum :  A. Marcellin donne comme date 389 et Prosper 391. (15) Le Serapeum ou Temple de Sérapis se trouvait dans le quartier égyptien de Rhacotis. Il était dépositaire de milliers de rouleaux qui étaient des doubles de ceux que contenait le Musée. (16) Cf. E. Gibbon. Ibidem (17) Cf. E. Gibbon. Ibidem (18) Lettre du Mahatma Morya n° 32 incluse dans les « Lettres des Maîtres de la Sagesse » 2e série, p.68. de l’Éd. de 1926. (19)  « Milarepa ou la vie de Jetsün Kahbum ». Éd. Maisonneuve

Glossaire Théosophique

ASHTAR VIDYA (sans.). Le plus ancien des ouvrages hindous sur la Magie.
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     JAMBLIQUE (gr.). Grand Théurge, mystique et écrivain des 3e et 4e siècles, Néo-platonicien et philosophe, né à Chalcis en Coelésyrie (Syrie Creuse, entre les Monts du Liban, N. d. T.). [….] On peut l’appeler le fondateur de la Magie Théurgique chez les Néo-platoniciens et celui qui avait fait revivre les Mystères pratiques hors des Temples et Sanctuaires.

Tout d’abord, son école fut distincte de celle de Plotin et de Porphyre, fortement adversaires de la Magie Cérémonielle et de la Théurgie Pratique parce que dangereuse, quoique, plus tard, il convainquit Porphyre de sa justification en certains cas, et tous deux, maître et élève, crurent fermement à la Théurgie et à la Magie, dont la première est certainement la façon la plus élevée et la plus efficace de communiquer avec son Égo Supérieur par l’intermédiaire de son propre corps astral.

La Théurgie est une Magie bienveillante, et elle devient goëtique ou sombre et mauvaise seulement quand on en use pour la nécromancie ou à des fins égoïstes; mais une telle Magie ténébreuse n’a jamais été pratiquée par aucun Théurge ou Philosophe dont les noms nous sont parvenus non entachés d’une mauvaise action quelconque. Porphyre (qui devint l’instructeur de Jamblique en philosophie néo-platonicienne) en était tellement convaincu que, quoique ne pratiquant jamais la Théurgie lui-même, il donna cependant des instructions pour l’acquisition de cette Science Sacrée. […]

De plus, le même Porphyre mentionne, dans sa Vie de Plotin, un prêtre d’Égypte qui ‘à la demande d’un certain ami de Plotin lui fit voir dans le Temple d’Isis à Rome, le daimon familier de ce philosophe’. En d’autres termes, il fit l’Évocation Théurgique (voir « Théurge ») par laquelle l’Hiérophante égyptien ou le Mahâtma indien d’autrefois, pouvait recouvrir, son propre double astral, ou celui d’une autre personne, de l’apparition de son Ego Supérieur, ou ce que Bulwer Lytton appelle le « Soi Lumineux », l’ « Augoeidès », et s’entretenir familièrement avec Lui.

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     MACHAGISTIA. La Magie telle qu’autrefois on l’enseignait en Perse et en Chaldée ; elle passa d’un niveau de pratiques occultes à celui d’un magisme religieux. Platon, parlant du Machagistia ou Magisme, observe qu’il est la forme la plus pure du culte des Choses Divines.

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     MAGE, ou Magien. De Mag ou Mahâ. Ce mot est la racine du mot « magicien ». Le Mahâ-âtma (grande âme ou esprit) dans l’Inde possédait ses prêtres aux époques pré-védiques. Les Mages étaient les prêtres du dieu du Feu ; nous les trouvons chez les Assyriens et les Babyloniens ainsi que chez les Perses – ceux qui adorent le feu. Les trois Mages, également désignés du nom de rois, dont on dit qu’ils ont fait des cadeaux d’or, d’encens et de myrrhe à l’enfant Jésus, étaient des adorateurs du feu comme les autres et des astrologues, car ils aperçurent son étoile. Le Grand Prêtre des Parsis, à Surat, est appelé Mobed. D’autres dérivent le nom de Megh ; Meh-ab voulant dire quelque chose de grand et de noble. Selon Kleuker, les disciples de Zoroastre furent appelés Meghestom.

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     MAGES (lat.). Nom des antiques prêtres héréditaires et des savants adeptes de Perse et de Médie ; mot qui dérive de Mahâ, grand, lequel plus tard devint mog ou mag, prêtre en pehlvi. Porphyre les décrit (De Abst. iv. 16) comme « les savants qui, chez les Perses, ont pour occupation le service de la Divinité et qu’on appelle Mages »; et Suidas nous apprend que « chez les Perses on appelle Mages les amis de la sagesse (philalethaï). Le Zend Avesta (II., 171, 261.) les divisent en trois degrés :

  1. – les Herbeds ou « Novices » ;
  2. – les Mobeds ou « Maîtres » ;
  3. – les Destur Mobeds ou « Maîtres Parfaits ».

Les Chaldéens possédaient des collèges similaires, ainsi que les Egyptiens : les Destur Mobeds étant identiques aux Hiérophantes des Mystères, tels qu’on les pratiquait en Grèce et en Égypte.

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     MAGIE. La grande « Science ». Selon Deveria et d’autres orientalistes, « la Magie était considérée comme une Science Sacrée inséparable de la religion » par les peuples instruits les plus anciens et les plus civilisés. Les Égyptiens, par exemple, furent l’un de ces peuples les plus sincèrement religieux comme l’étaient et le sont encore les Hindous. Selon Platon, « la Magie consiste dans le service des Dieux et on l’acquiert en s’y appliquant. »

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     MAGIE BLANCHE (La) ou dite « Magie Bienfaisante » est la Magie Divine, dépourvue d’égoïsme, d’amour du pouvoir, d’ambition ou de lucre ; elle s’applique seulement à faire le bien au monde en général, et à son voisin en particulier. La plus petite tentation en vue d’utiliser ses pouvoirs anormaux pour sa propre satisfaction change l’utilisation des dits pouvoirs en sorcellerie ou magie noire.

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     MAGIE NOIRE. Sorcellerie ; nécromancie ou évocation des morts et autres abus égoïstes de pouvoirs anormaux. Cet abus peut être involontaire : cependant c’est encore de la « magie noire » que le fait de produire quoi que ce soit de phénoménal et simplement pour sa satisfaction personnelle.

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     MAGICIEN. Cette appellation, autrefois titre de renom et de distinction, en est arrivée à voir sa signification véritable complètement pervertie. Autrefois synonyme de tout ce qui était honorable et respectueux, de celui qui possédait savoir et sagesse, elle a été ravalée au rang d’épithète désignant celui qui est un simulateur et un escamoteur, bref un charlatan ou celui qui a « vendu son âme au diable », qui mésuse de son savoir et l’emploie à des usages vils et dangereux, si l’on en croit les doctrines du clergé et les dires d’une foule de fous superstitieux qui croient que le magicien est un sorcier et un « Enchanteur ».

Le mot dérive de Magh, Mah, en sanskrit Mahâ – grand ; un homme bien versé dans les connaissances ésotériques.
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     THÉURGE. La première École de Théurgie Pratique (de θεος, dieu, et εργον, oeuvre), pendant la période chrétienne, fut fondée par Jamblique parmi certains Platoniciens d’Alexandrie. Les Prêtres, cependant, qui étaient attachés aux temples d’Égypte, d’Assyrie, de Babylonie et de Grèce, et dont le travail était d’évoquer les Dieux pendant la célébration des Mystères, étaient connus sous ce nom, ou son équivalent dans d’autres langages, depuis la plus ancienne période archaïque.

>Les Esprits (mais non pas ceux des morts, dont l’évocation était appelée nécromancie) étaient rendus visibles aux yeux des mortels. Ainsi un théurge devait être un hiérophante et un expert en savoir ésotérique des Sanctuaires de tous les grands pays.

Les Néo-Platoniciens de l’École de Jamblique étaient appelés Théurges, car ils exécutaient le soi-disant « cérémonial magique », et évoquaient lessimulacra ou les images des anciens héros, des « dieux », et des daimonia (δαιμονια, entités spirituelles divines). Dans les rares cas où la présence de l’ « esprit » tangible et visible était requise, le Théurge devait pourvoir l’étrange apparition d’une partie de sa chair et de son sang – il devait exécuter la Théopée, ou la « création de dieux », par un processus mystérieux bien connu des anciens Tântrikas (et peut-être de quelques-uns parmi les modernes) et des Brâhmanes initiés de l’Inde.

Tel est ce qui est dit dans le Livre des Évocations des Pagodes. Cela montre la parfaite identité des rites et du cérémonial entre la plus ancienne Théurgie Brâhmanique et celle des Platoniciens d’Alexandrie.

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Comment « La Doctrine Secrète » fut-elle écrite ?

Ce fut en Europe — en France, en Angleterre et en Allemagne — où H.P. Blavatsky séjourna, de mars à octobre 1884, pour raison de santé, que commença la rédaction de « La Doctrine Secrète ».

En Allemagne, à Würzburg, au plus fort de la tourmente qui s’abattait sur elle (affaire du Rapport Hodgson), H.P. Blavatsly élabora la plus grande partie de son monumental ouvrage.

Couverture

Page de garde de la première édition de la Doctrine Secrète, parue à Londres en 1888

La Comtesse Wachtmeister, qui se tint près d’elle d’octobre 1885 aux dernières années de sa vie, fut le témoin quotidien de la rédaction de cette œuvre et la confidente des moments, si nombreux, de découragement.

Dans « La Doctrine secrète et Mme Blavatsky » (Éd. Adyar), Constance Wachtmeister donne de précieuses indications sur nombre de faits exceptionnels qui entourèrent ce travail d’écriture. Nous avons donc ici un témoignage authentique, d’une extraordinaire lucidité et sensibilité.

En fait, quant aux méthodes de rédaction, la Comtesse en était, en effet, le témoin stupéfait. Ce qui l’étonnait d’emblée était le débordement de références, de citations d’ouvrages rares qui envahissaient une fois de plus les manuscrits de Mme. Blavatsky. Celle-ci n’avait pourtant à sa disposition que les quelques « livres ordinaires » qu’elle avait pu emporter et elle n’avait pas de visiteurs auxquels on pût attri­buer l’origine de son discours.

De fait, lors d’une visite que lui fit le Dr. Hübbe-Schleiden, un Théosophe allemand, celui-ci constata qu’H.P. Blavatsky. ne disposait que d’à peine quelques livres, « pas une demi-douzaine » , et il dut lui procurer une Bible pour « contrôler » l’exactitude de quelques citations.

Quelques mois plus tard, à Ostende, sa nièce constata qu’elle continuait d’écrire « La Doctrine Secrète » en n’ayant à sa disposition que « quelques romans français achetés aux gares de chemin de fer et lus pendant le voyage et quelques numé­ros dépareillés de journaux russes et de revues. »

Cette fois, ses détracteurs, tel Coleman, se gardèrent bien d’entre­prendre la prétendue démonstration du « plagiat » des citations et du discours de « La Doctrine Secrète », comme ils le firent pour « Isis Dévoilée ». Ils parlèrent seulement d’extrapolations dénaturées du Kanjur et du Tanjur, les Commentaires exotériques de la Doctrine du Bouddhisme ti­bétain, publiés en 1836 dans le XXe volume des Asiatic Researches de Calcutta, par Alexandre Csoma de Körös.

Les visiteurs occasionnels étaient, en effet, confrontés à une étrange scène lorsqu’Helena Blavatsky était à sa table de travail. Ce fut notamment le cas du même Hübbe-Schleiden, qui la regarda achever une page sous ses yeux : il la vit écrire des phrases « comme si elle les copiait d’après un document placé devant elle, où je ne voyais d’ailleurs rien. »

Constance Wachtmeister apporta sur ce « phénomène » constant dont elle était le témoin, des indications qui confirmèrent celles qu’Olcott donna, vingt ans auparavant :

« Parfois, elle avait besoin de vérifier un passage de certain livre qui ne se trouvait qu’au Vatican et, parfois encore, de certain document dont seul le British Museum possédait une épreuve. Toutefois elle ne désirait qu’un contrôle […]. »

« Peu après mon arrivée à Würzburg, elle prit occasion de me de­mander si je connaissais une personne qui pourrait aller pour elle à la Bibliothèque Bodléïenne [Oxford]. Il se trouvait que je connaissais quel­qu’un à qui m’adresser et mon ami vérifia le passage qu’H.P.B. avait vu dans la Lumière astrale, avec le titre de l’ouvrage, le chapitre, la page et les dessins, le tout correctement noté. »

« De telles visions présentent souvent l’image de l’original renversée, comme on pourrait l’avoir dans un miroir, mais si les mots peuvent être lus aisément avec un peu de pratique […], il est beaucoup plus difficile d’éviter les méprises pour les dessins, or, c’était justement de dessins qu’il s’agissait dans cette circonstance. »

« Une fois, une tâche très malaisée me fut confiée : à savoir, de véri­fier un passage pris dans un manuscrit au Vatican. Ayant fait la connaissance d’un gentilhomme qui avait un parent au Vatican, je réus­sis, non sans quelque difficulté, à faire vérifier le passage. Deux mots étaient erronés, mais tout le reste était correct et, chose étrange, on m’in­forma que ces mots, étant très barbouillés, étaient difficiles à déchiffrer. »

            Et H.P.Blavatsky d’écrire à A.P. Sinnett :

« Je travaille beaucoup à ‘La Doctrine Secrète’. Les choses de New York recommencent, mais plus clairement et mieux. Je vais peut-être croire que cela pourra nous venger. Quels tableaux ! quels panoramas ! quelles scènes ! quels drames antédiluviens ! et tant d’autres choses ! ja­mais je n’ai mieux vu et entendu. » [1]

 Le plus surprenant, dans le processus qui se déroulait sous les yeux de Constance, était un phénomène proprement ahurissant dont elle eut l’occa­sion de constater la réalité à maintes reprises : « Souvent, de bonne heure le matin, je voyais sur sa table à écrire une feuille de papier portant des caractères inconnus de moi et tracés à l’encre rouge. Comme je lui demandais quelle était la signification de ces notes mystérieuses, elle me répondit qu’elles indiquaient son travail pour la journée. »

« Ces feuilles étaient des spécimens des messages « précipités » qui ont été le sujet de tant d’ardentes controverses au sein même de la Société Théosophique et, au dehors, de stupides et interminables railleries. »

Constance n’était pas la seule à pouvoir observer ce phénomène. Lors de sa visite, le Dr Hübbe-Schleiden eut également l’occasion de se rendre compte par lui-même que les assertions d’Olcott à propos de l’écriture nocturne d’ « Isis Dévoilée » se trouvaient, dix ans plus tard, confirmées sous ses propres yeux : « […] Je sais que j’ai vu très souvent l’écriture bien connue de K.H. (le Mahatma Koot Hoomi) employée en corrections et en annotations sur ses manuscrits, aussi bien que sur les livres qu’elle laissait par hasard sur son bureau et j’ai constaté ce fait principalement le matin, avant qu’elle eût commencé son travail. Je dormais sur le canapé du studio lorsqu’elle se retirait pour la nuit et ce canapé était à quelques mètres seulement de ma table. Je me rappelle fort bien mon étonnement, un matin en me levant, de trouver un grand nombre de feuilles de papier écolier couvertes de cette écriture au crayon bleu et posées sur son manuscrit. Comment ces feuilles étaient-elles venues là ? Je ne sais ; mais je ne les avais pas vues avant de me cou­cher et aucune personne n’était venue corporellement dans la chambre durant la nuit, car j’ai le sommeil très léger. » (Cf. Wachmeister. Constance. Ibidem). 

Un matin, le Dr Hübbe-Schleiden trouva le mot suivant qui lui était destiné :

« Si ceci peut être de quelque utilité et aider *** [le Dr. lui-même], quoique j’en doute, moi, l’humble soussigné Fakir, certifie que La Doctrine Secrète est dictée à [Nom donné à H.P.B.] en partie par moi-même et en partie par mon frère *** [le Maître K.H.] » (Cf. Wachmeister Constance. Ibidem). 

La signature du Mahatma Morya figurait au bas du message. Au recto de celui-ci se trouvait une attestation identique, signée du Maître Koot Hoomi.

De son côté H.P.Blavatsky déclarera dans une lettre au Colonel Olcott, en date du 21 octobre 1886, — à propos de ce qu’elle écrivait à cette époque : « Le tout a été donné par le “Vieux Gentleman” et par le Maître. »

Les personnages auxquels il était fait référence étaient ,dans ce cas, le Rishi Agastya, qui collabora une fois au Theosophist, et le Mahatma Morya, le Maître de Mme Blavatsky.

Le premier manuscrit de « la Doctrine Secrète », daté de 1886, est conservé à Adyar, au siège de la Société théosophique, près de Madras. Son contenu sera en fait réparti dans les deux tomes de l’ouvrage qui paraîtra en 1888. Une petite partie sera publiée après la mort de l’auteur dans le troisième tome de l’Éditions Adyar de 1897, effectuée sous l’égide d’Annie Besant, future Présidente de la Société Théosophique.

Quant à ses sources, H.P. Blavatsky déclara dans mainte correspondance qu’elle devait nombre de citations ou des points de vue sur la Science de son temps — notamment sur la question de l’Evolution des espèces — à divers visiteurs compétents.

Le Colonel Olcott reçut une lettre, signée du Mahatma Kout Houmi, sur un bateau, au large de l’Italie, qui lui apporta une mise au point au sujet des sources de l’Enseignement contenu dans  « la Doctrine Secrète » :

«  Soyez assuré que ce qu’elle n’a pas emprunté directement à des ouvrages scientifiques ou d’autres, c’est nous qui le lui avons suggéré. Chaque faute ou inexactitude, corrigée ou expliquée par elle dans les ou­vrages d’autres théosophes a été corrigée par moi ou sur mon ordre. Cet ouvrage a plus de valeur que le précédent [Isis] : c’est un abrégé de vérités occultes qui en feront pendant de longues années, pour l’étudiant sérieux, une source de renseignements et d’instruction. »[2]

On a ici, dans cette lettre, l’affirmation du Mahatma Koot Hoomi lui-même sur les sources de cet Enseignement exceptionnel.


[1]The Letters of  H.P.Blavatsky to A.-P. Sinnett, (Theosophical University press).
[2] Lettres des Maîtres de la Sagesse, t.1, Adyar, Paris, 1926, lettre XIX, p. 66

Les références bibliographiques sont dues aux excellentes recherches de Noël Richard-Nafarre, auteur de l’ouvrage : « Helena Petrovna Blavatsky ou la Réponse du Sphinx ». Elle sont introduites dans notre propre texte avec son accord.

Authenticité des Sources de l’Enseignement contenu dans « La Doctrine Secrète »

 

Aujourd’hui il apparaît clairement que les Sources de « La Doctrine Secrète » sont authentiquement fondées dans la Tradition tibétaine la plus occulte et la plus protégée qui soit au monde et au cours des siècles.

Cette Tradition recèle elle-même toutes les Annales planétaires, rescapées des « mondes lointains » engloutis[1] et de l’Antiquité méditerranéenne (Égypte et Grèce). Le passé de l’Humanité a ainsi été sauvegardé dans ces sommets enneigés par les Adeptes pour être livré au monde de façon très fragmentaire à la fin du XIXe siècle. Le seul fait que, pendant un siècle, on n’ait même pas pris la peine d’effectuer le rapprochement entre le « rGyud sde » et la mention du « Kiu-Te », déjà effectuée par le Père Della Penna en 1730, en dit long sur la compétence et la bonne foi d’Orientalistes du début de notre siècle. Toutes les « sources » de la Doctrine Secrète se trouvent à présent prouvées par la découverte du fameux livre de Kiu-Té et son identification par le Tibétologue David Reigle ainsi que par l’approche récente qui put être faite — suite au départ forcé des Tibétains vers l’Inde en 1959 — des manuscrits secrets appelés « Kalachakra » qui comportent le fondement de nombreux Enseignements contenus dans la Doctrine Secrète d’H.P. Blavatsky. Mais certains de ces « spécialistes » qui, de nos jours, tiennent audience en France et en Europe, mal à l’aise devant les découvertes de leur homologue, le tibétologue David Reigle, continuent d’ignorer délibérément l’œuvre magistrale de Madame Blavatsky, cette Connaissance sacrée et primordiale, préservée au Tibet et délivrée à l’humanité au siècle dernier par des Adeptes compatissants.
 

[1] Mondes lointains engloutis : la très ancienne Lémurie et surtout la fabuleuse Atlantide qui formait un continent immense dans l’Atlantique, comprenant, dans ses premiers temps, les côtes de Floride,  les côtes Est de l’Amérique actuelle, le Mexique et les îles Caraïbes qui étaient encore unies à ce qui correspond à notre Mexique ; L’Atlantide s’affaissa en 4 temps :

  1. une première fois vers -800.000 ans,
  2. une deuxième fois, vers -200.000 ans,
  3. une troisième fois vers -80.000 ans (ne laissant plus qu’une île, immense néanmoins, la Poséidonis à laquelle se réfère Platon dans le Timée),
  4. une quatrième et dernière fois en 9.564 av. J.C.