Isis Dévoilée Volume 2 Théologie – 1ère Partie

Où trouverons-nous dans les annales de la Magie européenne, de plus habiles Magiciens que dans les mystérieuses solitudes des cloîtres ? Albert le Grand[1], le célèbre évêque et magicien de Ratisbonne, n’a jamais été surpassé dans son art. […] tandis que les confédérations de Théosophes étaient largement répandues en Allemagne, où elles prirent naissance, s’aidant les unes les autres, et luttant pendant des années pour acquérir les connaissances ésotériques, quiconque parvenait à devenir le disciple favori de certains moines pouvait très bien se voir promptement initié à toutes les branches importantes de la Connaissance Occulte. » (Page 29).

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     « Tout cela fait partie de l’histoire et ne peut être nié. La Magie, sous tous ses aspects, était largement et ouvertement pratiquée par le clergé jusqu’à la Réforme. Et même celui auquel on donna jadis le nom de « Père de la Réformation », le célèbre John Reuchlin, auteur du Monde Merveilleux et ami de Pic de la Mirandole, le maître et l’instructeur d’Erasme, de Luther et de Melanchton, était Cabaliste et Occultiste. » (Page 29).

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     « L’étude de l’alchimie et de la magie s’était développée, au moment de la Réforme, parmi le clergé, au point de créer un grand scandale. […] On arrêta sous l’accusation de sorcellerie, pendant le règne d’Henri VIII, un prêtre, nommé William Stapleton, et le récit de ses aventures est encore conservé dans les annales de la Rolls House. Le prêtre sicilien que Benvenuto Cellini taxe de nécromancien devint célèbre par ses évocations, couronnées de succès et ne fut jamais inquiété.  […]

« Dans les dernières années du XVIe siècle, il n’y avait presque pas de Paroisse dans laquelle les Prêtres ne s’adonnaient pas à l’étude de la Magie et de l’Alchimie.  […] Les exorcismes pour chasser les démons […] amena le clergé à faire usage ouvertement de la Magie ‘Sacrée’ par opposition à la magie noire, crime dont on accusait tous ceux qui n’étaient ni Prêtres ni Moines. […] »

«  Les Connaissances Occultes, jadis glanées par l’Église Romaine dans les champs naguère fertiles de la Théurgie, Connaissances qu’elle conservait pour son usage personnel, n’envoyant au bûcher que les praticiens qui ‘braconnaient’ sur ses terres gardées de la Scientia Scientiarum[2], et dont les péchés ne pouvaient être cachés sous le froc monacal. » Pages 69-70).

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     « Si, maintenant, nous parvenons à prouver – et nous pouvons le faire sur l’autorité de la Cabale et des plus anciennes Traditions de la Religion-Sagesse, la Philosophie des Sanctuaires de l’Antiquité – que tous les Dieux, soit zoroastriens, soit Védiques ne sont que la personnification des pouvoirs occultes de la nature, les serviteurs fidèles des Adeptes de la Sagesse Occulte – la Magie – nous sommes sur un terrain solide. » ( Page 163).

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     « Les accusations contre Jésus, de pratiquer la Magie Égyptienne, étaient nombreuses et, à un moment donné, universelles dans les villes où il était connu.  […] Saint Augustin affirme que l’opinion générale était qu’il [Jésus] avait été initié en Égypte et qu’il écrivit des livres traitant de la Magie, qu’il transmit à Saint Jean. Il y avait un ouvrage intitulé Magia Jesu Christi, qui était attribué à Jésus lui-même. Dans les Clementini Recognitiones, Jésus est accusé de ne pas avoir accompli ses miracles comme prophète juif, mais comme Magicien, c’est-à-dire comme Initié des temples ‘païens’ ». ( Pages 168-169).

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[1] Albert le Grand (Albrecht von Böllstadt) – (vers 1200 – 1280). Moine dominicain allemand. Il fut à la fois philosophe, théologien, naturaliste, chimiste, mage, alchimiste. Professeur de renom et maître de Thomas d’Aquin, il introduisit dans les Universités européennes les Sciences grecques et arabes. Il fut appelé « le Grand » de son vivant. Le célèbre ouvrage de Magie, Le Grand Albert, n’est pas de lui, ce mythe s’étant créé au XIXe siècle.
[2] Scientia Scientiarum = Sciences des Sciences.