Paul Johnson reconnaît d’abord en l’éditeur russe Mikhail Katkoff un Maître supérieur au Mahatma Kout Houmi. Pour mémoire, Katkoff fut le premier qui incita Madame H.P. Blavatsky à écrire dans deux périodiques russes (le Russkiy Vestnik
[Le Messager Russe] et la Moskovskiya Vedomosti
[Gazette Moscovite]) des nouvelles telles que «
Dans les cavernes et jungles de l’Hindoustan » ou «
Au pays des montagnes bleues ».
Rappelons ce que dit Paul Johnson au sujet de M. Katkoff :
« Il n’est pas improbable que Katkov lui-même soit un des Maîtres de la Théosophie… H.P.B. expliqua que « parmi le groupe d’initiés auquel son propre correspondant mystique (celui de Sinnett, K.H.) appartient, deux sont de race européenne et que l’un, qui est supérieur à ce Maître, est de cette origine, mi-slave dans cette incarnation, ainsi qu’il l’écrivit lui-même au Colonel Olcott à New York »
(op. cit., p. 133).
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Paul Johnson démontre que Katkov fut bien au centre d’un réseau d’activité panslaviste et antibritannique, ayant quelques visées sur l’Asie. Il établit excellemment les accointances que cet éditeur, patriote, entretient avec quelques amis ou plutôt « relation » directes ou indirectes d’H.P.B.
(op. cit. pp., 131-160 & 181-196).
Toutefois, rien, dans la description du personnage Katkoff ne définit celui-ci comme un
« initié » et moins encore un Adepte ayant quelque rapport avec l’Enseignement théosophique.
Puis Paul Johnson — et c’est là encore l’instabilité de son jugement — identifie le Choan ou Mahachoan à
Khem Singh Bedi.
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Sir Baba Khem Singh Beda (ou Bedi) de Kullar (1830-1905)
Photo © Lafayette Ltd., 179 New Bond Street, London.
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H.P. Blavatsky décrit et situe en même temps le personnage :
« Ce dégoûtant Baba (Père) mène une existence de parasite à Rawalpindi, entouré de la vénération de milliers d’individus qui lui apportent, en offrandes volontaires, plus de deux lakhs de roupies (deux-cent mille) par an. Contrairement à la coutume et même à la loi des Sikhs, ce saint homme possède, à côté de sa femme, un harem entier ; quant aux offrandes de ses adorateurs zélés mais fort peu raisonnables, il les dilapide en compagnie des fonctionnaires anglais, des résidents et des percepteurs, dans des festivités démentielles, des chasses et des orgies de boisson. »
(loc. in op. cit., p. 80)
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Est-ce qu’H.P. Blavatsky et a fortiori les Mahatmas auraient reconnu en ce bouffon lubrique le « Maître des Maîtres »… celui «
aux yeux duquel l’Avenir se déploie comme un livre ouvert »… ?
(Lettres des Maîtres de la Sagesse – T1 – lettre 16).
Même Paul Johnson — qui donne cette citation — croit un moment voir son « identification »
« partir en fumée » en relisant les lignes d’H.P.B. Mais ce doute est de courte durée : son personnage en ressort simplement empreint d’un «
autoritarisme » tel que les Mahatmas (peureux ?) lui sont entièrement soumis…
Le fait que Takur Singh
(identifié au Mahatma Kout Houmi, sensé, donc vénérer son Supérieur hiérarchique…) dénonce violemment Khem Singh Bedi comme un traître n’attire pas suffisamment l’attention de Paul Johnson…
A l’évidence, pour nous, Paul Johnson n’a pas identifié le Choan…