On ne peut évoquer, ici et encore, que le Grand Mage, Celui Qui, au long des âges, dans des corps et sous des noms différents
[1], transmit aux hommes cette Illustre Science. Dans le passé, Il fut appelé «
Lumière de Thoth » et certaines stèles, à présent
détruites, racontaient qu’«
au bord du Nil, les jeunes filles, en lavant leur linge, chantaient Sa splendeur égale au jaillissement du soleil à travers les brumes moirées d’une aube de printemps ». Il était dit aussi :
— «
Ô Toi, N…, Toi si jeune, qui T’a fait si Grand auprès de Pharaon ? »
Et à cette question, la réponse était toujours la même :
— «
C’est le Souffle du Grand Serpent de la Connaissance qui a seul le pouvoir d’élever »
En ce temps-là, Il fut appelé
Heroumos, ce qui signifie «
Enfant d’Hérou », Hôr, Horus, le Dieu Vivant. Les Grecs transformèrent son nom et celui-ci devint pour tout l’Occident «
Hermès Trismégiste », le Trois Fois Grand.
Il reconstitua tout le savoir épars que l’Égypte avait hérité de l’Atlantide, le purifia, le polit et jeta les Fondements de toute Connaissance
[2].
Puis, Il parut en Grèce. Compagnon secret du Christ, comme le Sauveur, Il alla au Tibet. Il parcourut l’Orient et l’Europe, vint jusqu’aux bords de la «
Sequana », au pays des Gaules, et enterra dans une petite île de ce fleuve une pierre d’un électromagnétisme foudroyant afin qu’émergeassent de ce lieu, dans les siècles à venir, Vie, Culture et Civilisation. C’était Lutèce, Paris.
Devant les merveilles, non seulement de ses actes mais aussi de l’émanation de sa propre nature, les Anciens dirent de Lui «
qu’en ce temps-là, Dieu était parmi les hommes ». Aussi, les premiers Chrétiens, ignorant la réalité profonde de cet Être et les liens qui l’unissaient à leur Maître, choqués par la vénération que ce Grand Mage suscitait, diffamèrent-ils… Apollonius, le Tyanéen
[3]…
Il fut connu en Chine puis encore plusieurs fois en Europe, notamment au XVIII
ème siècle
[4], pour aider, dans la discrétion des Adeptes, l’Humanité à soulever le joug des puissants. Mais dans toutes Ses venues, Il enrichit la Connaissance des hommes et illustra la Magie.
Lorsque le monde dut connaître en ce vingtième siècle un conflit entre les Forces de la Lumière et les miasmes des ténèbres et parce que des pratiques de magie noire fondaient une idéologie et soutenaient l’action belliqueuse de certains peuples, Il revint
[5]. Inconnu parmi les hommes, Il contrebalança (avec l’aide des Êtres de Lumière) ces forces démoniaques jetées sur notre pauvre Humanité. Ainsi qu’Il l’avait fait au cours des siècles précédents, Il enseigna à nouveau avec la simplicité et l’ouverture du cœur de Ceux Qui sont vraiment
“ Grands ” et redivulga les Fondements de la Magie.
Aussi extraordinaire que cela puisse paraître au lecteur, je me permets donc de rendre hommage à Celui Qui quitta notre monde en 1958 et dont le nom et la vie apparente étaient d’une banalité inversement proportionnelle à Sa Grandeur… Franz Bardon.
Alexandre Moryason, Avril 1986 et Juin 1992[6]
Cet hommage n’est pas destiné à ériger en idole un Être qui a, certes, depuis longtemps dépassé notre condition humaine. On serait tenté de le faire et cela se comprendrait dans la mesure où nos névroses, nos faiblesses et nos errances trouveraient dans ce geste un réconfort à notre souffrance.
Il tend plutôt à éveiller — comme le fait toute présentation de la Connaissance Ésotérique et Spirituelle — un espoir chez ceux et celles qui cherchent véritablement une issue à ce labyrinthe qu’est la vie terrestre actuelle, plongée dans les dissensions et la violence quant au partage des biens matériels, plongée, en fait, dans l’ignorance de ce qu’est l’Univers mais aussi de ce qu’est l’être humain.
A l’instar donc de tous les Adeptes ou
Maîtres de Sagesse, Franz Bardon peut être considéré à la fois comme un modèle à atteindre et un Protecteur réel — et non pas symbolique — à Qui l’on peut s’adresser, par la pensée et par l’émotion, dans la solitude de la pratique « magique » individuelle, pratique qui mène à cet état — même qu’Il représente.
(1) Il faut distinguer « Incarnation », « Incorporation » « Adombrement » [retour]
(2) Hermès Trismégiste est le nom donné à un très Grand Adepte qui vécut au XIVème siècle av. J.C. Sa sagesse et sa connaissance étaient telles qu’il fut comparé au Dieu Thoth, Seigneur de la Magie en Égypte. Après environ trente-quatre siècles, il est compréhensible qu’une confusion se soit faite et que cette assimilation mythique se soit perpétuée [retour]
(3) Apollonius de Tyane naquit en Cappadoce au début du premier siècle de notre ère et mourut à un âge très avancé. Il fut donc contemporain de Jésus. Sa vie merveilleuse fut relatée par son disciple Damis de Ninive et ce récit fut repris deux siècles plus tard par Philostrate. Apollonius ne fut pas une « incarnation » ultérieure de Jésus ainsi que cela est affirmé par ailleurs. Apollonius de Tyane retira de l’usage des hommes « le noyau-diamant-énergétique » de la Tradition Ésotérique Occidentale (« l’Égrégore »)… et ordonna à ses Disciples d’acheminer, au Nord de l’Inde, au cours du siècle suivant (le deuxième siècle de notre ère), les manuscrits les plus précieux relatifs à cette Sainte Connaissance, avant le cruel ravage qui détruisit officiellement la Sagesse Antique. [retour]
(4) S’agissant de la présence de cet Adepte qui s’incarna également au XVIIIème siècle et dont le nom, « Comte de Saint Germain », émerveilla tous les Grands de cette époque, H.P. Blavatsky précise : « Le Comte de Saint Germain fut certainement le plus grand Adepte oriental que l’Europe ait vu depuis de longs siècles. Mais l’Europe ne l’a pas connu. Peut-être que quelques-uns le reconnaîtront lors de la prochaine « Terreur » (en italique dans le texte d’H.P.B.) qui affectera toute l’Europe lorsqu’elle surviendra, et pas seulement un seul pays. » [Glossaire Théosophique, page 360. Éditions Adyar, 1981]. Ces lignes furent écrites près de cinquante ans avant la réalisation de cette prédiction. Voir note suivante. [retour]
(5) Que l’on pense à « Frabato le Magicien », récit autobiographique, quoique très voilé, d’une période de la vie de ce Grand Mage pendant le Nazisme… Il accomplit pendant la dernière guerre mondiale un travail très important d’ordre occulte alors que l’Humanité se trouvait confrontée à un Karma qu’elle drainait depuis l’Atlantide. Le Comte de SAINT GERMAIN accomplit également, sous « la Terreur », issue de la Révolution Française, un travail occulte capital. Ce n’est pas sans raison qu’est employé, pour décrire les événement de la dernière Guerre Mondiale, le mot que l’Histoire a attribué à la situation dramatique en France à la fin du XVIIIème siècle : « la Terreur »… [retour]
(6) Fin de l’Introduction à l’ouvrage « La Lumière sur le Royaume ou Pratique de la magie sacrée au quotidien ». [retour]