Introduction
« L’Un naît du Multiple… et le Multiple surgit de la dissolution de l’Un…» Empédocle d’Agrigente [1] Le sujet a longuement été débattu au cours des siècles et sa complexité est bien mise en évidence par une seule question : pouvez-vous dire ce qu’est, par exemple, l’eau ? Elle fait partie de notre environnement connu. Alors, pouvez-vous dire exactement ce qu’est l’eau ? Vous répondrez :
— « L’eau est un liquide ; elle est rafraîchissante si on ne la fait pas bouillir ; elle a la capacité d’ôter les impuretés, de nettoyer, de dissoudre certaines substances ; le corps en a besoin, alors on la boit mais elle doit être douce et non salée comme celle de la mer… »
H : hydrogène — hydro et gène — littéralement « qui produit de l’eau », élément atomique le plus simple. O : oxygène — du grec oxus, « acide », gaz invisible, élément clef pour la vie terrestre. 2H + 1O = H2O : une molécule d’eau ! |
— « Dieu est « comme » une chaleur dans le cœur, une paix « indescriptible », une immense Lumière, un ciel infini, une mer sans rivages, etc… »Intellectuellement[3], vous n’avez pu dire véritablement ce qu’est « Dieu » en Soi ; vous n’avez exprimé que Ses Qualités de même que vous n’avez pu dire ce qu’est l’eau ou l’amour ni ce que vous êtes vraiment vous-même. Or si vous ne pouvez rien dire de la réalité de quelque chose ou de quelque phénomène que vous expérimentez chaque jour, vous ne pourrez pas plus pénétrer la Réalité Divine. Cette impossibilité réside dans le fait que nous raisonnons en tant qu’« entité séparée » : il y a l’autre, « mon ami Jean, par exemple, et moi ; nous sommes deux ; lui et moi, ce n’est pas le même être ; quand Jean a mal aux dents, ce n’est pas moi qui souffre car lui a mal et moi, non… ; la table et moi sommes deux modes d’existence différents : la table est un objet hors de moi, hors de mon corps, et moi, je suis un être animé… » Autant de définitions qui se fondent sur une séparativité entre tout ce qui existe et nous ; effectivement, « la table et moi ne pouvons être confondus… Cette séparativité implique une distance, un espace séparateur : la table est ici — même à un mètre de moi, mais pas en moi — et moi, je suis là. Cet espace, exige, pour être parcouru, du temps : il me faut quelques secondes pour toucher la table parce que, effectivement, elle est à un mètre de mon corps… » Ce développement semblera bien simpliste à ceux qui s’attendent à aborder dans un tel chapitre des concepts d’une extrême abstraction, révélant, selon eux, tout « le sérieux » de la question. Mais qui ou quoi, en eux, est dans cette attente ? Leur intellect. Or, nous l’avons constaté, l’intellect humain ne peut « connaître » la réalité de quoi que ce soit ; il décrira seulement en son propre langage « les qualités » d’une réalité expérimentée (l’eau, l’amour, la pensée) et s’il est intègre, il reconnaîtra, qu’en vérité, il ne « connaît » rien. Même si nous commençons à savoir comment utiliser certaines choses — l’électricité ou certains composants chimiques de la matière dense — savons-nous ce que sont réellement l’électricité et la matière ?
Fondé sur la « séparativité », l’intellect ne peut connaître la « réalité » de quoi que ce soit, la réalité de l’eau, de l’amour, de la pensée, de l’Univers et donc du concept de « Dieu ». |
[1] Philosophe pythagoricien grec (492 à 429 environ av. J.C.); Fragments, XVII, 10-11. [2] Ce n’est que tardivement que la composition de l’eau fut découverte par le physicien anglais Cavendish, à la fin du XVIIIe siècle. Cavendish réussit à démontrer que l’eau était formée d’hydrogène et d’oxygène. A la même époque, en France, Lavoisier réussissait l’opération inverse : faire de l’eau à partir de ces deux éléments. — Chacun sait aujourd’hui que la molécule d’eau est composée de deux atomes d’hydrogène qui entourent un atome d’oxygène. La formule chimique de l’eau est donc H2O. — Ces atomes sont liés entre eux par des forces électromagnétiques importantes. — Chaque molécule d’eau possède deux pôles chargés électriquement : un pôle chargé positivement du côté des atomes d’hydrogène et un pôle chargé négativement du côté des atomes d’oxygène. — Dans une molécule d’eau, les deux atomes d’hydrogène et l’atome d’oxygène complètent leurs couches d’électrons en mettant ceux-ci en commun. a) Chaque atome d’hydrogène, avec un électron seulement en orbite autour de son noyau, a besoin d’un électron supplémentaire pour atteindre un état stable. b) L’atome d’oxygène avec ses six électrons sur la couche externe, en a besoin de deux autres pour compléter celle-ci. Lorsque ces trois atomes instables mettent en commun leurs électrons, ils forment une molécule d’eau stable. (voir le schéma) [3] C’est-à-dire, selon la Doctrine Hermétique, sur le plan du « mental inférieur ». [4] Que la Doctrine Hermétique appelle le Mental Authentique ou Haut Mental. [5] « La Lumière sur le Royaume ou Pratique de la Magie Sacrée au quotidien », d’Alexandre Moryason.
L’intégralité du texte contenu dans ces pages et intitulé « La Leçon de l’Égyptien » est extrait de l’ouvrage d’Alexandre Moryason « La Lumière sur le Royaume ou Pratique de la Magie Sacrée au quotidien », Chapitre II, pages 62 à 79. Cet extrait (texte et notes) est protégé par copyright — tout comme l’ensemble de ce site.