Paul Johnson dit que ce Maître était indien. En réalité, il était Tibétain. Il vivait près de Shigatsé, aux côtés de son Maître, le Mahatma Kout Houmi. Il n’aurait donc pu être près de ce dernier si ce Mahatma était — comme l’identifie P. Johnson — Thakar Singh Sanshanwalla, vivant à Amristar. (Cf.
Lettres des Mahatmas – Ed. Adyar 1990 – p. 77, 99, 156, 209, 213, 235, 314, 348, 351 à 354, 363 et 415).
Voici les extraits mentionnés :
Lettre n° XI – septembre 1882 – p. 77
[…] La valeur philosophique de Schopenhauer est si bien connue dans les pays occidentaux qu’une comparaison de ses enseignements sur la volonté, etc., avec ceux que vous avez reçus de nous ou le fait qu’ils s’impliquent mutuellement peut être instructif. Oui, je suis tout disposé à voir vos 50 ou 60 pages, et à les annoter dans les marges : rédigez-les de toute façon et envoyez les moi soit par le petit « Deb », soit par Damodar, et Djoual-Koul les transmettra. Dans très peu de jours, peut-être demain, vos deux questions recevront de ma part une réponse circonstanciée. En attendant, sincèrement vôtre, — K.H.
Lettre n° XIV – 9 juillet 1882 – p. 99
[…] (N.B. – Ce qui est ci-dessus est de l’écriture de D.K. – le reste de celle de K.H. – A.P.S.)
P.S. – Dans sa hâte, D.J.K. a fait quelque peu dévier sa figure de la perpendiculaire, mais elle peut servir d’aide-mémoire sommaire. Il l’a dessinée pour représenter le développement sur une seule planète, mais j’ai ajouté un mot ou deux afin qu’elle puisse s’appliquer aussi bien (ce qu’elle fait) à une chaîne manvantarique de mondes toute entière.— K.H.
Lettre n° XXI – août 1882 – p. 156
[…] Eh biens comment trouvez-vous l’idée et l’art de Djual-Khool ? Je n’ai rien aperçu de Simla pendant ces dix derniers jours. Affectueusement vôtre, — K.H.
Lettre n° XXIVb – automne 1882 – p. 209
[…] Quand l’homme intérieur se repose, l’adepte devient un homme ordinaire, limité à ses sens physiques et aux fonctions de son cerveau physique. L’habitude aiguise les intuitions de ses fonctions cérébrales mais ne peut toutefois les rendre super sensorielles. L’adepte intérieur est toujours prêt, toujours sur le qui-vive, et cela suffit pour nos desseins. Aux moments de repos, par conséquent, ses facultés sont aussi au repos. Quand je m’assieds pour prendre mes repas, ou quand je m’habille, lis ou suis autrement occupé, je ne pense même pas à ceux qui sont près de moi ; et Djoual Khoul a pu facilement se casser le nez à en saigner en courant dans le noir et en se heurtant à une poutre, comme il le fit l’autre nuit (simplement parce que, au lieu d’interposer une « pellicule », il avait absurdement paralysé tous ses sens extérieurs pendant qu’il parlait à un ami éloigné) alors que je demeurais placidement ignorant du fait. Je ne pensais pas à lui, d’où mon ignorance. De ce qui précède, vous pouvez bien conclure qu’un adepte est un mortel ordinaire à tous les moments de sa vie journalière, en dehors de ceux où l’homme intérieur est actif. […] — K.H.
Lettre n° XXIVb – automne 1882 – p. 213, 214
[…] Votre suggestion, concernant la prochaine tentative artistique de G.K., est adroite, mais pas suffisamment pour cacher les fils blancs de la noire insinuation jésuitique. G.K., toutefois, s’y est laissé prendre : « Nous verrons, nous verrons ! » dit la chanson française.
G. Khoul dit (en présentant ses plus humbles salaams) que vous avez « incorrectement décrit le cours des événements en ce qui concerne le premier portrait ». […] Et ce fut lui encore G.K., le « grand artiste », qui dut faire disparaître la « sangsue »,. corriger le bonnet et les traits et qui le fit « ressembler au Maître » (il insiste pour me donner ce nom quoique en réalité, il ne soit plus mon chéla), étant donné que M., après l’avoir abîmé, ne voulait pas se donner la peine de le corriger mais préférait, au lieu de cela, aller dormir. Et, finalement, il me déclare qu’en dépit de mes moqueries au sujet du portrait, la ressemblance est bonne mais aurait été meilleure si M. Sahib n’était pas intervenu, et s’il lui avait été permis à lui, G.K., d’employer ses propres méthodes « artistiques ». […] — K.H.
Lettre n° XXV – 2 février 1883 – p. 235
[…] Là-dessus, Salam, et meilleurs souhaits. Je suis extrêmement occupé avec des préparatifs d’initiation. Plusieurs de mes chélas (Djoualkhoul parmi d’autres) s’efforcent d’atteindre « l’autre rive ». Fidèlement vôtre. — K.H.
Lettre n° XLVI – reçue à Simla 1882 – p. 314
[…] Par conséquent, si nous sommes les Orientaux ignorants et sauvages de sa fabrication – chaque loup étant maître dans sa tanière – nous revendiquons le droit de savoir mieux que personne ce que nous avons à faire et de décliner respectueusement ses services comme capitaine pour guider notre vaisseau théosophique, même sur « l’océan de la vie mondaine » pour employer la métaphore de sa sloka. Nous lui avons permis, sous le bon prétexte de sauver la situation vis-à-vis des théosophes britanniques, d’exprimer son animosité contre nous dans l’Organe de notre propre Société, et de faire notre portrait avec un pinceau trempé dans sa bile orgueilleuse – que demande-t-il de plus ? Comme j’ai ordonné à la vieille femme de lui télégraphier en réponse – il n’est pas le seul navigateur habile dans le monde ; il cherche à éviter les brisants occidentaux et nous à éloigner notre bateau des bancs de sable orientaux. Se propose-t-il aussi de dicter, du Chohan à Djoual Khool et à Deb, ce que nous ferons et ne ferons pas ? Ram, Ram et les Saints Nagas ! Est-ce après des siècles d’existence indépendante que nous devrons tomber sous une influence étrangère et devenir les marionnettes d’un Nawab de Simla ? Pense-t-il que nous sommes des écoliers, à vouloir nous soumettre à la férule d’un maître d’école Peling ?… […] Oh vous, Occidentaux, qui vous vantez de votre moralité !… Que les brillants Chohans vous gardent vous et les vôtres du mal qui approche, tel est le vœu sincère de votre ami. — M.
Lettre n° LIV – octobre 1882 – p. 351
[…] Même maintenant – ajoute-t-il – qu’il a obtenu la certitude subjective que nous sommes des entités distinctes de Mme B. – « je ne peux dire ce que vous êtes, vous pouvez être Djual Kool, ou un esprit d’un haut plan oriental », etc… de la même veine. […]
idem, p. 354
[…] Il fait de nous des Agnostiques ! Nous ne croyons pas en Dieu parce que jusqu’ici nous n’avons pas de preuve, etc… Cela est absurde et ridicule : s’il publie ce que j’ai lu, je ferai désavouer le tout par H.P.B. ou Djual Khool, car je ne peux laisser ainsi défigurer notre philosophie sacrée.. […]
idem, p. 363
[…] La phrase stéréotypée : « Ce n’est pas moi [H.P.B.]° ; je ne peux rien par moi-même… c’est toujours eux – les Frères… Je ne suis que leur esclave et leur instrument humble et dévoué » est tout à fait inexacte. Elle peut produire et, en fait, elle a produit des phénomènes, grâce à ses propres pouvoirs naturels, joints à un entraînement régulier de plusieurs années, et ses phénomènes sont quelquefois meilleurs, plus étonnants et bien plus parfaits que ceux de quelques hauts chélas initiés qu’elle surpasse en goût artistique et en appréciation de l’art à la façon purement occidentale – comme par exemple dans la production instantanée de tableaux témoin son portrait du « fakir » Tiravalla mentionné dans Hints et comparé avec mon portrait par Djual Khool. Malgré toute la supériorité des pouvoirs de ce dernier, si on les compare aux siens à elle, malgré sa jeunesse contrastant avec la vieillesse de H.P.B. et les avantages indéniables et importants qu’il possède pour n’avoir jamais mis son magnétisme pur et sans mélange en contact direct avec la grande impureté de votre monde et de votre société – malgré tout cela il ne pourra jamais, quoi qu’il fasse, produire un portrait comme celui-là, simplement parce qu’il est incapable de le concevoir dans son mental et sa pensée de tibétain. […] — K.H.
Lettre n° LXIII – Londres été 1884 – p. 415
[…] Mes lettres ne doivent pas être publiées de la manière que vous suggérez, mais au contraire, si vous voulez épargner de la peine à Djual K., vous enverrez la copie de quelques-unes au Comité littéraire à Adyar – Comité au sujet duquel Damodar vous a écrit – ainsi avec l’aide de S.T.K Charya, Djual K., Subba Row et du Comité Secret (d’où H.P.B. fut à dessein exclue par nous, pour éviter de nouveaux soupçons et de nouvelles calomnies) […] — K.H.
D’autres part, Paul Johnson affirme que Djwal Khool était un des Instructeurs de la Théosophie. Or, il n’en fut rien car à cette époque — les années 70-80 du siècle dernier — il avait le statut de Disciple
(du Mahatma Kout Houmi) et vivait auprès de son Maître au Tibet (Cf. Lettres des Mahatmas – Lettre n° XXV – 2 février 1883 – p. 235).