H.P. Blavatsky et la révélation au monde de l’existence des Adeptes

  Les Adeptes auxquels se référait sans cesse Madame Blavatsky laissèrent d’eux un portrait peint par Hermann Schmiechen en juin 1884 avec l’aide subtile, à ce que dit le Colonel Olcott, du Maître Morya lui-même qui, invisible pour l’assistance, se tint derrière l’artiste en vue de l’inspirer. Lorsque Madame Blavatsky vit ces portraits, elle en acclama la ressemblance et la tonalité générale de grandeur qui s’en dégageait et qu’elle reconnaissait.
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Ces portraits révèlent des personnalités marquantes, certes, portant barbe et cheveux longs à l’instar, serait-on tenté de comparer, des Mages Naldjorpas tels que les rencontra, cinquante ans plus tard au Tibet, Alexandra David Néel. Le Mahatma Morya porte le fekkar radjpoute sur la tête, blanc cassé sur la toile peinte ; il était aussi souvent de couleur avec des rayures… C’est ce que raconte le Colonel Olcott qui eut la stupeur de voir, un soir très tard, alors qu’il veillait dans son appartement new-yorkais, apparaître de manière tangible et indiscutable, le Maître, de toute sa hauteur, vêtu de blanc et portant un fekkar rayé ; le Maître lui laissa, de façon très concrète, cette coiffe en gage d’intense affection et le Colonel Olcott la garda toujours et la mit souvent dans les moments pénibles de sa vie pour conjurer les maux que ses contemporains ne manquèrent pas de lui infliger. (H.S. Olcott, « Old Diary Leaves », tome 1). Comment « classer » les Maîtres ? À quelles catégories de Mystiques — Mages orientaux officiellement reconnus au Tibet — appartenaient-Ils ? La vérité est que, dépassant toute nécessité de pareille appartenance, les Instructeurs de Madame Blavatsky furent — et le sont toujours — tout simplement des Adeptes de si haut rang, ayant atteint un degré de développement de la Conscience si élevé, qu’Ils bénéficièrent d’une vie parfaitement autonome et hors norme au regard des autres Mystiques proches. Ils pouvaient se déplacer, aller et venir du Japon en Chine comme le fit le Maître Kout Houmi (Cf. Lettres des Mahatmas) ou en Angleterre (rencontre d’H.P.B. avec son Maître à Londres en 1851) et en sillonnant les Indes comme le fit le Maître Morya (décrit sous le nom de Gulab Sing au sein de l’ouvrage « Dans les cavernes et jungles de l’Hindoustan » d’H.P.B. Éd. Adyar). Dans une lettre datée du 2 octobre 1881, H.P.B. écrit à Miss Billings « Maintenant, Morya vit généralement avec Kout Houmi dont la maison est située vers les montagnes de Kara Korum en dessous du Ladakh qui se trouvent dans le Petit Tibet qui appartient maintenant au Cachemire. C’est une vaste bâtisse de bois, construite comme une pagode chinoise…  ». Cette lettre laisse entendre, qu’auparavant, avant 1881, dans les années 1861-1867, le Maître résidait ailleurs. Cette résidence de 1881 au Ladakh ne semble pas fixe, car d’une part les deux Maîtres voyagent et, d’autres part, Ils paraissent faire de fréquents et longs séjours à Lhassa ou à Shigatsé[1] au Tibet ainsi que les « Lettres des Mahatmas » le laissent paraître.
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Le monastère de Tashilumpo à Shigatsé (Tibet)
Il est clair qu’Ils faisaient partie avec la Hiérarchie spirituelle la plus haute du Tibet et ne se soumirent qu’au plus Grand des Adeptes, « le Chohan » ou « Maha-chohan » pour l’accomplissement d’un travail d’envergure planétaire. La révélation au monde de l’existence d’Êtres à la Spiritualité si élevée et si « efficace »  fut donc le fait de H.P. Blavastky.

[1] Dans la ville de Shigatse, la seconde ville du Tibet, se trouve le monastère de Tashilumpo. C’est dans ce monastère que vit le Panchen Lama, second personnage de la hiérarchie des bouddhistes Gelugpa, après le Dalai Lama. Le Xe Panchen Lama est mort en 1989, et un scandale a entouré la désignation de sa réincarnation. Ce sont les autorités chinoises qui ont choisi le nouveau Panchen Lama, parmi quelques enfants sélectionnés selon la tradition tibétaine. Le candidat choisi par le Dalai Lama en exil en Inde a été arrêté et se trouve maintenant en prison à Beijing avec sa famille, ce qui en fait le plus jeune prisonnier politique du monde. Le monastère de Tashilumpo reste pourtant populaire parmi les Tibétains qui continuent à y venir en pèlerinage. Il abrite les tombes des Panchen Lamas, magnifiques chortens décorés d’or et de pierres précieuses, ainsi qu’une statue de Bouddha Maitreya haute de 26 mètres

« Channeling », « messages captés »

A la suite de H.P. Blavatsky, A. A. Bailey fut en contact avec le Maître Djwal Kool. Depuis lors, il est vrai que, technique de « channeling » mise à toute épreuve, la notion d’Adeptes a fait florès et de multiples Associations, Groupements, etc. pensent, prétendent, se veulent… en contact avec les Maîtres. Et pourquoi pas ? Les Adeptes vivent ; pas toujours dans le même corps physique que celui qu’Ils avaient au XIXe siècle, mais Ils sont bel et bien présents et par-dessus tout libres de contacter qui Ils veulent… Les contacts avec Eux, ainsi clamés, sont invérifiables, du point de vue de l’appréhension mentale actuelle. Seul le contenu des messages captés peut être révélateur — au regard de la Doctrine Hermétique et de l’expérience occulte — d’une certaine authenticité. Il convient donc de détecter le message « véritable » parmi les « sublimes platitudes » qui sont attribuées aux Adeptes.

Contacts avec les Adeptes

  Les Maîtres de Sagesse sont libres d’entrer en contact avec qui Ils veulent. Lorsqu’Ils le font, généralement un « travail » très intense est attendu de celui ou celle qui bénéficie de cette communication. Toutefois, le plus souvent, Ils inspirent « un travail » au profit de l’Humanité — et ce, dans quelque secteur de la vie que ce soit, donc, pas nécessairement dans le domaine de l’Ésotérisme —  sans que la personne contactée ait vraiment conscience de ce fait ; d’ailleurs celle-ci peut ne pas être sensible et ouvertes aux mondes spirituels mais avoir des qualités de cœur suffisantes pour devenir un agent du Bien ; elle peut aussi avoir des qualités intellectuelles telles que ses découvertes scientifiques, ainsi inspirées, seront utiles au genre humain. Cette personne, ainsi « inspirée », a soudain une idée très nette d’une voie d’action qui s’ouvre à elle, les possibilités lui sont présentées avec plus ou moins de facilité, elle croit avoir trouvé elle-même le sens de sa vie, etc. ; si elle est ouverte à la Spiritualité, elle ressentira une grande « protection » sur elle (elle dira « Dieu me protège », par exemple) ; si elle ne l’est pas, elle se sentira sure d’elle, etc. Le meilleur moyen d’attirer l’attention des Adeptes est d’œuvrer personnellement au Bien commun — chacun dans le secteur d’activité qui est le sien — et à l’amélioration croissante de soi-même par une remise en question constante et un désir profond d’acquérir une plus grande Conscience.

Les Maîtres de Sagesse

la Fraternité de Lumière
Ô mon Âme ! Quel est ce mystère qui se reproduit chaque nuit lorsque, abandonnant ce corps qui repose, tu vas voltiger au-dessus des eaux, errante dans l’immensité du firmament et frappant, lancinante, aux Portes de l’Himavat ? N’est-ce pas la Lumière de Ceux Qui veillent sur la Terre, en attente de « la » Rencontre ?[1]
Au Tibet, en Inde ou en Chine, l’existence des Maîtres est considérée comme indiscutable ; c’est en Occident seulement qu’elle est soit ignorée soit contestée ; lorsqu’une minorité y accorde foi, elle doit affronter le sourire que lui envoie une majorité sceptique. Mais prouver l’existence de ces Adeptes à l’Occidental est très difficile car ceux-ci ne jouent pas le jeu de la mondanité qui sied en Occident (photographie offerte aux médias, conférences, signatures, cours, séminaires, etc.). Par conséquent, si, du point de vue des Adeptes, ce reniement peut, à terme, devenir préjudiciable à l’humanité (l’on verra pourquoi), du point de vue de l’Occidental, il s’explique aisément. Les pages qui suivent tendent à éclairer — si cela peut se faire ; elles ne prétendent donc rien — le « mystère » des Adeptes ou Maîtres de la Sagesse.

[1] Texte de l’auteur de ce Site, inspiré d’un passage de l’ « Agroushada Parikshai »

Un rapide aperçu du « bon vieux temps »…

  Le monde va si mal, entend-on, que si les Adeptes ou Êtres aux si grands pouvoirs existaient et œuvraient réellement pour notre bien, nous n’en serions pas là ! Il est vrai que, sans connaître les mondes occultes, en considérant tout simplement le cours de l’actualité planétaire, on ne pourrait qu’accepter ce constat : le monde va mal ; rien ne vient concourir à son amélioration sinon la bonne volonté active des êtres humains…

Un rapide aperçu du « bon vieux temps »…

Quelques questions s’imposent avant d’aborder la relation existant entre les Maîtres et notre vie terrestre de la fin du XXe siècle et du début de ce millénaire : quand est-ce que le monde a été « bien » ? Si une très nette amélioration de la condition humaine prévaut de nos jours, quand est-ce que les êtres humains furent heureux ? Parcourons l’Histoire… Quand ?
  • Quand le froid ravageait les chaumières hivernales et que les paysans — les « vilains » disaient-on — mouraient au travail au profit du Seigneur ?
  • Quand (pour ne parler que de l’Occident…) les hordes de Chevaliers désœuvrés parcouraient l’Europe pré-médiévale pour piller, détruire les récoltes et se donner ainsi le sentiment grisant d’exister ? (De nos jours, on sait détruire par d’autres moyens).
  • Quand l’Église régnait via l’Inquisition et interdisait de penser, envoyant au bûcher ceux qui osaient braver ses sombres interdits de rechercher « la vérité » ?…(Malheureux Giordano, toujours « hérétique » pour « la Sainte Église », quatre siècles après ton horrible supplice !. Aujourd’hui, cette nuisance mortelle a disparu grâce aux Lumières du XVIIIe et à la Révolution).
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Statue de Giordano Bruno à Rome, place Campo di Fiore, là où il fut supplicié le matin du mercredi 16 février 1600

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et l’inauguration du monument le 9 juillet 1889 (photo d’époque). Depuis, chaque jour, des fleurs sont déposées par ceux qui n’ont pas oublié…

 
  • Quand — après la découverte des Amériques en 1492 — l’Évêque de Mexico fit jeter au feu des manuscrits immémoriaux que les Aztèques gardaient précieusement et qui relataient la présence lointaine des Atlantes sur ce Continent et prouvant donc l’existence de la prétendue mythique Atlantide ? « Préservons la Sainte Ignorance des peuples et nous régnerons » disaient les Pères… (Ils prétendent encore aujourd’hui que Galilée, malgré tout, a eu tort de s’opposer à ce qui était alors la position de la Sainte Église Romaine).
  • Quand les moines et les prêtres, frustrés et rigides, trop fragiles devant la beauté des femmes, envoyaient ces prétendues sorcières à la torture puis dans les flammes pour les deux seules fautes qui pussent leur être imputées : leur forme physique (trop belle ou trop laide…) et trop intuitives et ouvertes, dans tous les cas, sur les mondes subtils ? (Cela a cessé mais… n’allez pas tenter le « diable »… il pourrait se réveiller).
  • Quand les bourreaux s’activaient dans les chambres de torture, simples auxiliaires de la « Justice », pour arracher souvent de faux aveux à de pauvres ères ou quand les roues, les gibets et les billots avaient droit de cité sur nos places et que le public s’offrait régulièrement le plus délicieux des spectacles face aux râles des condamnés ? (Des tortionnaires existent toujours).
  • Quand la misère était un « devoir » pour la plus grande partie de la population alors qu’une minorité, nourrie par elle, se croyait seule détentrice du droit de vivre ? (Cela se pratique maintenant à l’échelle planétaire).
  • Quand les hommes vendaient leur prochain, réduisant celui-ci en esclavage, pour de simples gains d’argent ? (Mais cela n’a pas cessé).
  • Quand est-ce que notre monde fut donc heureux ? Quand on hurlait pour une amputation d’un membre, d’une opération sans anesthésie ? Quand on mourait après un simple coup de froid, d’une crise d’appendicite, d’une rage de dent… pour ne point évoquer des maladies plus graves ? Quand les nourrissons disparaissaient comme des mouches ? (Cela a cessé, du moins en Occident).

Ouvrons les livres d’Histoire, de la véritable Histoire, non pas celle des Puissants qui firent la guerre, signèrent tels Traités et accaparèrent tous les biens, mais celle des peuples et de leurs conditions de vie, celles des codes sociaux et de leur rigidité, celle des mœurs et de leur aveuglement passionnel… C’est avec écœurement qu’on les referme.

Tout cela semble loin aux Occidentaux, et le fait d’évoquer cette réalité passée relève maintenant du cauchemar. Pourtant ce n’est pas si loin ! Il y a juste deux siècles encore que ces échafauds étaient dressés… Il y a près de 20 ans, en France, on coupait encore des têtes « légalement »… et aujourd’hui, aux États Unis d’Amérique, en Chine et dans bien des pays, on tue encore tout aussi « légalement »… Doit-on continuer la liste des malheurs, pour ne pas dire des horreurs, qui ont fait le quotidien de nos ancêtres et qui ont été la condition constante de l’évolution de l’Humanité ?

Notion d’« Adepte » ou « Maître de Sagesse »

  Le mot « adepte » est fréquemment usité depuis un siècle car les écrits théosophiques l’ont mis à l’honneur avec une signification bien précise. Le sens premier du terme « Adepte » est « qui adhère à une association, une doctrine philosophique ou à une religion ». Toutefois, avec un « A » majuscule, ce mot définit une autre adhésion : il s’agit de celui ou celle qui adhère — et œuvre constamment à cette fin tout au long de ses vies sur Terre — à ce que l’on appelait dans la lointaine Atlantide « La Bonne Loi ». Tous ceux et celles qui voulaient le Bien de l’Humanité — en percevant clairement le programme spirituel et non l’enlisement dans la matière, fondé souvent sur des pratiques de magie noire — étaient appelés « Les Adeptes de la Bonne Loi » ; en Égypte, ils furent nommés plus tard, une fois l’Atlantide disparue, « Les Gardiens de la Doctrine du Ciel Étoilé ». Les Adeptes, dans le sens que l’on vient de définir, sont donc ceux et celles qui, ayant parfaitement maîtrisé leur propre nature animale (sens de la possession, violence, égoïsme, peurs, etc.), ont développé une telle Compassion et une si grande Compréhension de l’Univers et des êtres humains ainsi que de tous les règnes de la Nature qu’Ils sont considérés comme des êtres humains véritablement accomplis et devenus « divins ». Ce mot est synonymique de l’expression « Maître de Sagesse ».

1° – L’Adeptat est un état conquis par la transmutation de la nature humaine

Un Maître de Sagesse écrivait à la fin du siècle dernier : « On n’est pas fait Rose+Croix ; on le devient… ». Il signifiait ainsi que l’Adeptat (« l’État de Rose+Croix », selon le symbolisme propre à la Tradition Occidentale) n’est pas offert à qui que ce soit mais qu’il résulte d’un long et pénible travail de l’être humain sur soi-même. En effet, tous les êtres qui suivent, consciemment ou inconsciemment, une quête humanitaire et/ou spirituelle œuvrent, de fait, sur leur propre structure psychologique et mentale, agissent sur celle-ci et, lentement, progressivement, ils la transmutent.

Toutefois, celui ou celle qui, en toute conscience se décide de suivre une certaine ascèse psychique et mentale afin de changer sa nature humaine entre, sans le savoir peut-être, sur la Voie qui mène, à terme (en plusieurs vies), à l’Adeptat.

Cette transmutation tant soulignée vise les caractéristiques essentiellement animales en nous avec tous leurs corollaires de pensées, d’émotions et de comportements sociaux. Notre « égo » est dans la ligne de tir car il est fondé sur la « peur » de perdre (tout et n’importe quoi), sur notre avidité à happer ce qui nous entoure, à saisir tout ce qui autour de nous nourrit la sensation, l’émotion et l’idée que nous nous faisons de nous-même (valorisation, croissance, etc.) et qui, souvent avec violence, tend perpétuellement à construire et à consolider ce « moi ». C’est ce changement radical des composantes de l’être humain au bénéfice de valeurs altruistes, universelles et spirituelles qui mène celui-ci à l’Adeptat. Ce Chemin n’est pas facile.

2° – L’Adhésion à une Doctrine Philosophique à caractère Occulte offre les moyens de cette transmutation

Les moyens théoriques et pratiques qui permettent de réaliser la transmutation de la nature inférieure (animale) de l’homme en sa Nature Divine, encore assoupie en lui, sont :
  • la Connaissance de l’être humain et des Lois Universelles qui régissent son évolution en Conscience ;
  • l’application de cette Connaissance.
Ceci est un ensemble que la Doctrine Hermétique ou « Doctrine Secrète » a divulgué ouvertement, il y a extrêmement longtemps, puis de façon secrète. L’aspect théorique a son très pâle reflet dans les Religions (face exotérique de l’Enseignement). L’aspect pratique n’a jamais — depuis la période historiquement acceptée (trois millénaires) — été publiquement exposé : il s’agit des exercices pratiqués dans le cadre du Mahamoudra, la face ésotérique du Tantrisme de la Main Droite, de la Catharsis théurgique alexandrine, des pratiques kabbalistiques purificatrices, etc. Ce tout, venant d’Orient ou de l’Occident méditerranéen, sans oublier les rites cathartiques celtes, était autrefois recouvert du nom de « Magie Divine » ou de « Magie » (sans autre qualificatif) car, dans le concept des Anciens, ce mot, de par son étymologie, gardait immanente la référence à la Divinité. La Magie était LA Connaissance par excellence. Par son État, un Adepte possède des facultés insoupçonnées pour la majorité des hommes (vision de l’avenir, compréhension du passé, connaissance du Karma individuel — s’agissant de leurs Disciples — et du Karma planétaire, connaissance de l’action juste, etc.) ainsi que des qualités inhérentes à son État : la Sagesse (mot incompréhensible, en réalité, de notre point de vue humain), la Compassion, la Patience, etc.

L’ensemble de tous les Êtres ayant atteint le stade de l’Adeptat est ce qui est traditionnellement appelé « La Fraternité de Lumière » ou encore « La Grande Loge Blanche ».

Établie pendant des millénaires au Nord-Ouest de ce qui devint le Tibet, elle eut une antenne importante durant des siècles aussi bien dans le Nord de l’Inde, le Nord de la Chine qu’à Ceylan.

Origines de la Fraternité de Lumière

  Faire remonter l’origine de cette Instance Sublime à des millions d’années de notre ère serait attirer le sourire dédaigneux des Historiens en raison de ce qu’ils admettent communément de nos jours. Aussi, ne nous attarderons-nous pas ici sur cette ancienneté si ce n’est pour tout simplement préciser, de manière imagée et interprétable par chacun selon les normes individuellement acceptées, qu’elle « remonte à la nuit des temps »… Pour les Annales Planétaires que la Tradition Ésotérique conserve, cette Instance précède de la lointaine Atlantide[1]… Celle-ci, dans le premier aspect de sa forme — c’est-à-dire lorsqu’elle était encore un immense continent et non pas l’Île de Poséidonis à laquelle Platon et Diodore de Sicile firent référence — était à son apogée de sa Civilisation, un million d’année av. J.-C.  alors qu’une bonne partie de l’Europe était encore sous les eaux. Nous pouvons donc imaginer à quelles époques reculées il convient de situer cette origine.
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La Fraternité de Lumière, ainsi formée à cette époque d’Êtres ayant transcendé leur nature animale dans un Cycle d’Évolution antérieur au nôtre, était, à ces temps atlantes, le guide des hommes et elle était accessible à tous en tant que telle. Ceci signifie que l’état « divin » de ses Membres étaient reconnu par tous et que tous suivaient, sous cette sage houlette, les Lois Divines et cheminaient harmonieusement dans leur Cycle d’Évolution. Ainsi chacun pouvait-il approcher ces Êtres, suivre leur Enseignements — qui concernaient aussi bien la Philosophie Occulte, que l’Agronomie, la Médecine, l’Astronomie, l’Astrologie, etc. — et développer ses qualités propres. C’était aux temps où la Terre « était encore bénie »…


[1] Les cartes présentées ici sont extraites de « L’Histoire de l’Atlantide » de W.Scott-Elliot – Éd. Adyar- 1924. – Pour tout ce qui concerne l’Atlantide, voir aussi « La Doctrine Secrète » de H.P. Blavatsky – Éd. Adyar (informations données au cours des 6 volumes) ; « Le Livre de l’Atlantide » de Michel Manzi – Ed. Glomeau – 1900 ; « L’Atlantide atlantique » de Paul le Cour, Jacques d’Arès et Doru Todériciu – Ed. Atlantis – 1971 ; « The History of Atlantis » de Lewis Spence – Éd. Roder & Co. London – 1926 ; « Atlantis, the antediluvian world » de Ignatius Donnelly – Éd. de 1882 reproduite par Dover Publications Inc.

Le monde bouge…

Les Maîtres de Sagesse et l’actualité planétaire   Au XVIe siècle le monde bouge : l’Imprimerie vient donner son concours à la diffusion des idées ; les textes antiques, grecs surtout, sont découverts ; traduits en Italie, ils se mettent à circuler en Europe. On apprend le Grec ; on veut comprendre l’origine et le déroulement de la Pensée ; on s’enquiert de l’Ancienne Sagesse et surtout des Sciences (mathématiques, astronomie, médecine) des Anciens. C’est la Renaissance italienne, puis Européenne. À cet éveil, l’Église Romaine réagit brusquement : les hommes allaient apprendre cette langue (le Grec) et s’enticher d’un Platon, pis, d’un Pythagore ! Ils allaient peut-être, en cherchant bien, découvrir « la supercherie originelle » qu’elle mit lentement sur pied au cours des quatre premiers siècles de notre ère, et s’apercevoir que le Fils de Dieu — ce Christ Merveilleux dont elle usurpait l’Image pour couvrir ses mensonges et ses exactions — s’Il était « Unique » dans le rôle joué à une certaine époque de notre Histoire planétaire, était Un parmi d’Autres, chacun de nous étant aussi, en potentiel, « Fils de Dieu »… (comme Il le dit Lui-même, d’ailleurs, selon ce que rapportent les Évangiles). L’Église interdit que l’on étudiât le Grec — certainement la langue du Diable —, que l’on traduisît dans une langue parlée et comprise, l’Ancien et le Nouveau Testament ; elle fit tout pour bloquer le processus de libération de la pensée et de ce fait, de la libération des hommes et des femmes soumis à l’ignorance et à la peur des « Grands » (pauvre Jean Huss qui ne put échapper au bûcher et heureux Pic de la Mirandole qui le frôla sans y tomber !…)
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Galilée, le célèbre astronome, est forcé en 1633 d’abjurer ses découvertes devant l’Inquisition du Saint Office pour avoir émis l’idée que la terre tournait autour du Soleil…

Le monde a osé vouloir penser. Il a voulu comprendre et chercher le pourquoi et le comment des choses. Mais quelle fut et quelle est encore la cause profonde de cet acharnement du malheur et de la souffrance sur l’Humanité ?

Le Karma planétaire

Les Maîtres de Sagesse et l’actualité planétaire

Cette rétribution a toujours lié l’Humanité à des conditions de vie déplorables et malgré le soutien et l’inspiration invisible des Adeptes, celles-ci ne changeaient que lentement. Les Maîtres de Sagesse, après qu’ils se furent retirés du regard des hommes, sauvegardèrent la Connaissance Universelle au Tibet. Cette Confrérie Himalayenne a toujours veillé, depuis « la nuit des temps » sur nous, bien que cette sollicitude ait toujours rencontré les sempiternels obstacles dus à la présence des « Frères de l’Ombre[1] » et à la nature humaine : orgueil, violence, goût du pouvoir, rapines, viols, mise en avant de notre petit « égo », etc.
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Le Maître — Toile de Nicolas Roerich

Les Adeptes ont toujours œuvré — la plupart du Temps silencieusement et sans s’annoncer comme Tels — au profit de l’Humanité mais leur action a été — et est — soumise, à la Loi du Karma, c’est à dire au rythme dicté, en réalité, par le « paiement progressif de la dette ».

Toute l’histoire de la misère humaine, aussi loin que peut remonter son appréhension, est le récit de ce règlement.

C’est de ce rythme que dépendent les dons, de la part des Adeptes qui :

  • Inspirent le mental de certains hommes afin qu’ils « découvrent » les Lois régissant la Matière (ce que nous appelons « la Science » et qui n’est que Science de la Matière) et progressent dans la connaissance du monde qui nous entourent (monde matériel, donc, dans un premier temps) : les progrès de la Science, le don d’une Médecine compatissante (anesthésie, antibiotiques, traitement par rayon Laser…), les technologies modernes amenant le confort matériel, etc.
  • Insufflent le courage et le bénévolat afin de consolider les valeurs fragiles et sujettes à ironie ou au dédain : l’amour d’autrui, l’effacement de la misère et de la souffrance, la justice entre les êtres en matière de travail et d’accaparement des biens de cette Terre ;
  • Envoient des Émissaires (disciples ou Adeptes mêmes) pour livrer des parcelles de la Connaissance des Plans Invisibles et des Lois régissant ceux-ci (ce sont les Sciences Occultes, cette Science Hermétique si décriée car d’un abord difficile).

[1] Les Frères de l’Ombre : les magiciens noirs de l’Ancienne Atlantide ainsi que tous les êtres humains qui n’ont pu « remonter » vers l’Esprit et qui ont donc définitivement perdu leur Âme (Atma-Bouddhi-Manas). Voir les informations données à ce sujet et disséminées dans les écrits de H.P. Blavatsky et de A.A Bailey. Voir aussi « Les Lettres des Mahatmas » (Éd. Adyar) où ils sont nommés « Dougpas ». Voir également « Frabato le Magicien » de Franz Bardon (Éd. Moryason) et le dernier chapitre ainsi que l’Appendice I de « La Lumière sur le Royaume » d’Alexandre Moryason (Éd. Moryason).

Le retrait de la Fraternité de Lumière

A cette haute époque atlante, les biens matériels foisonnaient et tous y avaient accès ; la médecine et les connaissances technologiques étaient telles que les maladies et les souffrances étaient de beaucoup épargnées, les transports et les communications étaient bien au-dessus de ce qu’ont atteint aujourd’hui nos Sociétés Occidentales. En un mot, le monde matériel était si bien maîtrisé que les humains en vinrent à l’aimer plus que tout, au point de s’y laisser sombrer et de se détourner vers la maîtrise de soi et de la nécessité de l’évolution vers l’Esprit. Les hommes finirent par rejeter Ceux qui les guidaient et pour mieux assouvir leurs passions, ils s’adonnèrent progressivement à la quête de la domination sur autrui par tous les moyens y inclus ceux qui mettaient en œuvre à mauvais escient l’Aspect Destructeur de l’Univers : ils s’adonnèrent à la pire des magies noires qui fut. La Fraternité de Lumière dut progressivement se cacher, réellement, au sens concret de ce terme ; elle dut s’éloigner dans les montagnes et se protéger par des moyens occultes des exactions de ceux qui envahissaient les plaines. Des cataclysmes terribles frappèrent l’Atlantide, la rongeant partiellement avec un affaissement dans les eaux d’une partie de ses terres : l’un, il y a près de 800.000 ans av. J.-C., un autre, il y a environ 200.000 ans ; ce fut à partir de ce dernier que, fendu en deux et largement englouti, l’ancien et immense continent atlante (voir carte précédente), devint deux continents, plus petits, connus sous les noms de Routa et Daitya.
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L’Atlantide, il y a près de 800.000 ans av. J.-C.
Puis vinrent deux autres catastrophes qui la disloquèrent complètement: l’une vers 80.000 av. J.C. qui vit l’engloutissement de Routa et de Daitya pour ne laisser émerger qu’une petite parcelle (en comparaison de ce que fut l’Atlantide), mais toujours immense, appelée par les Anciens « Poséidonis » et située au large des côtes portugaises (les Açores en sont des vestiges. Quant aux Îles Canaries, elles étaient une colonie atlante).
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Poséidonis s’étendait au milieu de l’Atlantique…
Poséidonis s’étendait au milieu de l’Atlantique ; ses côtes sud atteignaient à peu près le 26° degré de latitude nord — à hauteur de la Mauritanie actuelle — et ses côtes nord, le 52° degré de latitude nord — à hauteur du sud de l’Irlande ; quant à sa largeur, elle occupait bien l’espace de 25 degrés de longitude. C’est toujours à cette Île que l’on se réfère lorsque l’on évoque l’Atlantide, oubliant quelle immensité fut la sienne au temps de « la belle époque », au temps où « les Dieux — les Membres de la Fraternité de Lumière — étaient parmi les hommes… ». À cette période ultime de l’Histoire atlante, la Fraternité s’était encore plus retirée et le Mont Pico actuel – dans les Açores – était un de ses refuges. La majorité de ses Membres était partie vers l’Asie, installée dans les hauteurs de ce qui allait devenir le Tibet, une autre partie resta longtemps en Égypte, pays que les Atlantes avaient, en leurs temps, colonisé. Enfin, survint la catastrophe finale. L’Île Poséidonis, après des convulsions de plusieurs jours, sombra en une nuit de l’an 9.564 av. J.C. Ainsi disparut « la dernière Atlantide », ivre non pas tant de ses eaux que de ses crimes, de ses ignominies et de sa perdition qui furent une insulte jamais égalée faite à la face du Ciel.

Alors, la Fraternité de Lumière disparut aussi à jamais du regard des hommes.