Le Travail des Adeptes jusqu’à la fin
du XIXe siècle

Après cette charnière historique qu’est la Renaissance en Europe, la pensée s’envole et les « Lumières » du XVIIIe siècle viennent éclairer le ciel encore noirâtre des autodafés et des reniements contraints… (pauvre Galilée !). Les mentalités changent. Les peuples bougent. Un vent nouveau souffle et va bientôt bouleverser toutes les destinées. L’action des Adeptes fut énorme tout le long du XVIIIe siècle et surtout au dernier quart de ce dernier. (voir « le Programme des Adeptes au XVIIIe siècle »). En effet, s’il fut un temps où tous les espoirs d’instaurer enfin le « bonheur du genre humain » prirent leur essor, ce fut bien en ce siècle. Et de fait, malgré l’affreux dérapage de la Révolution Française (notamment la Terreur), malgré les Guerres dites « napoléoniennes » — mais dont la cause véritable réside dans les sept coalitions (la première commence en avril 1792 alors que « Bonaparte » n’est pas encore en scène) menées par les Régimes féodaux européens, sous la houlette d’une Angleterre tremblante de peur devant l’éveil des peuples et la libération des individus — malgré toutes les résistances, le Programme des Adeptes réussit en partie par :
  • La mise à mort — qui fut lente, il est vrai, car elle a duré presque un siècle et demi après la Révolution — de l’emprise de l’Église sur la Société ;
  • Le partage du pouvoir, confisqué depuis le IXe siècle par la caste aristocratique (au moment où les titres de noblesse, originairement liés à des fonctions administratives et guerrières, devinrent héréditaires) ;
  • L’esprit « scientifique » qui éclôt et qui tend de plus en plus à découvrir le monde et l’aider de ses découvertes ;
  • Les conséquences furent énormes pour l’Humanité. La France exporta, dit-on sa Révolution. Ce fut un pas de géant car toute l’évolution du XIXe siècle est l’enfant de ces événements à la fois tragiques et prometteurs du siècle précédent.
Au XIXe siècle, les découvertes scientifiques vont bon train et en sa fin, les Adeptes opèrent ce qui fut une « Révolution » aussi, si l’on réfléchit bien au phénomène, mais que les Forces de l’Ombre (inspirant et poussant à une action destructrice les êtres humains en utilisant leurs failles mentales et psychologique) s’acharnèrent à effacer : la révélation au monde — enfin ! — de l’existence de la Confrérie des Adeptes, de cette fameuse Fraternité de Lumière qui, de Pythagore à Apollonius de Tyane, de Julien l’Apostat à Pic de la Mirandole, de Giordano Bruno à Alexandre de Caglisotro, était évoquée « sous le manteau », dans le secret des Temples Antiques puis dans le mystère des Loges Hermétiques d’Occident. Ce fut H.P. Blavatsky, Disciple de service en ce moment là, qui en paya le prix. Il est certain, en effet, que jamais depuis la fermeture des Temples d’Égypte, on ne vit en Occident s’offrir une telle Connaissance de l’Histoire de la Terre, un véritable aperçu des Annales Planétaires et un pareil exposé sur la structure de l’être humain et le Chemin, clairement défini, qu’il devait emprunter pour se libérer de sa sinistre condition. L’Orient, bien que sous une présentation très altérée — l’Hindouïsme, le Bouddhisme Exotérique, entre autres — détenait d’immenses pans de ce Savoir sacré et les Textes Védiques sont là en témoignage de ce passé. Ceci est un très rapide aperçu, exprimé en mode général, de ce qu’a pu être ce Travail.  

Buts de la Fraternité de Lumière

Lorsque la Fraternité de Lumière disparut du regard des hommes après l’engloutissement, en 9.564 av. J.-C., de ce qui restait de la Grande Atlantide [voir Le retrait de la Fraternité de Lumière], elle ne quitta pas pour autant notre planète.

Elle s’isola dans les hauteurs de ce qui devint le Tibet, gardant l’ensemble de la Connaissance de l’Univers (toutes les Sciences possibles et imaginables : Cosmogenèse ou formation de l’Univers, Anthropogenèse ou apparition de l’homme sur Terre, médecine, chimie, alchimie, magie, astrologie, astronomie, anatomie occulte de l’homme, liens théo-cosmogoniques, etc.) et laissant nombreux de ses Membres, Adeptes et Initiés (ceux qui s’acheminaient vers l’Adeptat), en divers lieux du globe.

Roerich Fire
Feu — Toile de Nicholas Roerich

Il en fut ainsi du Nord où, sous cette auguste direction, se perpétua le Savoir ou Tradition Primordiale, connu plus tard sous le nom de « Druidisme ou Tradition Celtique». Il en fut ainsi également en Égypte, en Mésopotamie et en Bactriane, cette antique Aryavarta (nord de l’Inde) ; en celles-ci la Connaissance Commune et originaire de la Mère Atlantide devint respectivement « la Tradition Ésotérique Égyptienne » ou « Doctrine du Ciel Étoilé », « la Tradition Ésotérique Chaldéenne », « la Tradition Ésotérique Prévédique » puis « Védique ». Il en fut ainsi, enfin, dans les contrées nommées plus tard amérindiennes, où la Tradition Primordiale fut longtemps sauvegardée jusqu’à ce que vinrent du Nord des peuplades (les Mayas, les Aztèques) qui assimilèrent mal celle-ci mais qui bénéficièrent de ses multiples connaissances ; mélangés à ces envahisseurs, les derniers vestiges de la Science Universelle atlante se livra, souillée et « détournée » par des sacrifices humains en certains endroits, aux Conquérants espagnols.

Mais ce fut, répétons-le, au Tibet que se préservèrent les « Annales Planétaires » contenant ce qui devint, par la nécessité des temps sombres qui prévalaient, « le secret » de nos Origines, tant cosmiques que terrestres.

En effet, l’obscurité de l’ignorance et des passions humaines régna sur Terre et la souffrance tant physique (la médecine pourvoyeuse d’anesthésie et soignant avec des rayons solaires disparut) que morale et spirituelle furent le lot de l’Humanité jusqu’à une époque encore récente, bien que, en ce qui concerne la souffrance morale et la déréliction spirituelle en Occident, cette fin de siècle ne soit pas en reste au regard du passé.

La Fraternité de Lumière n’abandonna pas l’Humanité ; bien au contraire, elle envoya régulièrement des Émissaires pour que ceux-ci pussent l’instruire, lui livrant des parcelles de ce Savoir qui fut ouvert jadis à tous.

Ces Transmissions devinrent les assises des Enseignements Ésotériques Traditionnels qui adoptèrent un nom lié au pays enseigné ; puis ces Enseignements donnèrent naissance, parfois contre leur gré, à des « religions ». Oubliant leurs origines communes (les Transmissions faites par un ou des Émissaires de la Grande Fraternité Silencieuse), les religions se combattirent mutuellement, plus pour asseoir leur domination respective sur les peuples et faire bien vivre leur caste sacerdotale que pour faire prévaloir, en toute sincérité, une croyance.

Ce fut dans ce contexte mondial obscur et c’est toujours dans un « environnement » moral et mental perturbé que la Fraternité de Lumière guida et guide encore une Humanité généralement ignorante de l’existence de Ceux Qui s’efforcent de la sauver du Chaos (la destruction, à terme, de la conscience individuelle ou « perte de l’Âme en raison du glissement dans le matérialisme et l’exacerbation des passions dévastatrices).

C’est là le But de la cette Auguste Fraternité :

  • extirper les êtres humains de leur ignorance en les éclairant progressivement sur les Vérités métaphysiques ou spirituelles et en leur donnant aussi les moyens de ce Cheminement : différentes techniques ascétiques, exercices, méditation, pratiques théurgiques l’effet de transmuter la structure individuelle, etc.
  • inspirer, lorsque le Karma collectif le permet, les découvertes si précieuses pour soulager la souffrance (anesthésie, médecine moderne), diminuer la pénibilité des modes d’existence (l’électricité et ses usages, les technologies diverses).

Il nous faut cependant être clair sur ce point essentiel qu’est la compréhension de la valeur du progrès matériel explosif que connaît le monde depuis la dernière Guerre Mondiale : si la Fraternité de Lumière, par ces découvertes scientifiques qu’elle inspire et soutient, veut améliorer les conditions de la vie humaine sur Terre, elle ne veut pas pour autant que les hommes se laissent happer, comme ils le furent aux temps atlantes, par la matérialité, la frivolité, l’irréflexion, et l’engloutissement dans la satisfaction de leurs appétits instinctuels.

C’est ainsi que la Fraternité de Lumière, au cours de chaque dernier quart de siècle, délivre un Enseignement susceptible d’aider l’Humanité, par la Connaissance, à progresser spirituellement et à se délester, donc, de ses appétits matériels.

H.P. Blavatsky précise à ce sujet :

« Pendant le dernier quart de chaque siècle, ces « Maîtres », dont j’ai parlé, font une tentative en vue de favoriser, d’une façon nette et marquante, le progrès spirituel de l’Humanité. Vers la fin de chaque siècle, vous trouverez invariablement un déversement d’énergies ou un bouleversement dans le sens de la montée dans le domaine de la Spiritualité ou, si vous préférez, du Mysticisme. À ces époques, une ou plusieurs personnes se révèlent dans le monde comme agents des Maîtres et on voit se répandre, sur une échelle plus ou moins grande, un Enseignement et une Connaissance occultes. Si vous en aviez l’envie, vous pourriez suivre la trace de ces mouvements en remontant de siècle en siècle aussi loin que s’étendent les annales historiques détaillées que vous possédez ».
[Cf. « La Clé de la Théosophie » – éd. Adyar – p. 319]

Le Travail des Adeptes aujourd’hui

Les Maîtres de Sagesse et l’actualité planétaire   Lorsque les Nazis furent vaincus en 1945, le monde se crut libre enfin de tout mal. Il se mit à reconstruire ce qui était matériellement détruit et, forts des horreurs qu’ils venaient d’affronter, les hommes et les femmes eurent des mouvements de générosité que leurs Gouvernants traduisirent par des Lois sociales importantes. « La Déclaration Universelle des Droits de l’homme » naquit dans cette mouvance bienfaisante. Dans sa naïveté, le monde crut que ce terrible fléau d’asservissement était définitivement écrasé et que l’avenir était plein de promesses altruistes et enrichissantes pour tous les peuples : la décolonisation suivit ces élans…

Mais dans l’ombre, la pieuvre palpitait. Ce mal qui consiste à mener les êtres à une totale servitude, en s’accaparant de leur travail, de leur substance et de leur pensée, au moyen d’un détournement subtil et croissant de l’énergie que sont le temps et l’argent, …ce mal là n’était pas écrasé.

Dès la fin « officielle » de la Seconde de Guerre mondiale, se mettait en place la continuation — mais sous une forme beaucoup plus acceptable et donc cachée — du plan précédent de déstructuration des êtres humains afin de les empêcher de se libérer de leur condition en s’ouvrant vers la Voie de l’Esprit. Ce plan terrible est — et a toujours été — celui des « Frères de l’Ombre ». Ces « êtres » ne sont plus des humains (ce qui justifie l’emploi des guillemets) :
  • ils sont invisibles et résident la plupart du temps dans les mondes non perceptibles par les hommes ;
  • ils ont perdu leur Âme, affirmation qui fera certainement sourire ceux qui, encore humains, suivent sans le savoir le chemin qui mène à cette pitoyable situation ;
  • ils utilisent les failles humaines (passions, goût du pouvoir, domination primaire d’autrui, accaparement des biens, etc…) pour insuffler des pensées de destruction et des émotions néfastes à des êtres humains (que ce soit le désir de posséder des richesses matérielles, de dominer autrui ou— profitant de la foi religieuse passionnelle de nombreux êtres — d’inspirer le fanatisme meurtrier au point de déclencher des guerres de religions[1]) afin que ceux-ci, en assouvissant ainsi leurs propres passions et ceux de leur caste, servent indirectement leurs intérêts (empêcher le plus possible la Spiritualisation du monde, autrement dit le « Retour de tous les êtres à un état moins matériel », ce qui est le But de l’ensemble de l’Évolution des Mondes et des Systèmes planétaires ayant atteint le même état de densité que celui dans lequel nous vivons, But que poursuit, selon la Loi Cosmique, la Confrérie des Frères de Lumière).
Que fait donc cette Confrérie Lumineuse face à ces agissements ? Que fait-elle devant le déferlement de ce Mondialisme mal utilisé, devant les déchaînements boursiers, devant le totalitarisme des Marchés ? Que fait-elle devant les intégrismes religieux et les misères accrues du Tiers Monde ? Que fait-elle devant les fatigues quotidiennes des vies en Occident, entre le travail, les transports et l’angoisse du chômage ? Existe-t-elle vraiment cette Confrérie sensée aider l’humanité qui, dans sa majorité n’en peut plus alors qu’une minorité ne perçoit dans ce jeu infernal que l’opportunité de se saisir de davantage de jouissances ? Elle agit. Depuis la dernière guerre, elle a :
  • Poursuivi son action de diffusion de la Sagesse Orientale : les textes de l’Hindouisme sont devenus accessibles à l’Occident, puis la Pratique d’un Bouddhisme réellement salvateur grâce à la venue en Europe et aux États Unis de Lamas Tibétains et l’instauration de Centres d’Initiation à la Méditation, etc ;
  • Poursuivi l’incitation à l’ouverture spirituelle par la diffusion de quantité inouïe et croissante d’ouvrages liés à la Spiritualité, à un « retour aux Sources spirituelles » des religions, à une réflexion métaphysique nouvelles ;
  • Ouvert les Portes de l’Initiation individuelle en permettant à tous ceux qui le veulent d’accéder à la Connaissance de la Tradition et à la Pratique Théurgique (de Magie Divine Purificatrice) ; ceci s’est fait — et se fait — par la publication, jamais vue auparavant, du moins en Occident, d’ouvrages traitant de ce sujet, tels les livres fabuleux de Franz Bardon, ceux de l’Ordre Hermétique de l’Aube Dorée (la « Golden Dawn »), de l’Ordre de l’Aurum Solis, etc.
  • Inspiré les Chercheurs dans le domaine de la Science et surtout en Astrophysique afin de conduire ceux-ci à une réflexion plus spirituelle sur l’Univers et en incitant des « découvertes » dans ce domaines qui sont généralement encore tues ;
  • Inspiré et soutenu les Organisations caritatives ou libératrices de systèmes de pensée pernicieuses (exemple : les Organisaitons ou Associations qui veulent ouvrir les yeux de nos contemporains sur les méfaits de l’orientation individualiste de l’Écomonie actuelle) qui agissent partout dans le monde ;
  • Mis l’humanité, pour la première fois depuis la Nuit Atlante, devant la responsabilité de ses choix :
  1. soit elle suivra la Voie menant à l’Esprit,
  2. soit elle s’adonnera à la quête de jouissances uniquement matérielles.

Autrement dit :

  1. soit elle acceptera et œuvrera selon la Loi d’Amour envers tous les êtres (ce qui aura d’incommensurables conséquences concrètes, tant au plan social, économique, juridique, religieux et ce, à l’échelle planétaire) ;
  2. soit elle continuera à ne vivre que selon ses passions égoïstes, le relâchement de ses instincts souvent très meurtriers et l’assouvissement de ses désirs de jouissances (ce qui a déjà d’incommensurables conséquences concrètes, tant au plan sociale, économique, juridique, religieux et ce, à l’échelle planétaire ; c’est le monde dans lequel nous vivons).

En bref : soit nous décidons de changer et de devenir vraiment « humain » pour avancer vers le Divin, soit nous continuons à nous rabaisser à un état que même l’animal ne connaît pas.

De ce choix que chacun de nous doit faire, maintenant, aux abords du IIIe millénaire, dans un contexte mondial qui provoque la mise au grand jour de ce que nous sommes vraiment au fond de nous-mêmes, c’est à dire de l’état d’évolution vers le Bien que nous avons atteint, dépend notre Chemin individuel futur, le sens que prendra — pour chacun de nous, selon ses choix de comportement — le parcours vers l’Évolution ou la Stagnation(ce mot, considéré selon les Sciences Hermétiques, implique une situation très, très difficile…). Choisir le Chemin de l’Évolution ne sous-entend pas le fait de suivre uniquement une Voie Spirituelle, Théurgique, etc… Si on le fait, tant mieux, mais si on ne le fait pas, cela n’est absolument pas grave. Il ne s’agit pas même pas de « croire en Dieu » ou de « ne pas croire en Dieu »… Ce n’est pas important, au fond, au regard de ce qu’exige la Loi d’Amour. Celle-ci peut être appliquée sans être soutenue par une croyance quelconque sinon dans le Bien Commun et ce sentiment là (et les actes qu’il implique) suffit à lui seul pour que soit franchi avec succès cet Examen de Passage auquel nous sommes soumis, sans le savoir peut-être, mais auquel nous préparent depuis le siècle dernier bon nombre d’ouvrages liés à la Spiritualité et à l’Ésotérisme. Cette situation revêt, en effet, aujourd’hui un caractère exceptionnel car les conditions environnantes invisibles, c’est à dire le cycle d’évolution de notre Planète et de l’Être Divin Qui la gouverne s’inscrit dans un cycle plus grand encore au plan universel. Ceci signifie que le temps imparti à une certaine amélioration des êtres humains liés à la Terre prend fin et qu’une autre étape évolutive s’ouvre pour eux : s’ils ne sont pas prêts, ou ceux qui ne sont pas prêts pour cette « remontée spirituelle», seront retirés du processus d’évolution terrestre… On peut dire que l’Horloge Cosmique a sonné l’Heure des Comptes, comme elle le fait régulièrement au cours des Temps, ce dont la mémoire humaine ne garde ni trace ni conscience. Mais cette ignorance, ce refus de notre part d’avancer et de nous transmuter, ne changeront pas le Cours des Choses.

[1] Nous relirons avec plus d’attention peut-être, au regard des récents événements survenus le 11 septembre 2001 — et de l’assassinat, le 9 septembre 2001, d’un « Frère » authentique, Ahmad Shah Massoud — les prédictions données par le Maître D.K. à A.A. Bailey dans « Extériorisation de la Hiérarchie » (Éd. Lucis) en avril-mai 1946, c’est-à-dire 55 ans avant l’amorce de leurs réalisation ; il y est notamment précisé: « L ‘humantié va vers une guerre religieuse qui fera ressembler la dernière guerre (1939-1945) à un jeu d’enfants »; les antagonismes et les haines vont affecter des populations entières et les politiciens de toutes les nations profiteront de la situation pour déclencher une guerre qui pourrait bien être la fin de l’humanité. Il n’y a pas de haines plus grandes et plus profondes que celles qui sont entretenues par la religion ».

La discrétion du travail des Adeptes

« Les Saint Germain et les Cagliostro de ce siècle, se souvenant des amères leçons tirées des humiliations et des persécutions du passé, emploient aujourd’hui une tactique différente…. »
W. Mackenzie [1]


Cette page s’adresse à l’Occidental car en Orient, non seulement les Adeptes sont reconnus, acceptés, loués et vénérés, mais les Orientaux ont l’habitude d’approcher des Êtres spirituellement très développés ; ils ne s’attachent pas à leur apparence (parfois négligée) mais recherchent plutôt, sinon leur Enseignement, du moins leur Bénédiction.

L’Occidental intéressé par tout ce qui concerne les Adeptes se demande, en toute légitimité, pourquoi Ceux-ci ne se manifestent pas en tant que Tels au public, à tous les êtres humains. Et de fait, puisque le but des Maîtres est d’aider l’Humanité, pourquoi restent-ils hors de la portée de cette dernière ?

Groupe 2

La réponse, quelque peu elliptique, est que, compte tenu de la psychologie et du mode de penser actuel des hommes, l’Adepte ne serait d’aucune aide pour quiconque car Il ne serait ni reconnu ni accepté comme Tel ; de plus, ce qu’il demanderait à celui qui éventuellement souhaiterait être aidé paraîtrait sinon inacceptable du moins incongru tant les valeurs humaines diffèrent des siennes.

En fait, faire des « miracles » et délivrer un Enseignement Métaphysique lié aux Vérités Occultes pour le bien fondamental des êtres humains (ce bien étant le plus essentiel, le seul bien qui puisse être fait, en vérité : lui donner les clés de son Évolution hors de ce monde de matière) n’a jamais rien valu de bon à Ceux Qui s’y risquèrent… Gautama le Bouddha ne fut pas accueilli dans l’Inde qui Le vit naître, Pythagore de Samos dut fuir Crotone pour éviter de périr dans les flammes, et Jésus, qui porta le Christ au monde, fut crucifié….

Nous, êtres humains, n’avons pas la capacité suffisante pour :

  • reconnaître un Adepte lorsqu’Il s’affirme comme Tel (encore faut-il, pour ce faire, qu’Il se mêle ordinairement à nous et qu’Il fasse cette affirmation) ; aveugles et insensibles la plupart du temps à sa vibration, nous passons à côté de Lui sans Le « voir » ;
  • lorsqu’Il ne dit pas grand chose de Lui-même mais qu’Il laisse paraître « un peu » de ce qu’Il est vraiment, nous nous empressons de renier cet État, pour le ravaler à notre niveau en cherchant en Lui ce qu’il peut avoir d’humain (sa façon de manger, de se vêtir, une ride par-ci, un bouton mal cousu par-là, etc.) ;
  • lorsqu’Il accomplit des « prodiges » pour nous aider, nous les constatons en émettant aussitôt les doutes sur ceux-ci (nous pensons qu’une supercherie se cache quelque part) que notre bel intellect, marqué par le scientisme et un siècle et demi de positivisme, ne manque pas d’entacher.

Pourquoi avons-nous généralement pareille réaction ? Parce que :

  • nos sens subtils (notre vision des mondes ou plans immatériels, notre intuition, etc.) ne sont pas développés car notre évolution spirituelle est encore très défaillante ;
  • nous avons les défauts — ou une structure psychologique et mentale — qui tendent à salir ou du moins à altérer notre appréhension de ces Êtres : nous rechercherons immédiatement leurs défauts et tout ce qui pourrait amoindrir leur grandeur au bénéfice de la valorisation de notre propre « égo » ;
  • notre subconscient, porteur d’énergies négatives et destructrices, s’oppose, en fait à la transmutation qu’exigera la présence même de l’Adepte ; il se cabrera en animal qu’il est et nous-même, nous ne saurons pas d’où vient ce malaise ou ce rejet que nous pourrions ressentir à Son Approche ou simplement à son Enseignement.

Dans cet ordre d’idée, nous avons précisé dans une autre page de ce Site (voir « Le Programme des Adeptes ») que lorsque la Confrérie secrète d’Adeptes délivrait un Enseignement susceptible d’aider l’Humanité — afin que par cette Connaissance, celle-ci puisse progresser spirituellement et se délester, donc, de ses appétits matériels — non seulement le Message était refusé mais que la plupart du temps, l’Émissaire — c’est-à-dire le Disciple, porteur de ce Message et exposé de ce fait aux hommes — était mis en pièces… En fait, le Subconscient collectif ne veut pas se vider, il refuse d’être transmuté ; il déchaîne alors ses colères pour anéantir tous les efforts des Adeptes pour éclairer l’humanité.

Aussi, sommes-nous tentés de dire qu’au regard de l’Histoire, Maîtres et Disciples essaient de limiter les dégâts et ce, non pas pour leur propre confort mais pour l’efficacité de leur travail. Ils tentent de préserver celui-ci de la souillure qu’inexorablement — compte tenu des forces en présence sur notre planète — sera lancée sur lui.

L’action de ces Grands Êtres, dans son aspect occulte, exige, pour une efficacité soutenue, certaines conditions liées à l’environnement géographique sinon géologique que les hautes montagnes offrent :

  • l’altitude permet un usage exceptionnellement efficient de la Force appelée Kundalini ;
  • la pureté de l’air et la raréfaction de l’oxygène agissent sur le flux du feu mental et sur la puissance du souffle, tous deux étant des facteurs très importants d’une action sur les plans ou mondes subtils ;
  • la qualité de l’électromagnétisme ambiant, relativement pur — infiniment plus pur au regard de celui qui prévaut dans les grandes villes et dans les vallées en général — favorise une action efficace.

C’est pourquoi, loin de la présence humaine, porteuse d’une perturbation que nous devinons sans difficulté, plongés dans un environnement élémental allégé et revigorant, les Adeptes peuvent œuvrer dans le silence, en retrait des hommes mais pour le plus grand Bien de ces derniers.


[1] « Royal Maconic Enyclopaedia ».

Sexualité et Adeptat

 
alchimie
Nos temps modernes font une grande place à la sexualité et, compte tenu du mutisme hypocrite qui régnait dans les siècles précédents — excepté au XVIIIe siècle et encore, cette exception ne bénéficiait qu’à une élite trouvant dans une sexualité libre l’expression d’une contestation globale du système politique et sociale d’alors, dominé par l’Église — il nous paraît opportun d’aborder ce sujet dans le développement d’un thème aussi étrange que peut sembler le phénomène de l’Adeptat. De plus, eu égard aux changements des mentalités occidentales, en cette fin de siècle et en ce début du IIIe millénaire, quant au concept de féminité et au statut des femmes dans la Société, il est pertinent également — du moins cela nous paraît ainsi — de considérer ou plutôt de reconsidérer brièvement cette question au regard de l’Ésotérisme en général et de  l’Adeptat en particulier.

Une antinomie enracinée dans l’inconscient humain

  L’expression « la sexualité des Adeptes » recèle, en réalité, une profonde antinomie et le titre de cette page peut donc faire sourire ou étonner. En effet, s’agissant des Adeptes ou plus généralement des personnes ayant voué leur vie à une Quête spirituelle, la relation établie entre ces deux mots choque. En réfléchissant, nous croyons expliquer l’acceptation de cette antinomie par la rémanence de la culture judéo-chrétienne dans notre inconscient, culture qui ne tolère ce type de pratique chez ces êtres dédiés à la Transcendance. Mais ce rejet de la corrélation « sexualité-Adeptat » ou « sexualité-spiritualité » n’est pas le seul fait de l’Occident. L’Orient aussi, dans ses injonctions et ses pratiques spirituelles, souligne l’inadéquation entre une vie sexuelle « épanouie » (dans le sens que nous donnons aujourd’hui en Occident à ce qualificatif) et les cheminements spirituels, notamment celui, le plus difficile d’entre tous, qui mène à l’Adeptat (voir « La Voie de l’Adeptat »).

En fait, l’inconscient porte inscrit en lui une ancienne norme, lointaine et oubliée, tant les millénaires l’ont enfouie dans la psyché humaine.

La notion métaphysique de « Chute »

 

Adam & Eve Adam et Eve chassés du Paradis (Masaccio – 1427)

Il s’agit de ce que aussi bien la Tradition Ésotérique que les religions appellent « la Chute ».
  • pour les Religions, « la Chute » se réfère à l’union sexuelle de l’homme et de la femme et qualifie cet acte de « mauvais », voyant en lui « les origines du mal » ; bien entendu, elles accusent les femmes d’être des « séductrices » et entraînant donc les hommes à faillir, oubliant la violence instinctuelle que portent les hommes en eux et voulant ainsi déculpabiliser ces derniers de la pression qu’ils exercent sur leurs compagnes ;
  • pour la Tradition, qui a une Connaissance approfondie du grand processus de l’évolution humaine, remontant ainsi à la nuit des temps, « la Chute » n’est que l’événement qui se produisit y à très longtemps[1] lorsque l’humanité, initialement androgyne, fut divisé en deux sexes, procédé qui permit « la densification » du corps ou « double » éthérique qui se concrétisa dans la forme physique dense qui est la nôtre depuis lors[2]. Tous les Mythes se réfèrent à cette période androgyne.
Considérée ainsi, selon la Tradition, « la Chute » — appelée « la première chute » — ne recèle aucun concept avilissant ou dégradant ; il s’agit d’un procédé menant à la densification voulue par les Lois Universelles agissant à un certain point atteint par le développement de notre système planétaire.[3] Toutefois les abus dans la pratique de cette union sexuelle, effectuée « hors saison » et donc sans intention de la simple procréation, amena ce qui est appelé « la deuxième chute ».

[1] Il y 18 millions d’années lorsque l’Humanité était dans sa Troisième Phase raciale (ou 3e Grande Race — ou Race Lémurienne) laquelle, aux trois quarts de son parcours, n’était pas encore pourvue de corps physique dense comme le sont les nôtres aujourd’hui (ce qui explique que « l’homme n’est pas encore apparu sur Terre » à cette époque au regard de la Science occidentale.

[2] De grands changements marquèrent le corps humain au cours de ces millions d’années…

[3] Il s’agit de la 4e Ronde — ou Circuit opéré par la Vie (donnant les êtres humains) dans ce système terrestre ou Chaîne Terrestre — sur le Globe terrestre dense (« 4e Globe » de cette Chaîne).

Conséquences de la « Deuxième Chute »

 
Cercle des amours Le Cercle des Amours (Rodin)
Les conséquences d’une sexualité intense provoque une densification des sens, c’est-à-dire une fréquence vibratoire dans les trois types de substances subtiles — invisibles — composant notre triple structure dense : notre double éthérique, notre psychisme et notre mental. Cet alourdissement des substances est non seulement un véritable obstacle à l’éveil des sens spirituels mais conduit, à terme (par des excès multiples), à une diminution progressive de la possibilité d’Éveil de la Conscience Supérieure, notre « Moi Profond », Dieu en Nous, notre « Atma-Bouddhi-Haut Manas ».

Cette ultime conséquence est, nous le comprenons aisément, l’opposé du Chemin de l’Évolution spirituelle, le contraire absolu de la Transcendance par le « retour à l’Esprit ».

Il est donc patent que si toute vie dédiée à la Spiritualité exige une ascèse (progressive et contrôlée afin de ne pas porter préjudice à la santé physique, psychique et mentale du Chercheur) — ou du moins un contrôle de la sexualité — la Voie de l’Adeptat, renforce cette exigence et qu’enfin, l’état d’Adepte se fonde sur une non-sexualité.

La notion de « non–sexualité »

  Cette notion signifie simplement que l’Adepte n’est plus soumis à l’attraction électromagnétique vitale ou animale qui se déclenche habituellement entre deux personnes de sexe opposés. Il n’est, soumis, d’ailleurs, à aucune attraction de ce type et envers qui que ce soit. Ceci s’explique par la transmutation totale de la nature de son énergie vitale : celle-ci ne contient plus une seule parcelle d’animalité. Par conséquent, aucune frustration perturbatrice, aucun trouble émotif engendré par une attirance quelconque, aucune pensée liée à ce type de relation, ne viennent troubler son mode d’être et donc son comportement. Étant libéré de ce qui constitue chez l’être encore « humain » une chaîne de nature animale, il n’est en aucun point troublé par la présence d’une personne de sexe opposé :
  • S’Il a un corps d’homme, Il peut enseigner à une femme ou à des femmes, en toute quiétude, dans une relation claire de Maître à disciple, sans qu’un désir amoureux (même non exprimé) et un certain vampirisme (souvent inconscient de la part de Gourous encore « humains » entourés de femmes) n’interfèrent dans la relation.
  • Si cet Adepte a un corps physique féminin, Elle peut enseigner à un homme ou à des hommes, en toute quiétude, dans une relation claire de Maître à disciple, sans qu’un désir amoureux (même non exprimé) et des tentatives de séduction (même imperceptibles) n’interfèrent dans la relation.

La notion de « non-sexualité » n’implique donc pas une ascèse frustrante mais une libération de ce qui fait qu’un être reste encore « humain » et n’est pas devenu « divin » (l’état d’Adepte).

Mariage et Adeptat

  La non-sexualité de l’Adepte n’implique pas que Celui-ci ne puisse pas assumer une relation sexuelle contrôlée, c’est-à-dire effectuée dans le but de procréer parce que la naissance d’un être est prévue dans sa Mission. À titre d’exemple, nous avons le Grand Marpa, dit le Traducteur, ayant atteint l’État sublime de l’Adeptat, qui était marié à une autre Adepte, Dakmema ; Marpa fut le Maître du célèbre et non moins Grand Milarepa lequel vécut dans le célibat le plus complet et enseigna le Dharma à de nombreux disciple. L’Adepte Franz Bardon fut marié aussi.

Toutefois, le mariage, tel que nous le considérons d’un point de vue humain (fondé sur une sexualité pratiquée à des fins hédonistes et non pas uniquement à des fins procréatrices) n’est pas le fait des Adeptes.

C’est plutôt le célibat ou alors une abstinence sexuelle dans le cadre du mariage qui est leur mode de vie habituel, même si la vie commune se poursuit (l’Adepte aide occultement, par des exercices de respirations appropriées son conjoint s’il (ou elle) n’a pas la même évolution spirituelle que lui (ou qu’Elle) de manière à ce que soient recyclées ses énergies et qu’il ou elle ne soit donc pas perturbé (e), frustré (e), par ce type de relation).