H.P. Blavatsky et la révélation au monde de l’existence des Adeptes

  Les Adeptes auxquels se référait sans cesse Madame Blavatsky laissèrent d’eux un portrait peint par Hermann Schmiechen en juin 1884 avec l’aide subtile, à ce que dit le Colonel Olcott, du Maître Morya lui-même qui, invisible pour l’assistance, se tint derrière l’artiste en vue de l’inspirer. Lorsque Madame Blavatsky vit ces portraits, elle en acclama la ressemblance et la tonalité générale de grandeur qui s’en dégageait et qu’elle reconnaissait.
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Ces portraits révèlent des personnalités marquantes, certes, portant barbe et cheveux longs à l’instar, serait-on tenté de comparer, des Mages Naldjorpas tels que les rencontra, cinquante ans plus tard au Tibet, Alexandra David Néel. Le Mahatma Morya porte le fekkar radjpoute sur la tête, blanc cassé sur la toile peinte ; il était aussi souvent de couleur avec des rayures… C’est ce que raconte le Colonel Olcott qui eut la stupeur de voir, un soir très tard, alors qu’il veillait dans son appartement new-yorkais, apparaître de manière tangible et indiscutable, le Maître, de toute sa hauteur, vêtu de blanc et portant un fekkar rayé ; le Maître lui laissa, de façon très concrète, cette coiffe en gage d’intense affection et le Colonel Olcott la garda toujours et la mit souvent dans les moments pénibles de sa vie pour conjurer les maux que ses contemporains ne manquèrent pas de lui infliger. (H.S. Olcott, « Old Diary Leaves », tome 1). Comment « classer » les Maîtres ? À quelles catégories de Mystiques — Mages orientaux officiellement reconnus au Tibet — appartenaient-Ils ? La vérité est que, dépassant toute nécessité de pareille appartenance, les Instructeurs de Madame Blavatsky furent — et le sont toujours — tout simplement des Adeptes de si haut rang, ayant atteint un degré de développement de la Conscience si élevé, qu’Ils bénéficièrent d’une vie parfaitement autonome et hors norme au regard des autres Mystiques proches. Ils pouvaient se déplacer, aller et venir du Japon en Chine comme le fit le Maître Kout Houmi (Cf. Lettres des Mahatmas) ou en Angleterre (rencontre d’H.P.B. avec son Maître à Londres en 1851) et en sillonnant les Indes comme le fit le Maître Morya (décrit sous le nom de Gulab Sing au sein de l’ouvrage « Dans les cavernes et jungles de l’Hindoustan » d’H.P.B. Éd. Adyar). Dans une lettre datée du 2 octobre 1881, H.P.B. écrit à Miss Billings « Maintenant, Morya vit généralement avec Kout Houmi dont la maison est située vers les montagnes de Kara Korum en dessous du Ladakh qui se trouvent dans le Petit Tibet qui appartient maintenant au Cachemire. C’est une vaste bâtisse de bois, construite comme une pagode chinoise…  ». Cette lettre laisse entendre, qu’auparavant, avant 1881, dans les années 1861-1867, le Maître résidait ailleurs. Cette résidence de 1881 au Ladakh ne semble pas fixe, car d’une part les deux Maîtres voyagent et, d’autres part, Ils paraissent faire de fréquents et longs séjours à Lhassa ou à Shigatsé[1] au Tibet ainsi que les « Lettres des Mahatmas » le laissent paraître.
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Le monastère de Tashilumpo à Shigatsé (Tibet)
Il est clair qu’Ils faisaient partie avec la Hiérarchie spirituelle la plus haute du Tibet et ne se soumirent qu’au plus Grand des Adeptes, « le Chohan » ou « Maha-chohan » pour l’accomplissement d’un travail d’envergure planétaire. La révélation au monde de l’existence d’Êtres à la Spiritualité si élevée et si « efficace »  fut donc le fait de H.P. Blavastky.

[1] Dans la ville de Shigatse, la seconde ville du Tibet, se trouve le monastère de Tashilumpo. C’est dans ce monastère que vit le Panchen Lama, second personnage de la hiérarchie des bouddhistes Gelugpa, après le Dalai Lama. Le Xe Panchen Lama est mort en 1989, et un scandale a entouré la désignation de sa réincarnation. Ce sont les autorités chinoises qui ont choisi le nouveau Panchen Lama, parmi quelques enfants sélectionnés selon la tradition tibétaine. Le candidat choisi par le Dalai Lama en exil en Inde a été arrêté et se trouve maintenant en prison à Beijing avec sa famille, ce qui en fait le plus jeune prisonnier politique du monde. Le monastère de Tashilumpo reste pourtant populaire parmi les Tibétains qui continuent à y venir en pèlerinage. Il abrite les tombes des Panchen Lamas, magnifiques chortens décorés d’or et de pierres précieuses, ainsi qu’une statue de Bouddha Maitreya haute de 26 mètres

« Channeling », « messages captés »

A la suite de H.P. Blavatsky, A. A. Bailey fut en contact avec le Maître Djwal Kool. Depuis lors, il est vrai que, technique de « channeling » mise à toute épreuve, la notion d’Adeptes a fait florès et de multiples Associations, Groupements, etc. pensent, prétendent, se veulent… en contact avec les Maîtres. Et pourquoi pas ? Les Adeptes vivent ; pas toujours dans le même corps physique que celui qu’Ils avaient au XIXe siècle, mais Ils sont bel et bien présents et par-dessus tout libres de contacter qui Ils veulent… Les contacts avec Eux, ainsi clamés, sont invérifiables, du point de vue de l’appréhension mentale actuelle. Seul le contenu des messages captés peut être révélateur — au regard de la Doctrine Hermétique et de l’expérience occulte — d’une certaine authenticité. Il convient donc de détecter le message « véritable » parmi les « sublimes platitudes » qui sont attribuées aux Adeptes.

Contacts avec les Adeptes

  Les Maîtres de Sagesse sont libres d’entrer en contact avec qui Ils veulent. Lorsqu’Ils le font, généralement un « travail » très intense est attendu de celui ou celle qui bénéficie de cette communication. Toutefois, le plus souvent, Ils inspirent « un travail » au profit de l’Humanité — et ce, dans quelque secteur de la vie que ce soit, donc, pas nécessairement dans le domaine de l’Ésotérisme —  sans que la personne contactée ait vraiment conscience de ce fait ; d’ailleurs celle-ci peut ne pas être sensible et ouvertes aux mondes spirituels mais avoir des qualités de cœur suffisantes pour devenir un agent du Bien ; elle peut aussi avoir des qualités intellectuelles telles que ses découvertes scientifiques, ainsi inspirées, seront utiles au genre humain. Cette personne, ainsi « inspirée », a soudain une idée très nette d’une voie d’action qui s’ouvre à elle, les possibilités lui sont présentées avec plus ou moins de facilité, elle croit avoir trouvé elle-même le sens de sa vie, etc. ; si elle est ouverte à la Spiritualité, elle ressentira une grande « protection » sur elle (elle dira « Dieu me protège », par exemple) ; si elle ne l’est pas, elle se sentira sure d’elle, etc. Le meilleur moyen d’attirer l’attention des Adeptes est d’œuvrer personnellement au Bien commun — chacun dans le secteur d’activité qui est le sien — et à l’amélioration croissante de soi-même par une remise en question constante et un désir profond d’acquérir une plus grande Conscience.