Commentaires de Rawn Clark
Sur les degrés 5 à 10 du Tome 1
de Franz Bardon
Note concernant la traduction: Rawn utilise les abréviations
IIH, PME et KTQ pour nommer les livres de Bardon. Ces abréviations
correspondant aux titres de ces livres en version anglaise, j'ai pensé
que cela n'avait pas trop de sens de les conserver dans la traduction
française des commentaires de Rawn, les lecteurs francophones n'ayant
pas forcément connaissance des titres en anglais. J'ai donc opté
pour les abréviations CVIM ( Le Chemin de la Véritable Initiation Magique
) et CVK ( La Clé de la Véritable Kabbale ), PME restant PME. ( La Pratique
de la Magie Evocatoire )
Aussi, j'ai repris, autant que possible, les expressions utilisées
dans la version française de CVIM, notamment en ce qui concerne les
titres des paragraphes.
Introduction
A quelques reprises, on m'a demandé d'écrire une sorte de guide pour
l'étudiant de CVIM de Franz Bardon. Chaque fois, je répondais
par quelque chose comme « Je ne vois pas ce que je pourrais ajouter. »
Et, pendant des années, j'ai maintenu cette opinion ; mais l'expérience
que j'ai acquise en participant à un forum Internet sur l'œuvre de Bardon
m'a amené à reconsidérer la question. Ainsi, lorsque l'on m'a
demandé de réécrire la FAQ Franz Bardon publiée sur un site fréquenté,
j'ai consenti a écrire quelques petites choses sur les quatre premiers
degrés de CVIM. Au début, j'étais bien loin de me douter que j'avais
autant de choses à dire! Accro au travail comme je suis, j'ai fini par
écrire pas moins de 37 pages entières de commentaires et réponses aux
questions posées. Et même avec ça, on pourrait encore en écrire
des centaines de plus.
Bien faire comprendre les choses, présenter les concepts de manière
à ce que le lecteur puisse les saisir facilement, est la responsabilité
de l'auteur. Mais la responsabilité de l'auteur s'arrête là ;
celle du lecteur est de comprendre. Et c'est au lecteur, qui ne
saisit pas bien ce que l'auteur veut dire, de faire les efforts pour
trouver. C'est vraiment là une lacune de l'écrit: il n'y a aucune
chance de dialogue ou de soumettre vos questions à l'auteur pour clarification.
Ainsi, beaucoup d'écrits restent mal compris par beaucoup, ou au moins,
ne sont que partiellement compris.
Dans le cas des livres de Franz Bardon, ceci est causé par le fait
que, tels qu'il les a écrits, il s'est mis dans la perspective de l'étudiant
qui s'implique vraiment dans le travail proposé. Par exemple,
lorsqu'il décrit les exercices du Degré Cinq, il dit des choses que
seul l'élève qui a fait le travail des Degrés Un, Deux, Trois et Quatre
peut comprendre. Ainsi, l'élève qui se trouve à mi-chemin du Degré
Deux, ou celui qui lit CVIM pour la première fois et n'a pas encore
commencé à travailler, comprendra ce que Bardon a écrit sur le Degré
Cinq de manière moins complète que quelqu'un qui aura terminé le travail
du Degré Quatre.
C'était exactement mon cas et, en avançant dans les Degrés, je me suis
souvent surpris à réaliser que j'avais initialement, à la seule lecture
du texte, mal compris des choses qui ont ensuite pris tout leur sens
du fait du travail que j'avais fourni et qui m'avait amené à cette étape
du chemin. C'est cette pensée qui m'a donné la raison de continuer
mon commentaire sur CVIM au-delà du Degré Quatre, limite que je m'étais
initialement fixé.
Je crois fermement que quiconque a progressé dans CVIM jusqu'au début
du Degré Cinq n'a aucun besoin de conseil extérieur. L'élève du
Degré Cinq aura maîtrisé les techniques les plus élémentaires sur lesquelles
le reste du cours est construit. De plus, l'élève aura acquis
la capacité de résoudre ses interrogations par lui-même et aura, par
nécessité, aiguisé ce don à la précision d'une lame de rasoir.
A ce niveau, CVIM devient beaucoup plus facile pour l'élève.
Ce niveau, rendu typique par la capacité de l'élève à s'interroger
intérieurement et à chercher les réponses par sa propre expérimentation,
est une étape nécessaire du chemin de l'initiation. Lorsque que
vous parcourez le chemin de l'initiation, la responsabilité de votre
progrès vous incombe de plus en plus. La curiosité et l'inventivité
sont toutes deux des alliées importantes de l'étudiant en Magie et il
y a certaines étapes où ce sera tout ce dont vous disposerez pour travailler.
J'ai essayé de trouver un équilibre entre donner à ce fait l'intérêt
qu'il mérite et tenter de mon mieux d'éviter d'encourager ceux qui veulent
courir alors qu'ils ne savent pas encore marcher.
Pour CVIM, j'ai fait un compromis entre ces deux choses :
- Premièrement, j'ai limité mes commentaires et suggestions pratiques
à la partie "Théorie" et aux exercices des Degrés Un à Quatre.
- Deuxièmement, sur les Degrés Cinq à Dix, j'ai écrit un commentaire
qui traite des quelques points où, du point de vue immédiat de l'élève,
le style de Bardon interfère dans la compréhension du lecteur non
préparé. Je ne proposerai pas de conseils pratiques pour ces
derniers Degrés autrement que par correspondance privée ou conversation
avec des élèves pratiquant spécifiquement ces Degrés. Il en
est de même pour les second et troisième livres de Bardon, PME et
CVK. Je dois ajouter que, de toute manière, je ne m'attends
pas à ce que l'on me pose de telles questions. Tous ceux que
je connais et qui en sont à ces niveaux de l'initiation n'ont pas
besoin des conseils d'une tierce personne, par conséquent ils ne posent
pas de questions.
Mon sens rationnel mis à part, je crains vraiment que ceux qui lisent
CVIM, ou qui regardent d'avance les Degrés suivants, se feront une mauvaise
idée de ce que tout cela signifie. Dans de nombreux passages de
CVIM, Bardon fait appel à des métaphores qui ne peuvent être comprises
que lorsque vous savez déjà tout ce qui compose cette métaphore en premier
lieu. Il est difficile pour le lecteur de faire les liens subtils
entre ce qui est appris dans un Degré et ce qui est appliqué d'une façon
nouvelle dans le suivant.
Mon inquiétude est spécialement aiguë lorsqu'il s'agit de PME et CVK.
Bien trop souvent, j'ai rencontré des élèves qui se procuraient PME
et voulaient tout de suite commencer les évocations en ignorant totalement
les mises en garde ( répétées ) de Bardon sur la nécessité d'avoir d'abord
atteint le Degré Huit de CVIM ( ou son équivalent par d'autres moyens
) avant de commencer le travail de PME ou CVK. Il est aisé de
penser que, par la simple lecture de ces deux livres, l'on puisse faire
l'impasse sur les niveaux requis mentionnés par Bardon, mais la réalité
est toute autre et l'avertissement de Bardon est tout à fait justifié.
Ce type de malentendu sur PME est, selon moi, du au manque de bases
en Magie authentique et à l'incapacité, qui en résulte, à véritablement
comprendre la signification profonde de ce qui est dit. Ceci est
tout à fait naturel et que je ne dis cela que dans l'intention de mentionner
un état de fait contre lequel on doit lutter ouvertement, et non comme
une critique.
Pour cette raison avant toute autre, j'essaierai, par mes propres commentaires,
d'aider le lecteur à devenir au moins conscient des passages pour lesquels
ils représentent un additif important pour leur compréhension de l'idée
profonde de l'auteur. Que mes commentaires apportent ou non à votre
compréhension de CVIM n'est pas de mon ressort -- tout ce que je peux
promettre, c'est que je ferai de mon mieux.
Je vous demande, lorsque vous lirez mes commentaires, de le faire en
gardant à l'esprit cette pensée: « L'expérience est le seul vrai
professeur ». Même si un millier de Sages utilisaient un milliard
de mots pour vous expliquer les Mystères, vous n'en comprendriez pas
l'entière portée tant que vous n'aurez pas vous-même accédé à ce qu'il
y a derrière le Voile. Mais ne vous laissez jamais dissuader de
faire de votre mieux pour pénétrer ce Voile -- ce n'est que du
voilage, comme on dit. Plus loin vous avancerez, meilleure sera
votre compréhension; et plus profonde sera votre compréhension, plus
profondément vous entrerez dans les Mystères. Restez flexible
dans vos conclusions afin de toujours pouvoir les refaçonner.
Soyez toujours prêt à approfondir votre compréhension -- l'obstacle
principal est de s'accrocher trop rigidement à nos conclusions.
Adoptez vos propres conclusions et non celles d'un autre. Ceci
est particulièrement vrai car tout ce que je peux vous apporter ici,
ce ne sont que mes conclusions et il se peut que les vôtres soient fort
différentes des miennes. Le meilleur que j'espère est que la lecture
de quelques de mes conclusions vous inspirera à rechercher et à développer
les vôtres.
© Rawn Clark & Frabato.Org
Traduction : Beryl
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