« Pendant le dernier quart de chaque siècle, ces « Maîtres », dont j’ai parlé, font une tentative en vue de favoriser, d’une façon nette et marquante, le progrès spirituel de l’Humanité. Vers la fin de chaque siècle, vous trouverez invariablement un déversement d’énergies ou un bouleversement dans le sens de la montée dans le domaine de la Spiritualité ou, si vous préférez, du Mysticisme. A ces époques, une ou plusieurs personnes se révèlent dans le monde comme agents des Maîtres et on voit se répandre, sur une échelle plus ou moins grande, un Enseignement et une Connaissance occultes. Si vous en aviez l’envie, vous pourriez suivre la trace de ces mouvements en remontant de siècle en siècle aussi loin que s’étendent les annales historiques détaillées que vous possédez ». | ||
(Cf. « La Clé de la Théosophie » – Édition Adyar – p. 319). |
- dernier quart du XVe siècle : la Fraternité Rose+Croix, initiée par Christian Rozencreuz en Allemagne en 1459 commence à émerger en Europe ; à la même époque, Paracelse — Kabbaliste, Alchimiste, etc. — évite le bûcher et fonde la véritable médecine.
- dernier quart du XVIe siècle : l’Europe des Hermétistes continue de s’organiser clandestinement et Giordano Bruno enseigne publiquement le Platonisme, réhabilite le Paganisme Antique et sa Sagesse et tente secrètement une marche armée sur Rome afin de détrôner l’imposture papale[1] ; nous savons comment il finit, emporté par les flammes du bûcher, par un sinistre jour de Février 1600, au Campo dei Fiori à Rome.
- dernier quart du XVIIIe siècle : le Comte de Saint Germain tente, en vain, d’inspirer à Louis XV des changements impératifs en matière politique (en fait le Roi fit tout ce qu’il put mais la résistance des Parlements était trop grande ; il agit néanmoins ; toutefois, la suppression de ces derniers, réussie par le « Bien-Aimé », fut anéantie par Louis XVI dès son avènement, en fait par son vieux ministre Maurepas, conservateur et responsable de nombreux déboires de ce malheureux règne). La tentative du Comte de Saint Germain restera aussi vaine auprès de Louis XVI — qu’il ne put rencontrer — que de Marie Antoinette qu’il rencontra mais qui ne le crut pas. À la même époque, soutenant ce Programme de Réformes, via les Loges Maçonniques, A. de Cagliostro tente, en vain aussi, de délivrer un Enseignement véritablement occulte à ces Loges ; dépassant les nécessités politiques du moment, sans les négliger, il essaie de montrer qu’un Savoir Ancien sous-tend toutes les Religions et que l’Égypte est, pour l’Occident, le berceau de sa Sagesse perdue. Comment tout cela finit-il ? Par une Révolution sanglante non voulue (les Réformes l’étaient) et le rejet de tout Occultisme dans la Maçonnerie… (Voir « Le Programme des Adeptes au XVIIIe siècle »).
[1] Voir l’admirable ouvrage empli de références, dont de nombreux extraits du procès-verbal du procès de G. Bruno, de Frances Yates « Giordano Bruno et la Tradition Hermétique » – Ed. Dervy-Livres.