« Elle est venue jusqu’à nous, la Connaissance de Dieu et par sa venue, mon enfant, l’ignorance sera chassée. Elle est venue jusqu’à nous, la Connaissance de la Joie et par sa venue, mon enfant, la tristesse fuira vers ceux qui ont de la place pour la recevoir » Corpus Hermeticum (XIII, 8) |
La mise à mort d’Hypatie, philosophe, mathématicienne et théurge grecque (370 à 415 ap. J.C.) Illustration de J. Augustus Knapp © Mandly P. Hall |
- Elle expliquait « les Mathématiques sacrées » ou « Science des Nombres » — et son complément indispensable, l’Astronomie — qui permettait de comprendre l’ordonnancement des Énergies et des Mondes, appelés aussi « Dieux » et de ce symbolisme vint le mot « Théogonie » : la « Genèse des Dieux ». Explicitant le monde dense dans lequel nous vivons, elle enseignait les Mathématiques « terrestres », et considérant l’action des Forces Cosmiques sur les êtres et les choses, elle s’adonnait donc aussi à l’Astrologie.
- Connaissant les propriétés cachées des trois grands règnes de la Nature et les forces du psychisme humain, elle offrait une Médecine efficace et l’anesthésie par hypnose; s’agissant d’accélérer l’évolution de la matière en opérant une mutation de l’électromagnétisme initial inhérent à celle-ci, elle permettait d’œuvrer tant sur les minéraux (transmutations métalliques), les végétaux, que sur le corps humain (absorption de certaines substances); elle divulguait ainsi les principes de l’Alchimie.
- S’attachant au « bonheur » véritable de l’homme, elle offrait à celui-ci les moyens de maîtriser en premier lieu sa propre nature et ensuite son environnement, en divulguant les deux Phases de la Magie ou Théurgie :
- La Purification ou Art de soumettre l’Électromagnétisme individuel à l’action de l’Électromagnétisme Universel afin de dénouer l’entrelacement névrotique des énergies structurant le psychisme et l’intellect et de permettre ainsi l’émergence de la Divinité en l’homme. Sont incluses entre autres dans ces techniques la concentration, la méditation ainsi que l’action du souffle, de la visualisation et de certains Sons, sur certains centres subtils de l’être humain.
- L’action sur l’environnement (guérison, matérialisation, etc.), par la mise en œuvre —via le Pouvoir du Verbe ou d’êtres subtils planétaires et de hiérarchies élémentales— de l’Électromagnétisme Universel agissant dans ses spécificités.
- En Orient, elle survécut, dans un premier temps, dans les Écoles secrètes Védiques, au Nord de l’Inde —d’où elle fut originairement divulguée— et vers lesquelles s’acheminèrent, d’Égypte, de Grèce et d’Asie Mineure, dès la fin du IIe siècle de notre ère, des manuscrits précieux que les remous de l’Histoire occidentale s’apprêtaient à détruire. » « Elle se concentra, à partir du VIIe siècle, au Tibet. Ce fut le premier Roi Bouddhiste, Song Tsen Gam-po, qui fit venir de l’Inde, à cette époque, des manuscrits inestimables et sauva donc ceux-ci de la destruction devant frapper par la suite, en Inde-même, de nombreuses traces écrites de l’Enseignement. Naropa, l’Instructeur Indien, légua, au XIIe siècle, d’autres manuscrits à Marpa le Traducteur qui les ramena au Tibet. Lorsqu’au XVe siècle, le Grand Tsong Kaparé forma le Bouddhisme Tibétain, cette Doctrine —dans toutes ses disciplines : Cosmogénèse, Anthropogénèse, Médecine, Astronomie, Astrologie, Théurgie, etc.— était déjà entièrement sauvée de l’obscurantisme qui était tombé sur le monde. Le Tibet allait préserver ainsi, dans le silence de ses Monastères inaccessibles, la Mémoire humaine. »
- En Occident : par le cours de l’Histoire, cette Connaissance Globale Antique devint éparse et s’occulta de plus en plus car son fondement le plus efficace, la Théurgie, constituait un instrument de destruction aux mains d’hommes à l’éthique peu sûre, qui avaient accès d’une façon ou d’une autre à ce Savoir particulier, — ce pouvait être la caste des prêtres elle-même. » « Ainsi, dès le XIVe siècle avant J.-C., l’accès à l’Enseignement de la Doctrine secrète dans les Temples d’Égypte devint de plus en plus difficile. Il existait, certes, et des Initiés célèbres, postérieurs à cette charnière du temps, reçurent leur formation, mais la quête de l’Initiation était devenue plus ardue et, au Ve siècle avant J.-C., même en Grèce, les Grands Mystères, Écoles de Sagesse secrètes, étaient déjà tombés, en réalité, en désuétude. Il en était de même des Écoles de Sagesse chaldéennes qui continuaient, via de nombreuses Sectes, à diffuser l’Enseignement, mais celui-ci était de plus en plus secret. »[11]
Platon |
« Cette Doctrine secrète n’est pas morte. Longtemps gardée sous le boisseau, elle fut portée pour la première fois à la connaissance du public à la fin du XIXe siècle. »
« Reprenant le Flambeau laissé officiellement pour éteint au Ve siècle, Helena Petrovna Blavatsky divulgua les deux premiers aspects de la Théosophie Éclectique tendant à réconcilier toutes les religions dans un système fondé sur des Vérités Éternelles : Cosmogénèse et Anthropogénèse, soit la formation de l’Univers et des mondes ainsi que la genèse et la structure occulte des 5 règnes de la Nature, selon les diverses phases de leur évolution respective: minéral, végétal, animal, humain et “divin” car l’accomplissement final, pour ce cycle planétaire, d’un être humain a également été décrit, techniquement, méthodiquement, scientifiquement. » « Ces mots peuvent sembler abstrus et d’aucuns ne se sentiront pas concernés par cette énumération. Pourtant, là réside le plus beau cadeau que l’Humanité ait jamais reçu depuis fort longtemps… » « Ouvrant enfin grandes les portes des Temples de Traditions diverses, Helena P. Blavatsky décrypta, en un langage adapté au monde moderne, les Symbolismes multiples sous lesquels s’était exprimée la Connaissance Unique ; révélant le fil d’or qui les unissait tous, elle offrit aux hommes les Clés de la Compréhension de l’Univers afin que ceux-ci pussent appréhender le monde dans lequel ils vivaient, savoir ce qu’ils étaient et connaître le but qu’ils devaient atteindre individuellement (par la Voie accélérée dite “Initiatique”) ou collectivement (Voie lente de l’évolution globale décrite par phase). » « L’Humanité venait de renouer avec ses Origines et avait un Devenir. L’Éternité de la Vie à conquérir par le développement de la Conscience n’était plus affaire de foi ou de dogme. Elle est le fondement même de l’Univers car telle est la Loi. » « Si Helena P. Blavatsky prononça le réquisitoire le plus solidement argumenté contre l’Église —et contre toute religion destructrice— ce ne fut pas pour ternir l’Image du Christ mais pour sauver celle-ci de l’utilisation malsaine qui en fut faite. “Les Prêtres vous ont affirmé l’existence de l’Enfer éternel auquel vous destinait une seule pauvre vie d’ignorance et donc d’erreurs; ils ont garanti leur service comme seul intermédiaire possible entre vous et votre salut, s’attachant à faire disparaître jusqu’aux traces, la Science des Mages et des anciens Hiérophantes qui avait le pouvoir de vous libérer de vos maux.” Voilà ce qu’en substance Helena P. Blavatsky écrivit. » « Ce fut cette Vérité qu’elle redéfinit sous l’ancien nom de “Théosophie” et dans ce même contexte nous détenons d’elle la synthèse la plus brillante qui fût jamais faite des Religions, des Mythes et de toutes les Écoles Philosophiques passées. L’universalité de la véritable Connaissance venait d’être démontrée. » « A l’instar des Professeurs de la Sagesse Antique, elle s’attacha à recourir sans cesse au stade atteint, dans son siècle, par la Science et l’expression de la spiritualité générale afin de restaurer à nouveau la Philosophie et l’ascèse conduisant aux Mystères. » « Cependant, en raison de la remise en cause fondamentale des anciennes structures que générait son Message (les religions et leurs églises respectives, les mouvements ésotériques occidentaux en mal d’un Judéo-Christianisme qu’ils tentaient d’ennoblir, les doctrines de l’Inde pétries dans une orthodoxie conservatrice et déviée, le spiritisme s’accrochant à des croyances malsaines, la Science engoncée dans le matérialisme, le positivisme et le mécanisme, enfin le sexisme s’exerçant à l’encontre d’une femme œuvrant dans un domaine que les hommes se sont réservé depuis toujours…), Helena Petrovna Blavatsky fut vilipendée. Mais ce rejet même plaide pour la grandeur de son travail car elle subit ainsi le sort que les hommes ont toujours réservé à ce qu’ils ne pouvaient immédiatement comprendre et qui dérangeait leur confort social, mental ou religieux. » « En conséquence, s’attarder ici sur le discrédit dont elle fut victime serait jeter sur la splendeur de l’Œuvre les vagissements de l’ignorance et l’aveuglement des passions. » “Mes livres, disait-elle d’ailleurs, ne seront compris qu’à la fin du prochain siècle.” Nous y sommes. Elle aurait pu ajouter: “Mon œuvre et ma vie elle-même, tellement liée à Ceux Qui m’envoyèrent ne seront compris que dans un siècle”. Il est vrai que son Enseignement fait bonne récolte de nos jours et que l’insolite qui a pavé sa vie est mieux à même d’être expliqué. » « Quant à aborder à présent, la problématique générée par Ceux Qui, à travers elle, délivrèrent cet Enseignement, — Ceux que l’on appela les Maîtres “de Mme Blavatsky”… —, “l’art d’agréer” vaut mieux que celui de “convaincre”. C’est pourquoi il appartient à chacun de forger ses propres convictions au regard de ce qu’il aura saisi du Message. » « En vérité, pour appréhender ces Grands Êtres, les critères de jugement de notre mental actuel ne suffisent pas car Ils ne sont perçus qu’à travers un certain battement du cœur et la transparence de l’esprit. Nous Leur devons, néanmoins, la charité d’avoir placé sous les yeux des hommes la Réalité Sublime de l’Adeptat, s’exposant ainsi Eux-mêmes à l’incompréhension du plus grand nombre pour le bénéfice du plus petit. » « Cependant, des Écoles ont fleuri en faisant appel, à juste titre, aux “Maîtres”, Ceux-là – mêmes qu’Helena. P. Blavatsky révéla au monde. Et en ces jours de mutations profondes, il semble que la notion de “Fraternité Transhimalayenne” devienne, pour un grand nombre, l’Espoir de renouer avec le Courant de Vie. » « A défaut de cette perception subtile, il est regrettable que les Maîtres et Leur Disciple aient été bannis par ceux-là mêmes à qui ils avaient enseigné. Si “nul n’est prophète en son pays”, Helena P. Blavatsky ne le fut point dans la Société Théosophique ». « Mais il fut écrit: “Périsse la Société Théosophique plutôt que de se montrer ingrate envers H.P.B.” Cette phrase, en raison de la qualité de son Auteur, a-t-elle eu le Pouvoir du Verbe ? »[18] « Toutefois, le Message d’Helena P. Blavatsky a pénétré une grande partie des mentalités. C’est une victoire, une victoire fabuleuse, lorsque l’on considère le sort affreux qui fut réservé à Cagliostro, pour ne citer que le dernier grand martyr de l’Inquisition.. ». « Elle influença les philosophes, les artistes et les savants qui découvrent de plus en plus, — et l’expriment par des formules mathématiques — que la matière est “l’esprit densifié”… La notion “d’énergie” et de “vibration”, quant à la définition d’une réalité donnée, nous vient de la Doctrine Secrète, œuvre maîtresse d’Helena P. Blavatsky. » « De plus, cette victoire est d’autant plus réelle que le messager semble oublié ou inconnu tant l’Enseignement s’est distillé dans le vocabulaire quasi – quotidien de ceux-là mêmes qui ne se targuent pas d’Occultisme. Ainsi entend-on de plus en plus fréquemment, même par les médias, dans le discours courant, les expressions suivantes, digérées, intériorisées, normalisées: “C’est mon karma”. “ Peut-être est-ce dans une vie passée que… ” “Une vision astrale”, “mon corps astral”, “une belle aura”, etc. Et s’il arrive que certains, parmi le grand public, dénigrent “ce médium”, voire “cet imposteur”, ils n’ont pas moins intégré une série de notions psychologiques appartenant à la pensée blavatskienne. » « Par ailleurs, non seulement Helena P. Blavatsky désenclava, en Occident, les milieux poussiéreux de l’Esotérisme mais elle fut la cause directe de l’essor extraordinaire de ce dernier. Dans les milieux des Ésotéristes, les plus sérieux ne peuvent pas manquer de se référer à son Œuvre; les plus négligents préfèrent annoncer les Vérités qu’elle a révélées, dans les termes mêmes de leur auteur, sans la citer ; certains même “créent” tout un système métaphysique, réplique exacte de son Enseignement, en déniant ouvertement leur source… » « Cela est, en réalité, sans importance. Existe-t-il un plagiat dans le monde des idées ? Celles-ci circulent… et bienheureux celui qui capte les plus sublimes. On se réchauffe du soleil sans même le voir, et on pense de plus en plus, sans le savoir, selon l’impulsion investigatrice donnée par le Message théosophique. Si les rayons éclairent, faut-il pour autant adorer le disque de lumière lorsque l’Esprit vivifiant est au delà de cette apparence? “La transcendance de la Doctrine salvatrice doit seule être considérée et peu importe ce qui advient de l’Émissaire”. Ce sont des propos qu’Helena P.Blavatsky aurait pu tenir. »Alexandre Moryason, 1992
(1) Caesareum ou Kaisareion : Temple érigé par la célèbre Cléopâtre VII Philopator en l’honneur d’Antoine. Octave Auguste le consacra au Culte Impérial et il prit le nom de Sebasteum. Au début du IIIe siècle de notre ère il fut détruit et à la même place et avec les mêmes matériaux fut construite une cathédrale appelée « église du Caesareum ». Après des vicissitudes, elle disparut en 912 à la suite d’un incendie. En 415, Hypatie y trouva la mort. (2) Cyrille avait succédé, depuis le 12 octobre 411, à son oncle au siège du Patriarcat lorsqu’il suscita le meurtre d’Hypatie. (3) Cf. Edward Gibbon « Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain ». (4) Musicologue et brillante mathématicienne – spécialiste des sections coniques – Hypatie écrivit divers traités. Elle apprit également le Théurgie avec Plutarque d’Athènes. Elle était vénérée comme un véritable Guide spirituel par ses contemporains lettrés dont Synésius de Cyrène qui devint Évêque de Ptolémaïs 3 ans avant la mort de la jeune femme. (5) Cf. « Isis dévoilée » de H.P. Blavatsky, vol. 2, p.283. Éd. Adyar. (6) « École », appelée « Musée » : Université faisant partie du Palais royal et construite au IIIe siècle av. J.-C. par Ptolémée Soter. Les savants de différentes époques en étaient membres. Le mathématicien Théon est l’un des représentants les plus connus du Musée ainsi qu’Hypatie. La grande bibliothèque d’Alexandrie, que de mythiques incendies auraient ravagée, était située dans le Musée, érigé dans l’enceinte du Palais royal. (cf. « La véritable histoire de la Bibliothèque d’Alexandrie » de L. Canfora, Éd. Desjonquières-1988). (7) Hesychius (Meursii opera, t. VII), cité par E. Gibbon. (8) Édits de Théodose Ier, Empereur de l’Empire romain, pris entre 380-394 de notre ère contre les « hérétiques » (9) Ce fut le savant Lavoisier qui, faisant fi des fondements hermétiques de ma Science diffusée jusqu’alors (Newton, Kepler, etc.) donna à celle-ci des critères essentiellement matérialistes. (10) L’Inde est considérée comme « point de départ » – 850.000 ans environ avant J.C. – car une explication plus vaste deviendrait une exégèse, ce que H.P. Blavatsky fit mieux que quiconque dans « La Doctrine Secrète ». (11) Toutefois le Temple d’Héliopolis continua d’officier secrètement jusqu’à ce que Théodose 1er ordonnât la fermeture de tous les sanctuaires de la Vallée du Nil. (12) « Platon parcourut l’Égypte afin de recevoir des prêtres étrangers la Science des Nombres et des choses célestes » : Cicéron, « De Finibus », V, 25. (13) Théodose 1er et ses édits, cités dans la note 6. Cf. E. Gibbon. Ibidem. (14) Destruction du Serapeum : A. Marcellin donne comme date 389 et Prosper 391. (15) Le Serapeum ou Temple de Sérapis se trouvait dans le quartier égyptien de Rhacotis. Il était dépositaire de milliers de rouleaux qui étaient des doubles de ceux que contenait le Musée. (16) Cf. E. Gibbon. Ibidem (17) Cf. E. Gibbon. Ibidem (18) Lettre du Mahatma Morya n° 32 incluse dans les « Lettres des Maîtres de la Sagesse » 2e série, p.68. de l’Éd. de 1926. (19) « Milarepa ou la vie de Jetsün Kahbum ». Éd. Maisonneuve